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Au paradis des thés

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Photo © Marie-Soleil Desautels

Les cueilleuses, de tout âge, ne récoltent que le bourgeon et les deux premières feuilles de thé, qu’elles jettent dans leur panier de bambou. (Photo © Marie-Soleil Desautels)

Il est midi à l’ombre du Kangchenjunga, le troisième sommet du monde. La spacieuse voiture grise cahote, zigzague et grignote les kilomètres à la frontière indo-népalaise, dans l’État indien du Bengale-Occidental. La route que nous empruntons sillonne la chaîne himalayenne jusqu’à 2 250 m d’altitude. La brume voile les vallées où est cultivé le célèbre thé du « pays des orages », nom tibétain de cette région et de sa principale ville : Darjeeling.

« Je donnerais tout pour une tasse de thé ! » lâche Kevin Gascoyne, assis du côté passager, en regardant défiler les innombrables théiers verts. Importateur-dégustateur pour la maison de thé québécoise Camellia Sinensis, ce grand brun élancé consomme de quatre à cinq litres de thé par jour. Et aujourd’hui, il n’a pas eu sa dose.

Le thé coule dans les veines de ce Britannique âgé de 47 ans, qui a adopté Montréal en 1988. Il loge aujourd’hui en face du mont Royal, où il s’entraîne pour le marathon de Montréal en pratiquant le jogging et le ski de fond. Et devinez ce que contient alors la bouteille « d’eau » de ce « Mister Tea » ?

Photo © Marie-Soleil Desautels

Photo © Marie-Soleil Desautels

Le chasseur de goûts Kevin Gascoyne déguste les thés du jardin Singell sous le regard attentif du gérant de la fabrique, C.K. Gurung, et du consultant J.P. Gurung.

Depuis une vingtaine d’années, Kevin Gascoyne se rend en Inde pour mettre la main sur les premières récoltes annuelles des thés. Dits « first flush », ces thés aux arômes frais et délicats éclatent en bouche et sont recherchés par les fins palais du monde entier. Cet expert les trouve en visitant des « jardins de thé », ces vastes plantations où sont cultivés des dizaines de milliers de théiers, dans la région de Darjeeling, mais aussi ailleurs en Inde et au Népal. En plus de parcourir une quinzaine de jardins par périple, ce spécialiste brasse des affaires à Calcutta, qui est l’épicentre des enchères du thé en Inde.

« Au départ, c’était un passe-temps dispendieux et mon appartement débordait de thés importés ! » raconte ce bourlingueur dans un français teinté d’un joli accent. Puis, il y a 10 ans, Kevin Gascoyne est devenu le quatrième associé de Camellia Sinensis (du nom de l’arbre qui produit le thé). Depuis son lancement, en 1998, cette PME de 50 employés commercialise les thés des plus célèbres terroirs de la planète. Elle offre aujour­d’hui une sélection de 250 variétés, qui changent constamment — assez pour devoir réimprimer chaque semaine le catalogue de 12 pages !

Nombreux dans la Belle Province, les amateurs de thé répondent à l’appel. Camellia Sinensis, qui tient des salons de thé et des boutiques à Montréal et à Québec et qui exporte ses produits, brasse un chiffre d’affaires annuel de plus de trois millions de dollars. Rien d’étonnant : après l’eau, le thé est la boisson la plus consommée au monde ! Les Canadiens ont d’ailleurs bu près de trois milliards de litres de thé en 2012, selon les estimations de Statistique Canada.

Pour Camellia Sinensis, derrière chaque thé, il y a des visages et des histoires. « Les Québécois ont une passion pour les expériences épicuriennes authentiques, dit Kevin Gascoyne. C’est l’une des raisons qui nous motivent à visiter les plantations. » En plus de l’Inde, les associés parcourent entre autres la Chine, le Japon et le Viêt Nam, afin d’importer annuellement quelque 20 tonnes de thé pour le plaisir des papilles québécoises.

Plusieurs critères déterminent si un thé sera ou non un « grand cru », notamment l’uniformité, la brillance et la taille des feuilles. Les meilleurs thés ont une fragrance et un goût jugés fins ou complexes. Les dégustateurs de thé utilisent d’ailleurs certains termes chers aux sommeliers. Par exemple, le parfum et le goût d’un thé peuvent contenir des notes florales, fruitées, herbacées, boisées, épicées, minérales… Un goût « long en bouche », c’est-à-dire qui s’accroche au palais et qui diffuse ses parfums, est en outre recherché tant dans le vin que dans le thé.

Le darjeeling, qui est cultivé dans 87 jardins de la région, ne représente que 1 % du million de tonnes de thé produit chaque année en Inde. Le raffinement de ce thé est tel qu’on le surnomme le « champagne des thés noirs ». « Il offre des arômes et des parfums enivrants, dit Kevin Gascoyne. Dans certaines variétés de first flush, on peut percevoir le céleri, la tomate, la pêche, le gingembre, le cèdre, le pain grillé, etc. »

Le goût unique du darjeeling provient de la génétique des théiers, qui poussent dans un sol riche, légèrement acide et bien drainé, en raison du relief montagneux. L’altitude, la température, les précipitations et le brouillard typique de la région y contribuent aussi.

Photo © Marie-Soleil Desautels

Photo © Marie-Soleil Desautels

Les 15 kilos récoltés chaque jour par chacune des femmes sont aussitôt transformés.

Des lots de darjeeling first flush sont vendus d’avance ou sont livrés rapidement par messagerie aux quatre coins du monde, chez des importateurs aguerris. En étant sur place, Kevin Gascoyne a une longueur d’avance sur ses concurrents. Ce chasseur de goûts sirote alors un maximum d’échantillons dans le but de choisir une douzaine de thés qui permettront d’explorer le vaste horizon aromatique du darjeeling. Dans les jardins, plus de 30 cultivars — AV2, B157, T78, etc., soit l’équivalent des cépages ! — cohabitent avec les premiers théiers plantés au XIXe siècle par les Britanniques (voir l’encadré « La curieuse his­toire du thé en Inde », p. 50).

« Panjikar, allume la bouilloire, on arrive ! » rigole Kevin Gascoyne, pendu à son cellulaire. La veille, à Calcutta, il a goûté une cinquantaine d’échantillons de thé. Bien que quatre variétés l’aient séduit, il se dit déçu, car cette année le temps froid et sec a nui aux théiers. « Le stress subi par les plantes peut améliorer le goût d’un thé. Mais il faut que les producteurs adaptent la transformation. Par exemple, des feuilles gorgées d’eau et des feuilles sèches ne doivent pas être traitées de la même façon. »

Au loin apparaît un long bâtiment en ciment au toit de tôle. C’est la fabrique du jardin Longview, où le gérant des lieux, H.K. Panjikar, accueille Kevin d’une chaude accolade. L’Indien moustachu a sélectionné une douzaine d’échantillons de feuilles de thé pour la dégustation. Ils sont tous alignés sur une longue table. « La sécheresse a abîmé les feuilles », remarque le spécialiste québécois en les répandant sur un carton blanc et en les palpant. « Elles sont difformes et tachées. »

Le rituel de la dégustation permet au connaisseur de juger la qualité des feuilles et de goûter l’infusion. Au moyen d’une balance, un employé pèse 2,5 g de feuilles de chaque échantillon, qu’il dépose ensuite dans des tasses. Puis, il verse l’eau frémissante sur les feuilles ; l’infusion se fait pendant cinq minutes, un couvercle fermant chaque tasse. La boisson ambrée est finalement transvidée dans un bol de porcelaine blanche et dégustée.

Sluuuuurp, sluuuuurp… Kevin Gascoyne aspire bruyamment le thé afin de tapisser sa bouche de l’infusion. Cette technique, similaire à celle utilisée pour goûter le vin, favorise la rétroolfaction. Puis, il note ses observations dans un carnet, qu’il remet dans la poche de sa chemise à carreaux. Mais de ce jardin, il ne retiendra finalement aucun thé. « Les Québécois aiment les saveurs plus complètes, qui ont davantage de corps et explosent en bouche », m’explique-t-il, l’œil vif et sûr de lui.

Photo © Marie-Soleil Desautels

Photo © Marie-Soleil Desautels

Avant la dégustation, le thé est soigneusement pesé. Dans la balance, une pièce de monnaie sert de contrepoids.

Pendant près d’une semaine, nous butinons d’un jardin à l’autre. Ces lieux rappellent des villages éparpillés aux confins de l’Himalaya. Par exemple, Thurbo, l’une des plus vastes plantations de Darjeeling, s’étend sur huit kilomètres carrés, soit la superficie du quartier du Plateau-Mont-Royal, à Montréal. Près de 12 000 employés, cueilleuses et membres de leur famille y vivent.

Les théiers, de petits arbres touffus taillés à une hauteur d’environ un mètre pour faciliter la cueillette, couvrent 60 % du domaine, où on trouve aussi six écoles, deux garderies et une clinique médicale, entre autres. Des bungalows spacieux datant de l’époque coloniale logent le gérant du jardin — qui tient presque le rôle de maire de village ! — et ses assistants.

Dès notre arrivée à Thurbo, le directeur, J.D. Rai, gronde Kevin. « Tu devais apporter la pluie ! » lui dit-il en lui ouvrant les bras. À pareille date l’an dernier, cette plantation avait produit trois fois plus de thé, car il avait plu trois fois plus. Reste que cette sécheresse a créé un « thé millésimé », se félicite Rai. Kevin et Gabriel Svaldi, gérant du salon de thé de Camellia Sinensis à Montréal, qui l’accompagne pour un stage de perfectionnement, se régalent des yeux : « Feuilles uniformes, belle variation de couleurs, bourgeons duveteux… »

À Thurbo, environ 1 500 cueilleuses récoltent chacune quotidiennement 15 kilos de jeunes pousses de thé. Souvent vêtues d’une chemise colorée, d’une jupe et de bottes de caoutchouc, ces femmes de tout âge ne cueillent que le bourgeon et les deux premières feuilles, qu’elles jettent dans le panier de bambou tressé qu’elles portent sur le dos. Leurs doigts noircis par les huiles aromatiques constituent la promesse d’un thé de qualité supérieure.

