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Charte la piste d’atterrissage pour s’entendre

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crucifix

Dans le débat sur la charte des valeurs, la piste d’atterrissage pour le gouvernement est immense, autant dans l’opinion publique que sur le plan politique. La piste est belle, grosse, dégagée et les lumières sont visibles comme un aéroport dans la nuit. Il reste à faire atterrir le coucou dans la joie et l’allégresse. Si le gouvernement en a envie, bien sûr…

Car la polarisation n’est pas aussi forte qu’il n’y parait. Il y a des points d’accrochage et «d’écorchage», mais ils sont faciles à voir et à contourner si le gouvernement s’en donne la peine.

En fait, il y a très peu de gens contre la totalité de la charte… et très peu de citoyens pour la totalité de la charte.

Un sondage mené par la firme Segma-Recherche du 16 au 20 septembre dernier, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour le compte de Progrès-Dimanche et du Quotidien, est d’ailleurs révélateur. Le sondeur a posé des questions tout en nuance qui éclaire le débat. Vous trouverez les articles, publiés dimanche et lundi, ici.

Le coup de sonde résume l’opinion des gens de cette région très francophone, mais j’estime que c’est assez représentatif de la population en général, si je me fie aux commentaires, aux textes et autres coups de sonde depuis quelques semaines.

On y apprend que 10,2 % des répondants sont «d’accord avec tous les éléments» de la charte, alors que 41,4 % se disent en accord avec «certains éléments» de la charte. Le total fait 51,6 %, mais on le voit, il y une zone grise.

Dans l’autre camp, ils sont également peu nombreux à s’opposer à «tous les éléments» de la charte, soit 8 %. Ils sont 21,5 % en désaccord avec «la majorité» des éléments de la charte. Le total fait 29,5 %, mais là encore, il y a une zone floue dans le rejet de la charte.

Et la majorité est écrasante, à plus de 80 %, contre le fait de mettre des gens à la porte de leur emploi parce qu’ils portent des signes religieux, que ce soit en garderie, à l’hôpital, etc.

À la lumière de ces chiffres, mais aussi du débat depuis quelques jours, la piste d’atterrissage pour le gouvernement est de plus en plus évidente:

- Le gouvernement peut facilement inscrire la laïcité de l’État dans la Charte québécoise des droits et libertés. Tous les partis politiques à l’Assemblée nationale sont d’accord, tout comme la population.

- Le gouvernement peut sans difficulté obliger de donner et recevoir un service public à visage découvert. Unanimité dans la population et dans la sphère politique.

- Le gouvernement peut sans problème exiger de ses fonctionnaires qu’ils s’abstiennent de tout prosélytisme. Tous les partis politiques au Québec sont d’accord.

- Le gouvernement peut baliser les accommodements religieux (les congés en fonction des fêtes religieuses, les horaires de piscine, les locaux de prières, etc.), avec une série de critères à respecter pour les administrateurs publics, en exigeant le respect de l’égalité homme-femme et le côté raisonnable de la demande.

C’est ce que souhaitent les gestionnaires depuis un bon moment, et c’est ce qui embête le plus les citoyens. C’est le noeud du problème, la source du malaise depuis 2007. Certains disent qu’il n’y a pas de crise. C’est vrai. Mais le malaise existe. Et depuis quelques années, on assiste à des accommodements à géométrie variable, à la pièce, sans grande cohérence dans l’appareil public. Il est temps d’encadrer le tout.

Sur ce front, encore une fois (j’ai l’impression de me répéter, mais que voulez-vous…), tous les partis politiques à l’Assemblée nationale sont sur la même longueur d’onde. Tous sont prêts à bouger pour baliser les accommodements religieux.

Jusqu’à maintenant, pour un débat qui divise et déchire, ça va plutôt bien, non?

Le gouvernement peut faire adopter ces morceaux de la charte, soit 4 éléments sur les 5 présentés par Bernard Drainville, en claquant des doigts. Et ainsi faire oeuvre utile pour le Québec.

La portion qui enflamme les esprits et fait décoller la tapisserie des murs, c’est le volet sur le port des signes religieux ostentatoires dans la fonction publique et parapublique. Et c’est normal, on touche des droits fondamentaux.