Pendant les longs trajets effectués entre les jardins sur des routes défoncées, Kevin ne cesse de dégainer son téléphone pour négocier. Et il fait parfois des acrobaties pour obtenir quelques kilos d’un lot de thé exceptionnel déjà promis à une société étrangère ! Par exemple, l’entreprise londonienne Twinings se vante d’offrir des lots exclusifs à ses clients. Mais Camellia Sinensis aussi…

Thé-CAMELIA_08

La transformation du thé de Darjeeling

1. Le flétrissage
Étalées sur une grille pendant 14 à 17 heures, les feuilles ramollissent et perdent jusqu’à 70 % de leur humidité.
2. Le roulage
Des machines roulent les feuilles sur elles-mêmes pour briser leurs cellules et libérer leurs huiles.
3. L’oxydation
Les feuilles sont oxydées dans une pièce très humide afin d’obtenir un thé noir.
4. La dessiccation
On arrête le processus d’oxydation en séchant les feuilles à 120 °C. Il n’y reste plus ensuite que de 2 % à 6 % d’humidité.
5. Le triage
Les feuilles sont criblées et triées selon leur taille, gage du « grade ». Celui-ci indique si les feuilles sont entières, brisées, broyées, etc., mais n’a pas trait aux qualités gustatives du thé.

Ça joue des coudes sur le marché mondial du thé. Les importateurs tentent de mettre la main sur les lots des jardins les plus réputés. Sans compter que des géants peuvent s’approprier la part du lion. C’est le cas de Nestlé, qui achète désormais 80 % des meilleurs first flush du renommé jardin Jungpana.

Lorsqu’il apprend cette nouvelle de la bouche du gérant, Kevin Gascoyne pâlit : il craint que la multinationale suisse n’exige dorénavant un goût standard de la part de ce producteur. Certaines grandes entreprises désirent un thé qui, année après année, offrira le même goût. Tout pour noyer les subtilités si chères à Camellia Sinensis !

Au jardin de Jungpana — auquel on accède en grimpant 634 marches de pierre ! —, un sentier s’enfonce dans une mer verte de théiers qui s’accrochent aux pentes escarpées. Kevin Gascoyne y découvre un thé magnifique élaboré selon des demandes qu’il a faites au producteur. « Profond, agréable en bouche… Ce thé s’envolera vite ! » prédit-il, convaincu qu’avec ses accents boisés et épicés et sa finale fruitée au goût de muscat, ce thé plaira aux Québécois.

« Peu de dégustateurs se rendent aux jardins chaque année afin de sélectionner le meilleur thé pour leurs clients », constate Prem Tamang, directeur de la société propriétaire du jardin Singell, où nous arrivons après quelques heures de voiture. « Même si Kevin n’achète pas de gros volumes, il est devenu un important promoteur de darjeeling. Il ne fait pas de compromis sur la qualité. »

Dans le confortable bungalow du gérant, le whisky accompagne des discussions amicales dès le coucher du soleil. Mais évidemment, « Mister Tea » le dilue avec du darjeeling ! À 2 h 30, après un court sommeil, il souhaite assister à la transformation du thé, qui est traité dans les heures suivant sa cueillette pour éviter que les feuilles ne s’oxydent.

Nous marchons dans la nuit fraîche. Les étoiles picotent le ciel. Le riche arôme floral qui s’échappe de la fabrique, où les feuilles se flétrissent, nous guide jusqu’à celle-ci. « J’adore cette odeur : je dormirais parmi les feuilles ! » s’exclame Kevin Gascoyne, euphorique.

Le thé est un parfum qui se boit, disent d’ailleurs les amateurs.

****

LA CURIEUSE HISTOIRE DU THÉ EN INDE

À l’origine de l’aventure : l’opium et l’espionnage.

Au XVIIIe siècle, la Chine exporte des tonnes de thé chez les Anglais, qui contrôlent alors le transport des marchandises entre l’Europe et l’Asie. Les Britanniques cherchent à briser le monopole de la Chine, dont ils dépendent pour s’approvisionner en thé, entre autres produits. S’ils paient d’abord les Chinois en monnaie d’argent, ils finissent par inonder le marché chinois d’opium, qui est alors cultivé en Inde britannique. Cette drogue dévastatrice devient ainsi une monnaie d’échange contre le thé et ravage aussi l’Empire du Milieu, qui réagit en menant deux « guerres de l’opium » au XIXe siècle, remportées par les Britanniques.

Cependant, les Anglais veulent toujours être maîtres de leur thé. En 1823, un employé de la Compagnie britannique des Indes orientales découvre des théiers sauvages dans le nord-est de l’Inde. Intéressés, les Anglais aménagent une première plantation dans ce pays en 1834. Mais les récoltes déçoivent leurs papilles. Ils envoient alors un botaniste en mission chez les Chinois dans le but de copier leur savoir-faire. En 1848, cet « espion » revient en Inde avec quelque 80 ouvriers chinois et 20 000 plants de théiers, qui ont notamment pris racine à Darjeeling.

Dans les années 1860, l’Inde étanche finalement la soif des Anglais.

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Quiz] Que voyez-vous sur cette photo

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Photo © SQ / Reuters

Photo © SQ / Reuters

Que voyez-vous sur cette photo ?

A. Le centre-ville de Lac-Mégantic, détruit par le déraillement d’un train chargé de pétrole
B. Un quartier résidentiel de Sloviansk, en Ukraine, incendié par l’armée ukrainienne
C. L’aérodrome de Kramatorsk, en Ukraine, bombardé par l’armée ukrainienne
D. Toutes ces réponses

Réponse : D.
Il s’agit bien sûr d’une photo aérienne de Lac-Mégantic (prise par la Sûreté du Québec). Mais elle a connu une seconde vie sur les réseaux sociaux russes, où des séparatistes prorusses l’ont fait circuler en affirmant qu’on y voyait de terribles dommages causés par les forces ukrainiennes.

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Robert Marcil s’en tire à bon compte

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robert-marcil

Photo : Graham Hughes/La Presse Canadienne

Le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) est passé à côté de l’essentiel en imposant une radiation de 12 mois à l’ingénieur Robert Marcil — un autre qui n’avait rien vu et rien su de la collusion à la Ville de Montréal.
Politique

L’ancien directeur des travaux publics a de la chance. Son ordre professionnel l’a traduit en discipline pour un acte en apparence isolé. En octobre 2008, son épouse et lui ont accepté un voyage en Italie aux frais de l’entrepreneur Giuseppe Borsellino (Construction Garnier). Le couple a payé l’essentiel de ses dépenses, selon le témoignage rendu à la commission Charbonneau par Robert Marcil, mais le mal était fait.

L’ingénieur n’aurait pas dû accepter que Borsellino paie une partie des dépenses (environ 7 800 dollars), tout comme il n’aurait pas dû le cacher à son employeur.

L’affaire est d’autant plus gênante que Borsellino était l’un des principaux entrepreneurs à l’œuvre dans le marché montréalais à cette époque. Quelques mois avant ce voyage, auquel prenaient part Jocelyn Dupuis (FTQ-Construction) et Yves Lortie (Genivar), Robert Marcil avait été impliqué dans l’octroi d’un contrat de gré à gré de 5,2 millions à Garnier.

À la suite du témoignage peu convaincant de Robert Marcil à la commission Charbonneau, en février 2013, le syndic a mené son enquête. La preuve était si accablante que M. Marcil a reconnu sa culpabilité aux trois infractions disciplinaires portées contre lui à la première occasion.

Le Conseil de discipline passe à côté de l’essentiel… car le syndic ne lui a pas amené des preuves de corruption. Robert Marcil a été identifié à la commission Charbonneau comme l’un des responsables de la collusion au service des travaux publics. Il a fourni des informations stratégiques sur les comités de sélection à aux moins deux entreprises, Garnier et Artic Béluga. Il était en contact régulier avec les principaux responsables de la collusion. Le p.-d.g. de Genius, l’ingénieur repentant Michel Lalonde, a même dit de Marcil qu’il pouvait influencer les délibérations des comités de sélection.

Le Conseil de discipline a été privé de cette information contextuelle. Un voyage, un seul, a fait partie de son analyse. Pour des raisons qui lui appartiennent et que je m’explique mal, le syndic de l’OIQ a rétréci son champ de vision.

L’avocat du syndic et celui de M. Marcil en sont arrivés à une suggestion commune, en fonction de l’évolution de la jurisprudence en date de l’automne 2013. Les deux peines de 12 mois (à purger de façon concurrente) étaient «dans la fourchette» des sanctions appropriées (le principe des peines concurrentes a pour effet de ramener la radiation ferme à 12 mois).

À titre indicatif, l’ingénieur Robert Fortin, ex-directeur de l’arrondissement de Saint-Laurent, avait écopé de deux peines concurrentes de 12 mois (ou une peine ferme de 12 mois) pour avoir bénéficié, pour son usage personnel, d’un tracteur fourni par Infrabec et de rouleaux de tourbe de Modugno-Hortibec.

Gilles Vézina, le supérieur des fonctionnaires corrompus Luc Leclerc et Gilles Vézina, a écopé d’une sanction beaucoup plus sévère, soit deux peines de radiation concurrentes de trois ans (une peine ferme de trois ans). Le Conseil n’a pas tenu compte de cette décision parce qu’elle a été rendue après que les parties en furent arrivées à un accord de principe dans le dossier de Marcil.

Il serait facile de blâmer le Conseil de discipline de l’OIQ pour l’apparente légèreté de la peine infligée à Robert Marcil. Le Conseil avait les mains liées, d’une part parce que le syndic lui a présenté un portrait incomplet de «l’œuvre» de Robert Marcil, et d’autre part parce que les tribunaux n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre pour réviser les peines lorsqu’elles font l’objet d’un accord entre les parties.

Pour augmenter la période de radiation, le Conseil de discipline aurait dû se convaincre que la suggestion commune était déraisonnable, qu’elle portait atteinte à l’intérêt public ou qu’elle jetait le discrédit sur l’administration de la justice.

Avec un seul voyage en preuve et la jurisprudence du moment, je ne suis pas sûr que le Conseil de discipline avait en mains les arguments pour revoir la peine à la hausse.

Que Robert Marcil écope d’une radiation d’un an, deux ans ou même trois ans ne changera rien à sa situation. Ce personnage de mauvaise réputation n’a plus aucune chance de décrocher un emploi dans un organisme public, ni même dans une entreprise privée qui décroche des contrats publics. C’est déjà un pas vers l’avant.

* * *

À propos de Brian Myles

Brian Myles est journaliste au quotidien Le Devoir, où il traite des affaires policières, municipales et judiciaires. Il est présentement affecté à la couverture de la commission Charbonneau. Blogueur à L’actualité depuis 2012, il est également chargé de cours à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). On peut le suivre sur Twitter : @brianmyles.

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Un cas d’entérovirus D68 signalé à l’Île-du-Prince-Édouard

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CHARLOTTETOWN – Un cas d’entérovirus D68 a été confirmé à l’Île-du-Prince-Édouard.

Les autorités provinciales de la santé indiquent qu’un enfant âgé de moins de dix ans a été testé positif au virus. Le jeune patient a été traité et s’est entièrement rétabli.

Des dizaines d’autres cas d’entérovirus D68 ont été signalés à travers le Canada, de même qu’aux États-Unis.

Le virus ne cause généralement que des symptômes bénins semblables à ceux du rhume, mais peut aussi provoquer des symptômes plus graves semblables à ceux de la poliomyélite.

Le virus aurait causé la mort d’un garçon de quatre ans au New Jersey le week-end dernier.

L’administratrice en chef de la santé publique de l’Île-du-Prince-Édouard, la docteure Heather Morrison, souligne que toute personne éprouvant des difficultés à respirer devrait consulter un médecin sans tarder.

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Le jugement sur la prière à Saguenay aura un impact partout au pays dit le MLQ

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MONTRÉAL – La controversée prière du maire de Saguenay avant les séances du conseil municipal va donner lieu à un jugement de la Cour suprême qui aura un impact sur la liberté de conscience au Québec, mais aussi dans le reste du Canada, affirme le Mouvement laïque québécois (MLQ).

La Cour suprême du Canada va entendre mardi prochain l’appel du MLQ et d’un citoyen qui veulent que cesse la prière publique.

Elle porte atteinte, selon eux, à la liberté de conscience des citoyens et à la neutralité de l’État.

Le MLQ a tenu une conférence de presse mercredi pour rappeler les grandes lignes de cette affaire, et a profité de l’occasion pour relancer sa campagne de financement pour payer les coûts du pourvoi en Cour suprême.

«Pour que la liberté de conscience soit reconnue officiellement, que ce ne soient pas juste des paroles», a fait valoir en entrevue téléphonique Lucie Jobin, présidente du MLQ.

L’origine de cette affaire se trouve à Saguenay, où le maire Jean Tremblay débute les séances publiques du conseil municipal en récitant une prière, implorant Dieu d’aider le conseil à prendre des décisions éclairées.

De plus, des symboles religieux catholiques, à savoir un crucifix et une statue du Sacré-Cœur, ornent deux des trois salles où siège le conseil, souligne le MLQ. Si la présence de ces symboles est déclarée discriminatoire par la Cour suprême, une nouvelle jurisprudence serait établie et celle-ci pourrait éventuellement apporter une autre justification au retrait du crucifix à l’Assemblée nationale, ajoute-t-il.

En 2011, le maire Tremblay, qui refusait de mettre fin à cette pratique, a perdu sa cause devant le Tribunal des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Mais en mai dernier, la Cour d’appel a renversé cette décision.

Elle a jugé que la prière ne viole pas l’obligation de neutralité imposée à la Ville. La Cour d’appel a de plus estimé que, de toute façon, si la récitation de la prière constituait une entrave aux valeurs morales du plaignant, soit Alain Simoneau, cette entrave serait négligeable ou insignifiante dans les circonstances.

L’affaire est maintenant entre les mains des juges de la Cour suprême.

Son jugement sur la portée de la liberté de religion et de conscience, et sur leur protection constitutionnelle, va avoir un effet sur les droits des citoyens. Et pas uniquement au Québec car le jugement sera applicable partout au pays, précise Mme Jobin.

«Ça va élargir le débat au niveau canadien», fait-elle valoir. Et dépassera largement le cadre de la prière du maire Tremblay.

Et si son droit de réciter sa prière est maintenu, il s’agira d’un recul pour la démocratie et pour les droits des femmes, qui ne sont pas tous reconnus par la religion catholique, a-t-elle prévenu.

La Cour suprême est le dernier recours pour le MLQ et pour M. Simoneau.

Si le MLQ n’y a pas gain de cause, il entend continuer à défendre le principe de la séparation de l’État et de la religion, et va suivre de près ce que va faire le gouvernement Couillard avec le défunt projet de charte des valeurs.

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Des pièces de métal insérées dans deux patates à Terre-Neuve-et-Labrador

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SUMMERSIDE, – Une deuxième pomme de terre dans laquelle on aurait inséré un objet métallique a été trouvée à Terre-Neuve-et-Labrador, a indiqué mercredi la police.

La patate a été trouvée par un consommateur de Noggin Cove, dans un sac acheté dans un commerce de la ville voisine de Carmanville.

Ce sac de pommes de terre proviendrait du même producteur de Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard, que celui où l’on a trouvé récemment une autre patate contenant une pièce métallique, a indiqué la sergente Leanne Butler, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Cette première pomme de terre avait été découverte plus tôt cette semaine par un consommateur de Labrador City.

La police demande aux consommateurs des provinces de l’Atlantique d’être attentifs en consommant les patates récoltées et emballées par l’entreprise Linkletter Farms Ltd.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments indique qu’à la suite d’une plainte d’un consommateur, Linkletter Farms a volontairement retiré ses patates de marques Link, Market Town et Carr’s, distribuées dans les quatre provinces de l’Atlantique.

La GRC demande aux consommateurs qui trouveraient une pièce métallique insérée dans une pomme de terre de tout conserver et de prévenir la police.

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Black se défendra devant la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario

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TORONTO – Conrad Black pourra finalement plaider lui-même sa cause, vendredi, devant la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO), qui n’abordera par ailleurs que les questions qui n’ont pas été fouillées déjà par la justice américaine.

La CVMO a aussi accepté mercredi d’entendre les versions de deux des personnes que l’ancien magnat de la presse voulait faire témoigner, dont son ancienne secrétaire.

L’influent homme d’affaires, qui avait renoncé à sa citoyenneté canadienne pour accéder à la Chambre des lords britannique alors qu’il était propriétaire du quotidien Telegraph, a toujours plaidé qu’il n’avait pas enfreint les lois, et a réussi à faire retirer la plupart des chefs d’accusation retenus contre lui aux États-Unis, et à faire renverser en appel la plupart des verdicts de culpabilité prononcés par des jurys.

La CVMO soutient que M. Black a été impliqué dans une «combine», avec d’autres dirigeants de Hollinger Inc. et Hollinger International, pour toucher personnellement des sommes provenant d’ententes de non-concurrence, qui auraient dû être versées dans les coffres des entreprises. L’implication d’un autre ancien dirigeant de Hollinger, John Boultbee, sera aussi examinée par la CVMO.

M. Black a d’abord vainement tenté de faire invalider les procédures de la CVMO. Il a aussi plaidé que puisqu’il faisait déjà l’objet depuis des années d’une suspension temporaire de la CVMO, il ne pourrait de toutes façons être inscrivant, administrateur ou dirigeant pour un émetteur assujetti en Ontario.

Si M. Black perdait sa cause devant l’organisme quasi judiciaire, il pourrait écoper de pénalités monétaires et non monétaires, et devoir rembourser les frais engagés par la CVMO.

La cause de M. Black devant la CVMO avait été amorcée en 2005, mais était suspendue pendant les procédures criminelles aux États-Unis. D’abord accusé de plusieurs chefs par le ministère public américain, il aura été finalement reconnu coupable d’un chef de fraude et d’un autre d’entrave à la justice. Il a purgé 37 mois d’une peine de 42 mois de prison en Floride et écopé d’une amende de 125 000 $ US.

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Cachez ce niqab que je ne saurais voir

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Photo: Steve Bell/REX

Photo: Steve Bell/REX

Politique

Le 23 septembre dernier, un journaliste de Québec a été condamné par la Cour supérieure. Il devra verser 7 000 dollars en dommages moraux à un couple musulman. Sa faute ? Mihai Claudiu Cristea, éditeur et rédacteur du mensuel Les immigrants de la capitale, a photographié et ensuite publié une photo de la femme vêtue d’un niqab, et ce, alors qu’elle se trouvait dans un marché aux puces.

La publication du cliché constituerait une violation du droit à la vie privée. Pardon ? Le port d’un signe religieux aussi ostentatoire que le niqab dans un lieu public est exactement le contraire d’un geste relevant de la vie privée.

Il s’agit de faire du prosélytisme en affichant une vision sacrée du monde, celle de l’islam, partagée uniquement par les adhérents de cette religion. La femme, source de tentation et de péché pour l’homme, se couvre du niqab. Elle démontre ainsi sa pureté, sa piété et sa conviction. Elle envoie également un message fort à tous ceux qu’elle croise, en particulier aux musulmanes non pratiquantes. Je suis pure, pas vous.

En ce sens, porter un voile ou un niqab dans un lieu public est exactement le contraire d’un geste privé. Comme l’a souligné la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, «si un marché aux puces n’est pas un espace public, qu’est-ce qu’un espace public ? Si le port du voile intégral en public n’est pas d’intérêt public, qu’est-ce qui est d’intérêt public ?»

Constater que le droit à la vie privée n’a rien à faire ici relève de l’évidence la plus élémentaire. Sur quelle planète vit donc alors Marc Paradis, le juge qui est en cause ici ? Sa décision est tellement absurde qu’il est difficile de ne pas y voir les signes de l’idéologie antiraciste qui imprègne les bien-pensants. La pire insulte est de se faire accuser de racisme, d’islamophobie ou d’intolérance. Plusieurs institutions, groupes de pression, penseurs, chercheurs, chroniqueurs et politiciens relaient ce message depuis des années. Nous ne sommes jamais assez tolérants et ouverts envers les immigrants, ces nouveaux oppressés de la société. 

Un tel matraquage laisse des traces, et ce n’est pas un hasard si, au cours des dernières années, des décisions judiciaires complètement absurdes ont été rendues. C’est ainsi que la Cour suprême a permis aux élèves sikhs de porter des couteaux à l’école, tout comme elle a ouvert la porte aux musulmanes qui exigent de témoigner le visage couvert lors d’un procès criminel.