C’est le volet qui rend inconfortable la vaste majorité des gens, autant ceux qui se définissent comme «pro» ou «anti» charte.

C’est la nuance qu’on perçoit dans les réponses au sondage de la firme Segma (Crop avait aussi documenté ce malaise dans son coup de sonde il y a une semaine).

C’est là que le gouvernement doit manoeuvrer.

Il a différentes options à l’approche de la piste:

Option 1: le gouvernement repousse ce volet controversé, le temps d’approfondir le sujet.

Ce ne serait pas une défaite, puisque (faut-il le répéter?) le problème à corriger se situe dans les accommodements religieux, pas dans l’habillement des employés de l’État.

N’empêche, si le gouvernement Marois y tient, il devrait avoir au moins les informations factuelles pour convaincre la population du bien-fondé d’une proposition aussi explosive, qui a très peu de chance de survivre devant les tribunaux.

Le gouvernement Marois s’est lancé dans un débat délicat qui touche les droits individuels, comme la liberté de religion, la liberté d’expression, le droit au travail, etc. sans avoir fait d’études sur l’impact d’une interdiction des signes religieux auprès des minorités concernées.

Il existe des études sur les accommodements religieux (le rapport Bouchard-Taylor en est un exemple), mais rien sur  les conséquences de l’interdiction totale des signes religieux dans la fonction publique et parapublique. Une position qui va très loin, de sorte que rien n’a été étudié en profondeur.

Un sondage n’est pas une recherche fouillée.

(En passant, lors de la très décriée réforme de l’assurance-emploi annoncée par Stephen Harper le printemps dernier, le gouvernement Marois était le premier à demander au gouvernement fédéral s’il avait fait des études d’impact auprès des chômeurs afin de mesurer les répercussions de cette décision idéologique sur certaines régions…)

On entend souvent le chiffre de 2 % de minorités culturelles dans la fonction publique, un chiffre qui provient de l’ancien président du Conseil des relations interculturelles, Arlindo Vieira (voir le texte du Devoir ici). Un organisme qui se préoccupe de la diversité ethnique dans la fonction publique, qui est déjà très faible. Mais ce chiffre ne concerne que les 68 000 employés de la fonction publique (ministères), et non pas les plus de 400 000 employés de la fonction publique ET parapublique (cégeps, écoles, universités, hôpitaux, CPE, etc.), où l’impact serait plus grand, car les communautés culturelles y sont plus nombreuses.

Une ou des recherches qui permettraient de répondre à des questions du genre:

Les femmes et les hommes touchés par l’interdiction seraient-ils nombreux?

Quitteraient-ils leur emploi?

Est-ce qu’on créerait un nouveau problème avec cette interdiction, c’est-à-dire reléguer des femmes à la maison, dans un état de dépendance financière envers leur conjoint, alors qu’on souhaite au contraire les sortir de l’exclusion et de cette dépendance? C’est l’argument de beaucoup de féministes qui s’opposent à ce volet de la charte: une femme sans argent n’est pas tout à fait libre. Ou est-ce qu’au contraire, on exagère cette possibilité?

Est-ce que le gouvernement pourrait produire l’effet inverse de celui recherché, en donnant des arguments aux radicaux de la religion, qui pourraient y prendre prétexte pour endoctriner des jeunes contre l’État québécois «intolérant»?

Ainsi de suite.

Je n’ai pas de réponse à ces questions. Mais dans un tel débat, il serait bon de les avoir.

La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, souhaite justement commander des études sur le sujet, pour approfondir avant de décider.

Depuis que le sujet a fait surface, certains citoyens repoussent tout ce qui ressemble à un expert, comme si c’était une calamité d’avoir fouillé un domaine au point d’en savoir plus que le commun des mortels. J’estime au contraire que c’est dans les moments importants, celui des débats de société, très émotifs, qu’on a le plus besoin de ceux qui maitrisent les dossiers. De ceux qui amènent de la raison, des chiffres, de la jurisprudence, des exemples d’ailleurs… Ils empêchent de sombrer dans les préjugés et l’anecdote.