Pour les partisans de l’activisme judiciaire, nos chartes, en particulier la charte fédérale, protègent les droits des citoyens. Vraiment ? Quand un journaliste est condamné à une amende de 7 000 dollars pour avoir publié la photo d’une zélote se livrant à du prosélytisme sur la place publique, est-ce que nos droits sont mieux protégés ?

Les libertés ne sont pas absolues dans notre société. En cette matière, la question centrale est toujours de savoir qui décide de ce qui est raisonnable. Pour reprendre l’exemple d’Oliver Wendell Holmes, ancien juge en chef de la Cour suprême des États-Unis, en l’absence d’un incendie on ne peut pas crier au feu dans un cinéma, créer la panique et invoquer ensuite sa liberté d’expression pour se justifier. Il s’agit en fait de savoir qui a le pouvoir de tracer la ligne où s’arrêtent les droits individuels.

Avant l’avènement des chartes, ce sont les élus plutôt que les juges qui détenaient ce pouvoir, tout comme ils le détiennent toujours en Australie, ce pays qui a refusé de se doter d’un bill of rights. À cet égard, quelqu’un a-t-il lu récemment que les Australiens voyaient leurs droits bafoués en raison de cette terrible situation que constitue l’absence d’une charte chez eux ?

De nos deux chartes, la plus problématique est la charte canadienne. La charte québécoise peut être amendée facilement. En 2008, au plus fort de la crise des accommodements raisonnables, le gouvernement minoritaire de Jean Charest l’a fait pour y affirmer le principe de l’égalité homme-femme. De plus, la portée de la charte québécoise est nécessairement moins grande puisqu’elle n’est pas enchâssée dans la constitution.

La charte canadienne est dans une autre catégorie. D’abord, la jurisprudence fondée sur celle-ci s’impose à la charte québécoise, comme c’est le cas, en partie du moins, dans ce jugement sur le niqab. Tentaculaire et plus forte, elle nécessite aussi un amendement constitutionnel pour être modifiée, ce qui semble impossible depuis que Trudeau a rapatrié la constitution sans le Québec.

Avec toutes leurs imperfections, les parlementaires sont élus et ils sont meilleurs à déterminer l’endroit où les droits doivent s’arrêter. Pour la simple et bonne raison qu’ils sont plus en phase avec la population, contrairement aux magistrats. Ceux-ci sont des experts du droit, certes, mais ce ne sont pas des experts des grandes questions sociopolitiques qui divisent la société. Surtout, ils proviennent très majoritairement des milieux aisés et très éduqués, lesquels constituent une petite minorité au sein de la société.

L’avènement des chartes, surtout depuis 1982, a transformé notre pays en une république des juges. Ce régime a encore de beaux jours devant lui.

* * *

À propos de Frédéric Bastien

Frédéric Bastien est professeur d’histoire au Collège Dawson et l’auteur de La Bataille de Londres : Dessous, secrets et coulisses du rapatriement constitutionnel. Il détient un doctorat en histoire et politique internationale de l’Institut des hautes études internationales de Genève.

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Un témoin allemand raconte ses quelques jours passés avec Magnotta à Berlin

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MONTRÉAL – L’homme qui a accueilli Luka Rocco Magnotta à Berlin affirme que celui-ci avait quelques milliers d’euros en poche, aucun bagage et qu’il souhaitait apparemment repartir à neuf après une rupture.

Frank Rubert a raconté mercredi aux jurés du procès de Magnotta sa rencontre, en ligne et en personne, avec l’accusé du meurtre prémédité de l’étudiant chinois Jun Lin. Ces fréquentations ont duré plusieurs jours à la fin mai et au début juin 2012.

M. Rubert a rencontré Magnotta sur le site de clavardage GayRomeo, alors qu’il cherchait un colocataire.

Dans son témoignage, relaté par une interprète, il raconte qu’ils ont passé la plupart de leur temps à magasiner, à manger et à boire, mais qu’ils n’ont pas eu de relations sexuelles parce que Magnotta n’était pas son genre.

M. Rubert a précisé qu’il ne voulait pas inviter Magnotta chez lui lorsqu’il l’a rencontré à la gare d’autocars de Berlin, où il est arrivé en provenance de Paris.

Le jeune homme originaire de Scarborough, en Ontario, était crasseux et négligé et il portait une perruque, ce que le témoin n’a pas réalisé immédiatement. M. Rubert a finalement décidé de l’inviter chez lui parce qu’il ne voulait pas le laisser seul à Berlin, sans endroit où aller.

«Il est arrivé à la gare d’autocars et il n’avait pas l’air de quelqu’un par qui je serais attiré», a admis le témoin de 53 ans.

Luka Rocco Magnotta, qui est âgé de 32 ans, fait face à cinq accusations en lien avec le meurtre et le démembrement de Jun Lin, en mai 2012. Il a été arrêté dans la capitale allemande le 4 juin de la même année.

Magnotta a admis avoir commis les gestes qui lui sont reprochés, mais soutient ne pas être criminellement responsable pour cause d’aliénation mentale.

Dans les jours qui ont suivi le meurtre, il s’est rendu en France avant de se diriger vers l’Allemagne et de rencontrer M. Rubert en personne.

Au cours des quatre jours ayant précédé son arrestation, Magnotta et Frank Rubert ont utilisé Google Traduction pour communiquer parce qu’ils ne parlaient pas la même langue.

Pendant les moments qu’ils ont passés ensemble, M. Rubert connaissait l’accusé sous le nom de Kirk ou son pseudonyme sur GayRomeo, William2323.

Il a dit au jury qu’il avait pris quelques photos de l’accusé à la demande de celui-ci, qui espérait travailler comme escorte à Berlin. Ils ont été ensemble presque tout le temps et M. Rubert n’a jamais remarqué de nervosité chez Magnotta et ne l’a pas vu prendre de médicament.

Le jour de l’arrestation, les deux hommes s’étaient séparés pendant quelques heures. Au cours de cette période, M. Rubert a acheté un journal et vu une image troublante à l’intérieur: la photo de Magnotta, accompagnée d’un article décrivant une chasse à l’homme internationale pour retrouver celui qui était soupçonné de meurtre.

Selon M. Rubert, l’article mentionnait que l’individu était recherché pour le meurtre d’un ami chinois et que des parties de corps avaient été envoyées au gouvernement. L’article indiquait également que des parties du corps avaient été mangées devant une caméra et que le tout était documenté sur Internet.

«J’ai lu l’article, et il y avait des choses cruelles dans cet article», a raconté le témoin, ajoutant qu’il s’est senti nerveux à l’idée que cet homme puisse se trouver dans son appartement.

Alors que M. Rubert communiquait avec la police, un employé d’un café Internet a alerté les policiers après avoir vu Magnotta dans son établissement. Après l’arrestation du Canadien, la police a saisi ses effets personnels dans l’appartement de M. Rubert.

«Ce jour-là, je me suis dit à quel point j’avais été stupide d’avoir laissé n’importe qui entrer dans mon appartement sans savoir quel genre de personne il était», a-t-il admis.

La police allemande, a-t-il ajouté, lui a souhaité joyeux anniversaire après l’arrestation. «J’ai répondu que ce n’était pas mon anniversaire et la police a dit: « oui, ce l’est, parce que vous auriez pu être le prochain ».»

Ce n’est qu’à ce moment que M. Rubert a appris le véritable nom et la nationalité de son invité.

En contre-interrogatoire, la défense s’en est prise à M. Rubert pour une entrevue qu’il avait accordée à un journal allemand sur l’affaire à la fin septembre.

Le témoin a aussi été questionné longuement sur son dossier criminel bien rempli — qui inclut des condamnations pour vol, fraude et agressions sexuelles impliquant des mineurs.

M. Rubert s’est indigné de voir l’avocat de la défense, Luc Leclair, éplucher sa feuille de route.

«Je me demande si vous tentez de faire de moi un criminel?, s’est interrogé le témoin lors de l’un des échanges. J’ai voyagé 5000 kilomètres pour venir ici, et je n’ai pas besoin qu’on me détaille mon dossier criminel.»

Plus tard dans l’après-midi, la défense a tenté de présenter M. Rubert comme un opportuniste qui tentait de tirer profit de Magnotta pour son argent après que l’Allemand eut considéré que Magnotta était trop âgé à son goût.

Le témoin a tenu à préciser que Magnotta avait offert de payer une partie du loyer mensuel de 340 euros pour l’appartement de même que d’autres dépenses pour le remercier pour son hospitalité.

«Lorsque quelqu’un me dit ça, pourquoi je ne prendrais pas 50 euros ou 100 euros pour payer certains trucs», a-t-il fait valoir.

La Couronne estime que le meurtre de Jun Lin était planifié et délibéré et entend le prouver pendant le procès.

Luka Rocco Magnotta fait face à des accusations de meurtre prémédité, de profanation de cadavre, de publication de matériel obscène sur Internet, de harcèlement criminel envers le premier ministre Stephen Harper et d’autres députés fédéraux, ainsi que d’envoi par la poste de matériel obscène et indécent.

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Lisée aurait démissionné plutôt que d’appuyer la charte des valeurs

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QUÉBEC – Jean-François Lisée a désavoué, mercredi, le défunt projet de charte des valeurs de son collègue Bernard Drainville.

Six mois après la défaite du gouvernement minoritaire de Pauline Marois et le naufrage de la charte, le candidat pressenti à la direction du Parti québécois prétend qu’il avait des objections majeures à l’endroit du projet de loi 60, tel que conçu.

Le député de Rosemont a déclaré qu’à défaut d’un assouplissement dans les dispositions de la charte, il n’aurait pas hésité à quitter ses fonctions de ministre en guise de protestation.

«Je trouvais que la charte était une très grande avancée dans la marche vers une plus grande laïcité de l’État, mais j’étais favorable à une application très graduelle», a expliqué M. Lisée lors d’une mêlée de presse.

«Je considérais qu’il n’était pas acceptable humainement que des employés qui avaient travaillé pour l’État pendant plusieurs années soient menacés de congédiement ou de sanctions parce qu’on avait décidé de changer les règles en cours de route. (…) Il me semblait impossible d’appuyer une partie de la législation qui allait soumettre des gens à des pressions et à un stress terrible», a-t-il précisé.