Bref, si le gouvernement choisi l’option 1, il peut faire adopter les 3/4 de son projet de charte et commander des études (à plusieurs organismes, pourquoi pas?) pour approfondir le volet sur les signes religieux ostentatoires et y voir plus clair.

Option 2: limiter l’interdiction des signes religieux ostentatoires à certains employés de l’État.

Depuis que le débat a démarré, il semble y avoir un glissement de sens aux mots «représentants de l’État». Qui «représente» l’État et qui «travaille au service de l’État»?

La différence peut sembler bien mince, mais dans un débat où tous les détails comptent, où il est question de droits fondamentaux, il n’en est rien. Et c’est l’un des aspects du problème et de la controverse actuelle.

Le gouvernement affirme que les représentants de l’État doivent afficher la neutralité de l’État dans leur code vestimentaire.

Est-ce qu’un professeur à l’université, un médecin ou un fonctionnaire qui pousse un crayon au 8e étage d’un édifice gouvernemental sont des «représentants de l’État»? Ou ne sont-ils pas plutôt payé par l’État pour servir leurs citoyens, de manière autonome, sans être le gardien de l’État ou le représenter officiellement?

Je connais des profs et des médecins, jamais ils ne vont prétendre incarner l’État. Ils sont payés par l’État pour aider leurs prochains, ce qui est différent.

Par contre, les élus, les ministres, les juges, les policiers, les procureurs, les gardiens de prison… eux, ils incarnent l’autorité de l’État, son caractère coercitif. Ils «sont» l’État, ils le représente officiellement dans la vie de tous les jours.

Imposer à ces représentants une obligation de neutralité vestimentaire est défendable en raison de leur rôle spécifique dans la société. Un rôle que ne joue pas le médecin, l’infirmière ou le professeur d’université. C’était d’ailleurs ce que le rapport Bouchard-Taylor soutenait.

Utiliser ce type de définition permettrait de laisser intacts les droits individuels de davantage de citoyens. Cela permettrait aussi de meilleures chances de succès devant les tribunaux.

Et, là encore, un accord politique rapide, puisque la Coalition avenir Québec et Québec Solidaire sont favorables au bannissement des signes religieux ostentatoires aux personnes qui incarnent l’autorité de l’État. Il n’y a que le PLQ qui est contre.

La vaste majorité des citoyens se rallierait à cette idée.

Bref, si le gouvernement ne veut pas attendre des études sur le volet de la charte qui touche les signes religieux ostentatoires, il pourrait en limiter la portée (et donc, les conséquences possibles). Et tout de même envoyer le message qu’il souhaite à la population sur la neutralité de l’État.

Les avantages des options 1 et 2 sont non seulement de calmer le débat, de régler le malaise des accommodements religieux et de conclure une entente politique pour que ça bouge enfin, mais également de retirer une autre épine au pied du gouvernement: celui du droit de retrait de cinq ans renouvelable.

Si le gouvernement va en ce sens, les employés des hôpitaux, des universités, des CPE, des cégeps… et des dizaines de milliers de fonctionnaires qui n’incarnent pas l’État, mais oeuvre à son service, ne seraient plus concernés par la charte. Inutile de mettre en vigueur un droit de retrait de cinq ans ou une clause de transition. On éviterait ainsi la mise en place de deux catégories de citoyens, et une division profonde entre Montréal et les autres régions du Québec.

Par contre, même avec les options 1 ou 2, le gouvernement devrait tout de même retirer le crucifix de l’Assemblée nationale. Par souci de cohérence, de logique, et de responsabilité suprême de l’État, qui demande des sacrifices à ses citoyens et doit donc donner l’exemple.

Bernard Drainville peut répéter tant qu’il veut que le crucifix à l’Assemblée nationale est un objet patrimonial, ce ne sera pas plus vrai pour autant. Les évêques catholiques du Québec ont dû rappeler au gouvernement que c’est un symbole religieux. Ils ne s’opposent d’ailleurs pas à son retrait de l’Assemblée nationale.

Une incohérence flagrante qui mine tout le débat et ramène des odeurs d’opportunisme politique. (Opportunisme partagé par tous les partis politiques à l’Assemblée nationale, sauf Québec solidaire.)