M. Lisée affirme qu’il préconisait l’inclusion d’une clause de droits acquis qui aurait épargné les travailleurs déjà en poste. Seuls les nouveaux employés auraient été soumis aux exigences strictes de laïcité édictées par la charte.

«J’avais bon espoir qu’à la fin on réussirait à faire primer cette idée des droits acquis mais j’étais prêt à démissionner là-dessus parce que c’est impossible pour moi, humainement, de voter pour cette disposition», a soutenu l’auteur prolifique qui lancera un nouvel ouvrage abordant cette question dans quelques semaines.

M. Lisée a relaté que, pendant le débat sur la charte, il ne pouvait tout simplement pas se faire à l’idée que des gens risquaient de perdre leur travail.

«Je me mettais dans la peau de cette infirmière qui travaille depuis dix ans et qui se fait dire d’enlever son voile. Son imam, sa famille, lui disaient de le garder alors qu’à l’hôpital, on lui disait de l’enlever. Moi, je ne veux pas imposer de stress à 1000 personnes, 100 personnes, à une seule personne. Je suis humaniste», a-t-il insisté.

L’ancien ministre responsable de la région de Montréal ne semblait pourtant à l’aise lorsqu’il défendait publiquement le projet de charte aux côtés de M. Drainville, ministre responsable du projet de loi.

En outre, à l’automne 2013, il cosignait une lettre dans le New York Times avec M. Drainville dans laquelle il faisait l’apologie de la charte, en la comparant au concept du «mur entre l’État et la religion», attribué à l’ancien président américain Thomas Jefferson.

Il écrivait que «le fait de demander aux employés de la fonction publique de ne pas porter de signes ostentatoires pendant qu’ils sont au travail» constituait «la suite logique» du processus de laïcisation en cours au Québec depuis les années 1960.

Mais l’aspirant éventuel à la succession de Pauline Marois fait remarquer que ce passage ne contredit en rien la position qu’il exprime aujourd’hui.

«Tout le bien que je pensais de la charte, je l’ai dit pendant qu’on débattait de la charte. L’aspect de la charte qui allait virer des gens, jamais je ne l’ai défendu publiquement. Au contraire, j’envoyais des signaux en disant: faut travailler sur la transition, faut être flexible sur les moyens. (…) Comme membre du gouvernement, c’est le maximum que je pouvais faire», a-t-il justifié.

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Vingt trucs que vous ignorez probablement sur Cuba

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Saviez-vous, par exemple, que les autorités cubaines ont accusé en 2009 la crise économique mondiale d’être responsable d’une pénurie de papier toilette dans le pays ?
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Véronique et la haine «standard sur Facebook

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Sante_et_scienceDepuis quelques jours, une adolescente nommée Véronique (1), âgée apparemment de 16 ans, publie sur sa page Facebook des photos et des vidéos explicites d’elle-même, qui circulent partout sur le Web.

Facebook n’y trouve pour l’instant rien à redire : tout cela ferait partie des «standards de la communauté» (voir plus loin). C’est aberrant.

Cet envoi donne une idée du ton de la jeune fille (mais évidemment pas de l’ensemble) :

autre

Un déferlement de haine

Dans la soirée du 7 octobre, c’est donc devenu une tornade. Le blogueur Matthieu Bonin a mentionné la situation en début de soirée, se demandant avec raison «où sont ses parents ?». Véronique était passée de 1 300 à 15 000 «amis» hier soir, puis à 21 000 plus tard.

Père de deux filles dans ces âges-là, et habitant pas tellement loin, j’étais inquiet de lire tout ça et suis suis allé voir le genre de réactions qu’elle suscitait. J’ai été estomaqué.

Depuis plusieurs heures, c’était un déferlement continu de haine, d’intimidation, d’invitation au suicide, de menaces à peine voilées et de vidéos agressives. Bref, les pires calamités qu’on puisse imaginer, provenant visiblement d’ados ayant à peu près le même âge qu’elle.

Je vous avertis, les réactions des gens de son âge, filles comme gars, sont déprimantes — et pas à peu près : de l’agressivité pure, de l’intimidation, de la moquerie, de la haine. J’ai rarement lu quelque chose d’aussi décourageant que ces commentaires.

Excusez le langage, mais en voici quelques exemples, glanés au hasard, même si le cœur me lève :

Commentaires recueillis parmi les milliers apparus sur la page de Véronique.

Commentaires recueillis parmi les milliers apparus sur la page de Véronique.

Il y avait aussi un certain nombre de messages (minoritaires) mettant en garde la fille ou bien s’inquiétant des conséquences de tout cela, comme celui-ci :

pour

Agir ou ne pas agir

Ne sachant pas trop quoi faire, j’ai alors posé la question suivante à mes amis Facebook, pour obtenir conseil :

«Question sérieuse : comment aider une personne (ici, une adolescente) qui semble plus ou moins en crise sur FB (soit problèmes, soit substances), démontre des comportements, disons, inappropriés pour son âge (genre très sexués), est en train de se caler de plus en plus et est suivie par 15 000 followers qui la trashent de plus en plus par leurs milliers de commentaires, avant que tout cela n’aille trop loin ? Avez-vous des idées ? Je veux dire : comment intervenir dans une telle situation, quand on ne la connait pas ?»

J’ai ensuite passé une partie de la soirée à discuter avec diverses personnes, pour savoir comment agir. En fait, j’étais surtout inquiet qu’une ado puisse se trouver dans une situation impossible, objet de menaces, songeant peut-être au suicide pour s’être empêtrée dans un truc pareil. Peut-être avait-elle des problèmes psychologiques ou était-elle sous l’emprise de substances quelconques ?

La question était grave : pouvions-nous vraiment regarder cela aller, de notre salon et dans notre ordi, sans rien faire ? Pouvait-on se permettre d’assister à une sorte de Web-réalité qui se terminerait peut-être tragiquement ? Était-ce exagéré de vouloir éviter des conséquences graves ? Il me semblait qu’il fallait faire quelque chose.

Mais faire quoi ? Aucune adresse, pas de coordonnés précises. Rien. Ce n’était pas évident. Plusieurs, dont moi, ont signalé sa page à Facebook, pensant que si le compte était fermé, cela mettrait au moins fin à l’intimidation directe et pourrait prévenir les dommages.

Mais Facebook a répondu à tout le monde que les contenus étaient appropriés «pour les standards de la communauté». Ouch ! Une claque en pleine face.

Réponse de Facebook à la demande de suspension du compte.

Réponse de Facebook à la demande de suspension du compte.

Donc, en quelque sorte, Facebook trouve tout à fait correct un tel comportement de la part d’une fille de 16 ans et vit très bien avec des propos d’une intensité agressive (voir criminelle) sans nom, alors que le réseau fait fermer des sites pour de petites photos un peu osées. On aura tout vu. Il faut dire que ça fait de la circulation et ça rapporte.

Comment joindre Véronique ?

J’ai tenté de communiquer avec Véronique par message direct, mais il n’y a pas eu de réponse. Je m’y attendais, elle devait être inondée de messages personnels. Et comme Véronique a ensuite mis le numéro de téléphone de ses parents sur sa page, j’ai essayé, mais ça ne répondait pas. C’était sans doute un faux numéro.

À la recherche d’information, j’ai montré les envois à mes enfants, pour voir s’ils connaissaient Véronique. Je suis de la Rive-Sud, comme Véronique, qui se dit de Saint-Hubert. Mais non, ils n’en avaient aucune idée.

Quelqu’un (c’est fascinant comme on peut avancer vite dans l’information quand plusieurs personnes agissent de concert) a trouvé un lien sur NetLog montrant que la fille pouvait avoir 19 ans, et non 16. Mais plusieurs informations ne collaient pas.

On m’a ensuite envoyé une information pertinente : il n’y a que deux écoles secondaires à Saint-Hubert, il était donc facile de trouver les coordonnées des services. Sur chaque site, il y a un lien menant à l’intervenant chargé de contrer l’intimidation. Ils ont donc reçu l’information concernant la page Facebook (2).

Après avoir hésité, j’ai donc décidé d’envoyer les informations sur l’intimidation à la SQ, via leur page Facebook, avec les informations nécessaires. Était-ce exagéré ? Je n’en ai aucune idée. Mais la SQ ne semble pas répondre en soirée. C’est néanmoins ce qu’a suggéré un certain nombre de personnes, dont des paramédics, habitués d’intervenir dans des situations de détresse.

Quelqu’un a proposé aussi la DPJ et les CLSC, mais bon, ils ne sont pas faciles à joindre à cette heure tardive.

Pendant ce temps, certains ont appelé directement la police, qui a pris la déposition d’au moins une personne — ce qui devait apparemment conduire à des actions au matin.

Puis, une troublante conversation entre «quelqu’un» et, apparemment, le «père» de Véronique est apparue sur Facebook, dans un compte nouvellement créé.

On comprend que le «père» était au courant, mais qu’il n’aurait plus le contrôle sur sa «fille» et que ce qu’il avait essayé ne fonctionnait pas. Plusieurs se sont demandé comment un tel enregistrement avait été réalisé, et pourquoi avoir maquillé les voix.

Une provocation ?

Quelques-uns de mes amis Facebook se sont alors interrogé quant à savoir si tout cela ne pouvait être une manière d’attirer l’attention, affirmant que le langage utilisé était assez courant dans le monde des ados. Même avec ce niveau de haine et d’agressivité ? J’en doutais.

Mais on a retrouvé rapidement la trace d’une vidéo remontant au 26 septembre (qui ne peut être partagée facilement), dans laquelle Véronique explique sa volonté de provoquer les gens pour démontrer et dénoncer l’intimidation sur le Web. C’était plus difficile de comprendre pourquoi elle avait continué depuis et était allée aussi loin.

J’ai reçu ensuite une autre information cruciale, qui tendait à confirmer la théorie de la manipulation : la fille et sa mère avaient été contactées et allaient mettre fin à «l’expérience» le mercredi 8 octobre, dans la journée.

Des réactions de haine réelle ou pas ?

Alors, est-ce que ces réactions de haine ne pourraient-elles pas, elles aussi, faire partie de l’expérience ? Un certain nombre de «haters» revenaient très souvent, comme s’ils visaient à stimuler les autres. Mais mon contact m’a affirmé que non :

«TOUS les commentaires sont réels… C’est incroyable à quel point les gens sont horribles. Je pense que demain, le message qu’elle va lancer aura plus d’impact que n’importe quelle autre campagne de sensibilisation sur l’intimidation. Là, on est dans le réel, et il y a des faits.»

Bon, je ne vous dirai pas qui est cette personne, qui m’a affirmé n’avoir eu d’abord rien à voir avec toute cette histoire ; vous l’apprendrez dans la journée de mercredi, sans doute. En mettant les morceaux du puzzle ensemble, j’en conclus qu’il est fort possible que la vidéo du 26 septembre de Véronique expliquait effectivement ses motifs et qu’en réalité, elle n’était pas à risque de passage à l’acte.

Je suis finalement allé me coucher bien après minuit en soirée, ayant été rassuré. Espérons que je ne me suis pas trompé. Mais de toute manière, je ne pouvais rien faire de plus.

Une démonstration convaincante

Si Véronique a eu pour objectif de dénoncer l’intimidation, alors sa démonstration est totalement convaincante : j’ai rarement lu un tel déferlement de haine sur les réseaux sociaux. Bien qu’elle eût mimé un comportement déviant, sexualisé et très inapproprié, je n’arrive pas à comprendre comment cela a pu susciter une agressivité aussi intense.

Ce que j’ai pu lire avec dégoût, mardi soir, n’a rien pour me rassurer sur l’humanité en général et sur l’utilisation des réseaux sociaux en particulier comme canal majeur d’intimidation. Peut-être Véronique aura-t-elle fait cette démonstration mieux que n’importe quelle étude savante ? Si c’est le cas, il nous faudra agir pour contrer ce problème grave — et ça presse !

Quant à l’enregistrement du «père», si le scénario se tient, il pourrait faire partie de la «mise en scène» de Véronique. Mon contact ne pouvait toutefois pas, mardi soir, expliquer l’existence de cet enregistrement. Il m’a aussi assuré n’avoir pas été l’initiateur de tout ce cirque, ayant également été berné par la page Facebook de Véronique et ayant agi pour prévenir d’autres dégâts.

Cela dit, j’espère que la démonstration n’aura pas de suite trop douloureuse pour Véronique. S’exposer moralement et physiquement à un tel degré et engendrer des réactions si violentes peut être risqué pour une adolescente. Elle est sans doute solide pour oser une telle provocation, mais j’espère que le poids ne sera pas trop lourd à porter.

Vivre avec ça

Il reste que c’est une mineure. Jusqu’à un certain point, je souhaite qu’elle n’ait pas été «utilisée», que tout cela soit sa (douteuse) initiative. Et surtout, qu’elle s’en sorte indemne.

Parce que ce n’est pas fini : ses explications finales ne modifieront peut-être pas tellement les perceptions monstrueuses créées autour de son expérience et de sa personne. J’ai réussi, jeudi matin, à contacter une de ses amies, qui semblait découragée. Sans me dire les intentions de Véronique, elle déplorait que dans tout cela, elle «ne se respectait pas». Dans ce cas, c’est un euphémisme.

Parce que rien ne dit que la communauté virtuelle acceptera aisément ses explications. Déjà, plusieurs mettent en doute l’honnêteté de sa vidéo «explicative» du 26 septembre — d’autant plus qu’elle a ensuite continué ses frasques. Ne voulait-elle pas simplement se justifier ? Est-ce encore le cas ?

Internet ouvre des frontières nouvelles, dont l’exploration n’est pas sans risque. Je souhaite de tout cœur que Véronique ait vraiment fait cela dans le but de dénoncer et d’améliorer les choses, et qu’elle s’en sorte bien.

Le cas échéant, j’espère qu’elle réussira au moins à entraîner une prise de conscience forte du problème, afin de nous pousser tous à agir dans la bonne direction : il faut vraiment s’attaquer à l’intimidation virtuelle.

Et Facebook devrait se poser de sérieuses questions sur sa tolérance au contenu explicite posté par des mineurs, au risque de dérapage et à la violence verbale que l’entreprise semble tolérer sans aucun problème, même après avoir été mise au fait du problème par plusieurs personnes.

Parce que je ne pense pas, contrairement à Facebook, que ce qui se passe sur la page de Véronique correspond aux «standards de la communauté». En fait, si le monde virtuel reflète le monde réel, de tels comportements seraient non seulement très inquiétants, mais aussi immédiatement réfrénés par tout le monde ayant un peu de jugement.

Est-ce qu’une spirale de haine menant jusqu’au suicide fait aussi partie des «standards» de la communauté de Facebook ? J’espère que non.

Tout ça est décourageant et n’a aucun sens. Mais bon, la leçon est aussi qu’on peut agir et qu’il y a des gens à l’écoute. La «communauté», dont les «standards» peuvent prêter flanc à la critique, est tout de même une vraie communauté, capable du pire, mais aussi prête à se mobiliser en cas de détresse. C’est déjà ça de pris.

 *

(1) J’avais d’abord mis le lien, mais j’ai décidé de la retirer, comme celui du message de Matthieu Bonin. Ça ne change pas grand-chose : vous retrouverez le tout facilement, mais il vaut mieux ne pas encourager les visites sur sa page, il me semble.

(2) Élément encourageant : l’école m’a contacté mercredi matin, dès 8h30. Visiblement, on y prend ces questions au sérieux.

(3) Ajout le 8 octobre 23h57: le site original a été fermé, ce qui est une bonne chose. D’après Matthieu Bonin, il y a eu intervention de la DPJ et de la SQ. Par contre, sur la nouvelle page, on dirait que la haine continue, malgré les explications de Véronique quant au fait qu’elle jouait un personnage. J’imagine que selon FB, cela fait encore partie des « standards de la communauté ».

(4) Ajout 9 octobre 0h00. J’aimerais clarifier certains termes utilisés dans ce texte. Quand j’ai qualifié le « comportement » de Véronique, je référais à des éléments plutôt sordides sur lesquels je ne souhaitais pas insister (comme des relations avec de multiples hommes adultes) et qu’on peut difficilement associer à une saine sexualité adolescente. Dans le même sens, le terme « inapproprié » doit être lu comme un terme plutôt clinique, souvent utilisé en médecine, visant à qualifier un agissement étrange qu’une situation de crise ou une détresse psychologique pourrait provoquer. Il ne s’agissait pas, ni dans un cas comme dans l’autre, d’un jugement moral appliqué aux actes allégués par la jeune fille, mais simplement d’une manière courante pour un médecin d’urgence de rendre compte de son impression clinique.

* * *

À propos d’Alain Vadeboncœur

Le docteur Alain Vadeboncœur est urgentologue et chef du service de médecine d’urgence de l’Institut de cardiologie de Montréal. Professeur agrégé de clinique à l’Université de Montréal, il enseigne l’administration de la santé et participe régulièrement à des recherches sur le système de santé. On peut le suivre sur Facebook et sur Twitter : @Vadeboncoeur_Al.

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Déraillement de train en Saskatchewan les résidants peuvent rentrer chez eux

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WADENA, Sask. – Le chef du service des incendies de Wadena, en Saskatchewan, a indiqué mercredi que l’ordre d’évacuation avait été levé pour les résidants de la petite communauté de Clair, qui avaient dû quitter leur domicile après un déraillement de train survenu la veille.

Le chef pompier Harold Narfason a précisé que l’incendie était éteint et que tous les habitants de Clair — qui compte environ 50 résidants — et des fermes environnantes pouvaient regagner leur résidence.

«Il n’y a plus de risque pour le public, a expliqué M. Narfason, mercredi matin. Il n’y a aucune inquiétude à avoir en ce qui concerne les polluants dans l’air. Tout revient à la normale.»

M. Narfason a précisé que la décision de lever l’ordre d’évacuation avait été prise conjointement par le service des incendies, celui des urgences et des représentants du Canadien National (CN).

Le train de marchandises du CN a déraillé, mardi, à environ 190 kilomètres à l’est de Saskatoon. Certains des 26 wagons qui ont déraillé transportaient des produits du pétrole et ont pris feu.

Selon M. Narfason, une autoroute située tout près est toujours fermée pour permettre aux travailleurs de nettoyer les rails, mais elle devrait rouvrir d’ici 18 h. Il a ajouté que les employés devraient également enlever tout produit restant dans les wagons-citernes.

Le porte-parole du CN, Jim Feeny, a raconté que les employés avaient travaillé toute la nuit.

«Nous avons enlevé le dernier des wagons des rails et nous avons commencé à réparer le chemin de fer. Nous nous attendons à ce que les rails soient fonctionnels aujourd’hui (mercredi)», a-t-il assuré.

Des analyses environnementales ont été effectuées et les résultats seront transmis aux autorités et aux résidants, a-t-il ajouté, en soulignant que le Bureau de la sécurité des transports était également sur les lieux pour mener une enquête.

Lorsqu’on lui a mentionné le commentaire d’un résidant, qui avait indiqué que des travaux avaient récemment été effectués sur la section du chemin de fer où a eu lieu le déraillement, M. Feeny a rappelé que des travaux de maintenance étaient régulièrement effectués.

«Nous sommes constamment sur les rails. Le chemin de fer avait été inspecté visuellement lundi, la veille de l’incident, et on n’avait rien décelé. (…) Les rails étaient sécuritaires.»

«Nos équipes de maintenance sont sur ces rails sur une base quotidienne. Il est très possible que quelqu’un ait pu faire quelque chose à cet endroit, mais nous ne pouvons tirer aucune conclusion.»

M. Feeny a ajouté que le train respectait la limite de 40 kilomètres/heure sur cette portion du chemin de fer. Un opérateur et un conducteur se trouvaient à bord. Ils n’ont pas été blessés.

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Paradis les frappes canadiennes élargiraient des corridors humanitaires

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OTTAWA – Le ministre du Développement international, Christian Paradis, dit que l’intervention militaire canadienne en Irak servira à élargir des corridors humanitaires pour livrer de l’aide à ceux qui souffrent sous le joug du groupe État islamique (ÉI).

Cette déclaration du ministre surprend puisque à aucun moment son gouvernement n’a évoqué des corridors humanitaires. Jusqu’à maintenant, il n’a été question que de bombardements aériens sur les positions de l’ÉI.

Et puis, les experts militaires, tout comme l’opposition à Ottawa, mettent en doute ses déclarations.