J’oubliais, il y a une option 3: ne rien modifier, s’entêter, ne pas faire atterrir le débat même si la piste est bien visible et que le gouvernement peut facilement atteindre les 3/4 de ses objectifs, notamment les plus importants… et mener une campagne électorale hautement divisive sur la charte des valeurs.

Traitez-moi de naïf si vous voulez, mais je pense encore que le sens des responsabilités et de l’État va prendre le dessus, et que le gouvernement va faire atterrir son avion politique sur les pistes 1 ou 2. Il suffit de laisser l’orgueil de côté et d’avoir un peu de volonté.

 

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Blog de phobac - Copán Ruinas - Honduras

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Julie Miville-Dechêne Gérard Bouchard et moi

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Photo: Ryan Remiorz/Presse canadienne

Photo: Ryan Remiorz/Presse canadienne

Au départ, la sortie très médiatisée de Julie Miville-Dechêne, qui accusait le gouvernement d’ingérence politique, m’a bien fait rigoler.

D’abord, parce que celle que certains disaient être muselée a en effet eu droit à une tribune médiatique de très grande ampleur. Jamais, à ma connaissance, la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF) n’avait été autant visible dans l’espace médiatique. Dommage qu’elle n’en ait pas profité pour faire la promotion de l’avis officiel sur la laïcité du Conseil qu’elle préside, comme elle l’a déjà fait dans le passé et ce, sans nouvelle étude…

J’ai bien ri aussi lorsqu’elle a affirmé elle-même que le CSF était divisé. Cela montrait bien qu’elle ne parlait pas au nom du Conseil, mais plutôt en son seul nom. Et peut-être aussi au bénéfice du Parti libéral, à voir l’agitation frénétique de son ancienne collègue, Christine St-Pierre, celle-là même qui l’avait nommée en 2011.

J’ai éclaté de rire lorsqu’elle a souligné que l’ingérence politique dont il était question, c’était la nomination de nouveaux membres du Conseil par le gouvernement, toutes des femmes en faveur de la laïcité. Quoi? Mme Miville-Dechêne aurait voulu que le gouvernement se garde de nommer de nouvelles membres? Ou alors que la ministre nomme exprès des femmes opposées à la laïcité? Vraiment? Sans rire?

J’ai cessé de m’amuser quand j’ai lu la lettre publiée dans Le Devoir par Catherine des Rivières-Pigeon, elle-même membre du Conseil du statut de la femme. Cette lecture est obligatoire pour qui s’intéresse à cette saga et je pense en particulier aux chroniqueurs politiques qui ont sauté aux conclusions comme la misère sur le pauvre monde.

Ce qu’elle explique, c’est que la sortie intempestive de sa présidente et ses demi-vérités risquent de nuire gravement à l’institution qu’elle dirige. Et c’est dommage, car sur la question de la laïcité de l’État, nul organisme n’a rendu un avis aussi fouillé et réfléchi que le Conseil du statut de la femme. Cet avis de mars 2011 constitue une autre lecture obligatoire.

Je vous assure que je ne riais pas dimanche soir en regardant et en écoutant Gérard Bouchard à Tout le monde en parle. J’aime cet homme, le savant, l’intellectuel qui intervient dans la cité, le gentleman et le romancier, aussi. Il faut lire Mistouk, un roman d’aventure. Sa lecture n’est pas obligatoire, mais pourquoi bouder son plaisir?

J’étais triste de le voir, contenant à peine son émotion et son agressivité, prêt à sauter à la gorge de Bernard Drainville à partir d’une citation de Jean-François Lisée sortie de son contexte. On aurait dit Jean Charest brandissant la déclaration de Parizeau à la figure de Landry au débat des chefs de 2003.

Heureusement, le naturel de M. Bouchard, un gentleman comme il ne s’en fait plus, est revenu au galop et l’échange s’est poursuivi, avec âpreté, mais sur un ton empreint de civilité.