C’est à son arrivée à la rencontre hebdomadaire du caucus conservateur, mercredi matin, que le ministre Paradis a offert ses réflexions sur le vote de la veille à la Chambre des communes.

«Il y a des corridors humanitaires qui doivent être faits. Pour être capable d’atteindre les gens encore dans des milieux plus difficiles, ça prend cette mission-là», a-t-il dit.

«Puis leur vote, ils l’assumeront», a-t-il lâché, reprochant à l’opposition d’avoir refusé d’appuyer le gouvernement.

Le ministre dit parler aux organismes «sur le terrain» qui livrent de l’aide humanitaire. Et les frappes aériennes leur sont nécessaires, d’après lui.

«Les actions militaires aussi ciblées vont aider à établir davantage des corridors humanitaires qui fassent qu’on puisse assurer une sécurité à nos gens», a-t-il répété.

Deux anciens militaires consultés par La Presse Canadienne disent que le ministre a tout faux.

«C’est bizarre. Ce n’est pas comme ça que ça marche», s’est étonné le major-général à la retraite Lewis MacKenzie.

L’ancien commandant des forces de maintien de la paix des Nations unies en Bosnie a lui-même dû ouvrir des corridors humanitaires. Il explique que c’est fait à coups de combats au sol ou de négociations. «Les corridors humanitaires ne peuvent pas être ouverts des airs», a-t-il assuré.

«Je n’ai rien entendu de la sorte», a confié, pour sa part, le colonel à la retraite George Petrolekas, un ex-conseiller des chefs d’état-major du Canada.

«Pour créer un corridor humanitaire, vous devez avoir une zone sécuritaire à l’autre bout où livrer l’aide. Je ne vois pas ça, en ce moment», a-t-il souligné.

La sortie du ministre Paradis a aussi été critiquée par l’opposition néo-démocrate.

«C’est qu’ils sont en train d’inventer ça au fur et à mesure», a accusé le chef Thomas Mulcair.

«Ils ont décidé de la mission, puis maintenant ils essaient de trouver un prétexte pour la mission. Donc, c’est factice, tout ça», a-t-il ajouté.

L’opposition continue à réclamer des détails sur cette mission canadienne.

«Qu’est ce qui est fait au niveau des frappes aériennes pour s’assurer de protéger les civils?» a demandé la néo-démocrate Hélène Laverdière, énumérant une série de questions qui restent sans réponse.

M. Paradis assure que les civils en Irak n’ont rien à craindre des bombardements aériens puisque c’est «une intervention militaire ciblée», faite «en corrélation avec les alliés» et qu’elle est donc «loin d’être improvisée».

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Lac-Mégantic le coroner rend son rapport sur le décès des 47 personnes

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MONTRÉAL – La mort des 47 personnes lors de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic a été «violente» et était évitable, a conclu le Bureau du coroner.

En rendant publiques ses conclusions mercredi, il recommande au gouvernement fédéral d’élever la barre encore plus et de renforcer sa réglementation.

Il l’enjoint notamment de préciser le nombre de freins à main à serrer sur les trains et d’interdire de laisser les convois transportant des matières dangereuses sans surveillance sur une voie principale.

Dans ses 47 rapports — un par personne décédée — le coroner Martin Clavet a formulé une série de recommandations à l’intention d’Ottawa et de Québec.

Après avoir relaté les derniers moments de la vie des victimes, dont plusieurs ont été piégées à l’intérieur du Musi-Café, le coroner tranche sans hésiter: «Il s’agit d’un décès violent. Ce décès était évitable».

Plusieurs victimes ont été identifiées avec difficulté, et la cause de leur décès n’a pas été déterminée dans tous les cas vu l’état des dépouilles. Asphyxie due à l’incendie, traumatisme lié à l’explosion, lésions causées par la chaleur intense ou brûlures causant un arrêt cardiaque, les causes possibles relevées par le coroner étaient nombreuses.

L’équipe du coroner a dû user de multiples méthodes d’identification sur les restes humains afin de pouvoir déterminer de qui il s’agissait.

La mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy Laroche, souhaite que les rapports du coroner «permettent aux familles des victimes et à toute la communauté de poursuivre le plus sereinement possible le processus de deuil», a-t-elle fait savoir mercredi par communiqué.

La mairesse espère que les recommandations du coroner seront bel et bien appliquées: «Nous souhaitons que les mesures appropriées soient prises afin d’éviter une autre tragédie du genre».

La catastrophe de Lac-Mégantic s’est produite le 6 juillet 2013. Un train de la Montreal Maine & Atlantic Railway a déraillé et le pétrole brut qu’il transportait a enflammé et détruit le centre-ville de Lac-Mégantic, faisant 47 morts sur son passage.

En lien avec la tragédie, le Bureau de la sécurité des transports (BST) avait déjà émis de nombreuses recommandations en août dernier et Ottawa avait agi.

Ainsi, les suggestions du coroner Clavet s’ajoutent aux changements législatifs déjà apportés par le gouvernement fédéral à la sécurité ferroviaire.

«Des avancées sont déjà notables et de nombreux aspects de sécurité ferroviaire ont été précisés», souligne le coroner dans un communiqué qui accompagnait ses rapports.

«Néanmoins, des lacunes persistent et certaines mesures auraient avantage à être précisées», ajoute-t-il.

Ainsi, en ce qui concerne les freins, le coroner recommande à Transports Canada de stipuler le nombre suffisant de freins à main qu’il faut serrer en fonction du poids d’un train et de la pente de la voie.

Après l’accident de Lac-Mégantic, Ottawa avait adopté une injonction ministérielle pour interdire de laisser des trains transportant des marchandises dangereuses sans surveillance sur une voie principale: elle était en vigueur jusqu’en décembre 2013. Le coroner demande que cette interdiction soit maintenue jusqu’à ce que les entreprises ferroviaires canadiennes mettent en place des moyens de défense physiques additionnels pour empêcher les trains de partir à la dérive.

M. Clavet suggère aussi de revoir les itinéraires des trains qui transportent des matières dangereuses. Pour l’instant, des évaluations de risque doivent être faites pour les itinéraires où plus de 10 000 wagons de marchandises dangereuses transitent par année. Le coroner craint que trop de trains soient exclus de l’évaluation. Il demande à Ottawa d’analyser à fond ce seuil de 10 000 wagons pour être sûr qu’il est adéquat, et s’il y a lieu, de le revoir à la baisse.

Et comme la sécurité ferroviaire concerne aussi les compétences du Québec, Martin Clavet lui recommande de procéder à l’analyse approfondie des recommandations par le BST, et des mesures prises par Transports Canada, et de considérer mettre en oeuvre des mesures similaires pour les chemins de fer de compétence québécoise.

Réagissant aux conclusions du coroner, la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, a déclaré que le gouvernement avait déjà répondu à certaines de ses recommandations et que le travail n’était pas terminé.

«Nous avons fait de grandes avancées pour nous assurer d’avoir répondu à toutes les recommandations du BST et nous allons prendre en considération ce qui est inclus dans le rapport du coroner», a-t-elle déclaré en Chambre en réponse à une question du Nouveau Parti démocratique (NPD).

«C’est troublant de lire que les 47 décès étaient évitables, a d’abord commenté le porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de transport, Hoang Mai. Si le gouvernement avait agi avant, s’il avait pris ses responsabilités, peut-être que cela ne serait pas arrivé.»

M. Mai reconnaît que le fédéral a déjà resserré les règles, mais juge que ce n’est pas suffisant. Surtout, il s’inquiète que les règlements, mêmes sévères, ne servent à rien s’ils ne sont pas appliqués. Et le gouvernement n’a pas assez de mécanismes de surveillance et d’inspection pour s’assurer que cet objectif soit atteint, juge-t-il.

Les rapports d’enquête du coroner ont d’abord été transmis aux familles des victimes, mardi soir, avant d’être rendus publics mercredi matin.

Le rôle du coroner est de déterminer les circonstances des décès et, dans certains cas, de formuler des recommandations pour éviter que d’autres morts similaires ne se produisent. Il ne peut pas se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle d’une personne.

Des accusations criminelles ont été déposées contre la Montreal Maine & Atlantic et trois de ses employés dont le conducteur du train, Thomas Harding.

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Le sucre pourrait interférer avec la mémoire des adolescents

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MONTRÉAL – La consommation de breuvages sucrés pourrait interférer avec la mémoire des adolescents, notamment en provoquant une inflammation de leur cerveau, démontre une étude menée sur des souris par des chercheurs américains.

Les scientifiques de l’université Southern California ont permis à de jeunes souris de consommer autant d’un liquide sucré qu’elles le désiraient. Ce liquide contenait une quantité de sucre ou de sirop de maïs à haute teneur en fructose comparable à celle retrouvée dans les breuvages sucrés les plus populaires.

Entre 35 et 40 pour cent de l’apport calorique des souris provenait du sucre ou du sirop de maïs. En comparaison, les sucres ajoutés représentent environ 17 pour cent de l’apport calorique des adolescents américains moyens.

Les souris ont été placées dans des labyrinthes conçus pour mesurer leur mémoire spatiale. Les souris adolescentes qui avaient consommé le liquide sucré ont offert la pire performance de toutes, comparativement à des souris adultes qui avaient aussi consommé le liquide et à des souris adolescentes qui n’en avaient pas bu.

Cette contre-performance est possiblement due à la neuroinflammation de leur hippocampe, a dit le chercheur Scott Kanoski. L’hippocampe joue un rôle important dans la mémoire et est fréquemment endommagé chez les gens qui souffrent de la maladie d’Alzheimer ou de démence.

Il semblerait donc qu’une alimentation riche en sucre puisse avoir un impact cognitif, en plus de mener à une prise de poids et à des problèmes métaboliques comme le diabète, a dit M. Kanoski.

Les conclusions de cette étude sont publiées dans le journal médical Hippocampus.

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Québec prêt à implanter rapidement son propre registre des armes à feu

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OTTAWA – Le Québec serait prêt à implanter son propre registre des armes à feu en l’espace «d’environ 45 jours», a assuré mercredi le procureur du gouvernement provincial.

Selon Me Éric Dufour, le projet de loi est pratiquement écrit, les locaux sont déjà prévus pour le personnel et des simulations informatiques ont été effectuées en prévision de l’arrivée des données qu’Ottawa souhaite détruire.