L’argument central de Gérard Bouchard pour s’opposer au projet de Charte des valeurs est d’une grande constance depuis des années: il n’y a pas matière à agir. Avant même la tenue de la commission sur les accommodements, le diagnostic était posé: cette crise avait été fabriquée de toutes pièces par des médias sensationnalistes, qui misaient sur l’insécurité identitaire des Québécois. Il fallait donc «éduquer» les Québécois.

C’est sans doute en se fondant sur cette conviction que M. Bouchard a lourdement insisté sur «l’absence d’étude», un argument sans cesse ressassé par les pourfendeurs de la Charte.

J’étais mal à l’aise, parce que M. Bouchard a lui-même présidé à de nombreuses études comme commissaire. Treize rapports de recherche en tout. Il a reçu des centaines de mémoires de citoyens et d’organisations de la société civile et de l’État. Et avec Charles Taylor, il a déposé un rapport de 310 pages.

Je ne sais pas s’il a pris connaissance de l’avis très fouillé du Conseil du statut de la femme, mais s’il l’a fait, il sait que d’autres études ont été faites sur ces questions. Je cite Mme Rivières-Pigeon:

«Le Conseil a débattu de la laïcité en 2011 (j’étais déjà membre à cette époque) et est arrivé avec un avis sur la question à la suite de ces débats et, surtout, à la suite de la recherche qui a été effectuée pour constituer cet avis

M. Bouchard est revenu sur la question des droits dont on priverait les minorités religieuses. Mais lui-même, avec Charles Taylor, a proposé dans son rapport qu’on interdise le port de signes religieux pour les personnes en autorité, plus précisément celles ayant un pouvoir de coercition. Je pose la question : pourquoi interdire le port de signes religieux à ces personnes pour répondre à un problème qui, selon lui, n’existe même pas? Et où sont les études?

Pourquoi s’arrêter aux personnes ayant un pouvoir de coercition et pas aux autres?

Finalement, comme beaucoup d’autres personnes que j’estime par ailleurs, M. Bouchard laisse entendre que toute cette question de Charte des valeurs envoie un mauvais message aux nouveaux Québécois, un message de fermeture à l’autre. C’est l’essence-même de cette pétition intitulée «Pour un Québec inclusif.»

Du rire à la tristesse, je passe à l’indignation quand on prétend m’exclure de l’inclusion. Il y a une forme de violence sourde dans cette pensée, qui me heurte profondément. Comme si toutes ces femmes et ces hommes qui prônent la laïcité de l’État, des grands intellectuels comme Guy Rocher jusqu’au citoyen ordinaire, ceux qui ont signé ou signeront la pétition en faveur de la laïcité, étaient en faveur d’un Québec «exclusif», fermé, voire xénophobe. Comme si cette volonté des Québécois de former une nation plutôt qu’une multi-nation était en soi un crime de lèse-vertu.

C’est l’essence de l’idéologie du multiculturalisme canadien, qui comme le déclarait l’autre soir Micheline Lanctôt, chez Bazzo, représente la forme la plus perfide et insidieuse de racisme. Elle n’est pas la première à le dire et ceux qui sont déjà grimpés dans les rideaux feraient bien de retourner lire l’essai de Neil Bissoondath, Le marché aux illusions: la méprise multiculturelle. Ou de lire cet entretien qu’il accordait à L’actualité (autre lecture indispensable ;) Extraits :

À l’origine, il ne voulait pas écrire Le Marché aux illusions. Il a réfléchi deux semaines avant d’accepter la commande de Cynthia Good, son éditrice chez Penguin: «La non-fiction ne m’a jamais attiré. Mais il fallait réfuter les arguments raciaux des réformistes, amener le débat sur le terrain de l’éthique.

Mais ce qui agace surtout les politiciens, c’est que Bissoondath partage l’analyse des souverainistes en affirmant que Pierre Trudeau a institué la politique du multiculturalisme en 1971 par pur opportunisme afin d’obtenir le vote «ethnique», tout en faisant des Québécois francophones une minorité parmi d’autres.

Le multiculturalisme à la canadienne est insidieux en ce sens que sous couvert d’ouverture, il institue des catégories de citoyens et les pousse à entrer dans un moule culturel dont beaucoup ne veulent plus.