Le procureur a tenu ces propos à l’issue de sa plaidoirie devant la Cour suprême, qui entendait mercredi matin les arguments des procureurs du fédéral et du provincial dans le dossier du registre des armes à feu.

Québec demande au plus haut tribunal du pays de sauver les renseignements sur les propriétaires québécois d’armes de chasse dans l’éventualité où la province créerait son propre registre.

Me Dufour a soutenu devant les neuf juges, dont le nouveau venu Clément Gascon, que la décision unilatérale de détruire les données du registre était «contraire au fédéralisme».

Le procureur du gouvernement fédéral, Me Claude Joyal, a pour sa part soutenu que la Constitution permettait au gouvernement d’agir unilatéralement dans ce dossier, car il s’agit de sa loi.

«Ce n’est peut-être pas une position sympathique, mais il n’en demeure pas moins que sur le plan juridique, le registre des armes d’épaules est sous le contrôle du directeur en vertu d’une loi fédérale et que le Parlement a choisi de le détruire», a-t-il affirmé.

Le gouvernement fédéral juge que les provinces ne sont pas propriétaires des données du registre, un argument que Me Dufour a réfuté, soutenant que des données informatiques ne sont la propriété de personne.

Le procureur d’Ottawa a semblé ébranlé dans les premières minutes de sa plaidoirie, qui a par ailleurs été interrompue à plusieurs reprises par les trois magistrats québécois qui siègent à la Cour.

«Quel est fondamentalement le préjudice ou le dommage pour le fédéral de donner cette information-là?», lui notamment demandé le juge Richard Wagner.

Après avoir fourni des réponses qui ne semblaient pas satisfaire le magistrat, Me Joyal a finalement laissé tomber que «de prendre un CD et de le donner au gouvernement du Québec… Je ne pense pas que c’est ça qui est le problème».

En marge du caucus de son parti, mercredi, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a déclaré que le Québec faisait «bien se battre» et a dit attendre avec impatience la décision de la Cour suprême dans un dossier qui est, selon lui, essentiellement politique.

«Le problème avec les conservateurs depuis le début, vous le savez très bien, le dossier des armes à feu a toujours servi, sans trop de jeu de mots, comme arme politique. Et c’est constant chez eux», a-t-il lancé.

Le chef libéral Justin Trudeau a abondé dans le même sens, accusant le gouvernement conservateur d’entêtement.

«M. Harper pratique un fédéralisme qui ne daigne pas de s’asseoir avec les premiers ministres pour discuter d’enjeux auxquels font face les Canadiens», a-t-il déploré en point de presse.

À la veille de cette audience en Cour suprême, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, a présenté un projet de loi visant à faciliter la vie des propriétaires d’armes à feu.

Le contenu du projet de loi et le moment choisi par le gouvernement conservateur pour le déposer ont été dénoncés par Québec et par les groupes qui militent pour le contrôle des armes.

Certains d’entre eux ont fait le voyage jusqu’à Ottawa pour assister à l’audience.

«Nous sommes en face de décisions purement idéologiques et la destruction des données n’a que pour objectif de sceller le débat au Canada et au Québec pour toujours. Nous le déplorons fortement», a déclaré Marc-Antoine Cloutier, directeur de la clinique juridique Juripop.

La porte-parole de Polysesouvient, Heidi Rathjen, a en outre accusé Ottawa d’être à la solde des lobbys pro-armes.

Il vaut mieux se fier à l’avis des experts, qui «sont unanimes dans leur appui au registre», ainsi qu’au «gros bon sens», a-t-elle fait valoir.

«Si on n’a pas de contrôle des armes, aujourd’hui, c’est-à-dire sans l’enregistrement, on peut s’acheter légalement des armes et les vendre illégalement sur le marché noir sans aucune répercussion parce que les armes ne sont plus retraçables à leur dernier propriétaire légal», a illustré Mme Rahtjen.

Les défenseurs du droit au port d’armes étaient eux aussi sur place, mercredi matin, avec des représentants de l’Association canadienne des propriétaires d’armes à feu (National Firearms Association).

Le vice-président directeur de l’organisation, Shawn Bevins, estime que le gouvernement québécois est complètement déconnecté de sa population en travaillant au sauvetage du registre.

«Il y a une volonté politique, mais je ne dirais pas que c’est la volonté du public. Le fossé entre l’opinion publique et l’Assemblée nationale est très grand», a-t-il soutenu dans les couloirs de la Cour suprême.

Après avoir semblé hésiter à s’engager à mettre sur pied un registre québécois des armes à feu, mardi, le premier ministre Philippe Couillard a soutenu mercredi que la position du Québec n’avait pas changé.

«Nous le répétons: les données sont fondamentales. Nous voulons obtenir les données. Le registre est important, la sécurité des gens est essentielle. Il faut cependant être prudent, la Cour suprême n’a pas encore rendu sa décision», a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale.

Sa ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, avait pour sa part déclaré mardi qu’il était «un tout petit peu prématuré» de se prononcer dans ce dossier.

La Cour suprême devrait rendre sa décision au cours des prochains mois.

Note to readers: modifie déclaration de Mme Rathjen. Il faut lire «… sans enregistrement…» Dans la version précédente, il était écrit sans permis.

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Opération antidrogue à Gatineau un bilan préliminaire a été dressé

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GATINEAU, Qc – Une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une opérationpolicière liée aux stupéfiants qui a été effectuée mercredi à Gatineau.

Elle a réuni près de 100 policiers et a eu lieu plus précisément dans le secteur de Hull.

La rafle est intervenue au terme d’une enquête d’une durée de pratiquement dix mois.

Pas moins de 14 perquisitions ont été menées à partir du milieu de la nuit.

L’intervention, baptisée «Projet Crépuscule», a été enclenchée vers 3h30 par le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) qui a été appuyé entre autres par la Sûreté du Québec et la Gendarmerie royale du Canada.

Selon le porte-parole du SPVG, Pierre Lanthier, les individus épinglés ne sont pas reliés aux gangs ou aux motards criminels et ils n’appartiennent pas nécessairement tous à un seul et même réseau.

Il a ajouté que ces suspects sont déjà bien connus des forces de l’ordre.

En début d’après-midi, M. Lanthier ne se disait pas en mesure de dresser un bilan final de l’opération. Il a tout de même indiqué que diverses drogues ont été retrouvées — dont du haschich, de la marijuana et de la cocaïne — ainsi que des armes à feu et de l’argent.

Les nombreuses personnes arrêtées sont susceptibles de devoir faire face à une panoplie d’accusations liées à la fabrication, à la possession et au trafic de stupéfiants.

Elles risquent aussi d’avoir des démêlés avec la justice car elles auraient détenu des armes prohibées et des biens criminellement obtenus.

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Réveillon de noël au Canada et Nouvel An au Québec

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Passer Noel et le Nouvel An au Canada est une expérience des plus mémorables et des plus originales. Nos séjours Noel et séjours Nouvel An tout compris offrent un hébergement en auberge en forêt. Vous pourrez y pratiquer la motoneige, buggy des neiges, traineau à chien, randonnée en raquette des neiges et la fameuse pêche sur la glace. Voici un séjour Noel type avec Aventures Nouvelles France : Séjour Noël …
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Les succès méconnus de Montréal International

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Montréal International travaille fort en coulisses pour attirer dans la métropole des fleurons de l’économie mondiale. La pdg Dominique Anglade parle de ses bons coups et de ses stratégies gagnantes.

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Blog de farfadette - Python

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Visiter les Calanques de Marseille c’est comme voyager au bout du monde dans un endroit à la fois mythique et captivant. Mais comment se permettre une telle fantaisie ? Justement, une sortie dans les Calanques rentre pratiquement dans l’air du temps et peut convenir à n’importe quel voyageur. Mais pour bien marquer cette journée, autant s’assurer d’avoir fait le bon choix du circuit.

Autour des itinéraires dans les Calanques

Avant de se décider de quel circuit choisir, toujours est-il d’évoquer les itinéraires possibles pour une sortie dans les Calanques avec Bleu Evasion. Du Parc national des Calanques, on peut certainement prendre le large en direction des plus belles calanques de Marseille entre Sormiou et Cassis. Le parc national des Calanques est une destination mythique pour ceux qui rêvent d’évasion sur la grande bleue. La visite promet détente absolu et dépaysement total. Du parc national également, on passe d’une ville à une autre depuis Sugition à Morgiou en passant par Port Pin et Port Miou. Un autre itinéraire reste envisageable pour une sortie dans les Calanques. Il s’agit du circuit dans l’archipel de Frioul. Les îles de Frioul proposent de multiples activités nautiques mais aussi des randonnées terrestres à part entière. Le château d’if fait partie intégrante du voyage et convie à une découverte historique sans parler de la fameuse légende de Monte Cristo.

Le circuit dans les Calanques de Marseille

Pour mieux trancher, autant passer en revue toutes les possibilités de circuit à commencer par le circuit des Calanques. Il reste propice à une simple visite qu’à la pratique des activités nautiques. Voyager au cœur du parc national de Marseille est un honneur pour ceux qui aiment la nature et à ceux qui recherchent une échappée belle. En d’autres termes, il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre que dans le parc national. D’ailleurs, ce ne sont pas les activités qui manquent en dehors des plaisirs nautiques. Visiter le parc national c’est comprendre l’intérêt pour la préservation de ce milieu fragile doté d’une biodiversité rare au monde. Les voyageurs peuvent passer d’une Calanque à une autre et profiter des paysages immaculés qui se succèdent au rythme du bateau. A ce propos, la location d’un bateau s’impose également lorsqu’on souhaite vivre une expérience de voyage inoubliable dans les Calanques. On peut trancher entre un bateau à moteur et un Catamaran.

Le circuit dans l’archipel de Frioul

Frioul est un vrai paradis pour les plaisanciers et les férus des sports nautiques. Il s’apparente plus à une pratique d’activités nautiques qu’à une simple découverte des îles. Faire une immersion dans l’archipel de Frioul c’est comme s’évader dans un monde sorti tout droit d’un conte de fée. Au programme : la plongée sous marin, le scooter sous marin, la baignade, la bouée tractée, le farniente et la visite des îles et en particulier du Château de l’île d’If. En bref, choisir un circuit dans les Calanques n’est pas évident, raison de plus pour personnaliser son excursion en combinant les deux circuits en un seul voyage.


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