Pourquoi faudrait-il absolument qu’une Québécoise originaire de l’Algérie soit une «québécoise algérienne»? Comment des sentiments vertueux d’ouverture ont-ils pu amener des gens pourtant sensés à enfermer des êtres humains dans une boite culturelle qu’ils ont pourtant quittée? Comment en est-on arrivé à souhaiter la constitution de ghettos culturels? Vous voulez une étude ? Allez lire un résumé de celle-ci, ici. Extrait (ma traduction):

«L’étude statistique de Wu et de ses collègues de l’Université de Victoria suggère que beaucoup de nouveaux immigrants se sentent confortés et protégés en s’installant dans des quartiers ethniques. Mais Wu a aussi découvert que ces immigrants de première génération qui s’installent dans ces enclaves ethniques sont plus enclins à déclarer qu’ils n’ont pas le sentiment d’appartenir au Canada. Les enclaves ethniques ralentissent le processus d’intégration. Étant donné cette désolante réalité, la question des enclaves ethniques n’est pas une mince affaire. D’après d’autres recherches, il y avait en 1981 seulement six enclaves ethniques au Canada. Il y en aurait aujourd’hui plus de 260

Est-ce vraiment ainsi que nous voulons bâtir une citoyenneté québécoise commune ?

On entend les bien-pensants d’un «Québec inclusif» nous dire que la Charte vise les femmes voilées et donc la communauté musulmane. Affirmer cela, c’est faire violence à toutes ces femmes qui ont justement fui l’intégrisme religieux et le voile pour nous rejoindre et devenir Québécoises. Québécoises, point!

Réduire les Québécois de culture ou de religion musulmane à ces intégristes qui prônent la charia au Québec, c’est grotesque. Laisser croire que parce qu’on vient d’une culture musulmane, on est nécessairement religieux, c’est réducteur.

Vous en voulez, des études? Et bien, en voici une autre. Extrait :

«Enfin, la donnée la plus surprenante du tableau 3 est sans aucun doute la très forte proportion d’immigrants musulmans (36%) qui déclare ne jamais observer de rites religieux en groupe. En fait, la proportion de réponses tombant dans la catégorie  « jamais » est plus forte chez les immigrants musulmans que chez tout autre groupe religieux, et ce, tant par comparaison avec les immigrants qu’avec les natifs

Ces Québécois qui ne pratiquent pas la religion musulmane, ces femmes qui ne portent pas le voile, ces Québécois qui souhaitent la laïcité de l’État, comment en est-on arrivé à les exclure au nom de «l’inclusion?»

Pourquoi un Québécois issu de l’immigration n’aurait pas le droit de souhaiter la neutralité de l’État, de rejeter un multiculturalisme qui veut le maintenir dans une petite case prédéfinie? Comment peut-on, à partir de si louables intentions d’ouverture, tenir des propos aussi condescendants pour soi-disant protéger des Québécois qui ne veulent être que ça et tout ça: des Québécois à part entière?

Les seules minorités qui seront affectées par la Charte des valeurs québécoises, qu’on se le dise une fois pour toutes, ce sont les minorités religieuses et pas les Québécois issus de l’immigration.

Et quand j’écris «minorités», je ne parle des origines culturelles ou des pratiquants de toutes les confessions, je parle de ces minorités intransigeantes pour lesquelles il ne saurait être question de se départir en public de leurs signes ostentatoires.

C’est un choix et la Charte ne privera strictement personne de la liberté de pratiquer sa religion ou de porter des signes religieux. Si une femme veut porter la Burqa, rien ne l’empêchera de le faire. Elle aura simplement décidé de mettre sa religion et le port de ses signes religieux au-dessus du reste, y compris une éventuelle carrière dans la fonction publique.

On entend que c’est inacceptable, que ces personnes religieuses ont le droit de travailler dans la fonction publique et qu’il ne saurait être question d’imposer des restrictions au nom de la neutralité de l’État. Balivernes.

Voici ce qu’en disait la Cour suprême, temple des ecclésiastes du multiculturalisme canadien. Tout est là:

«De nombreux éléments de preuve montrent qu‘il est fortement dans l‘intérêt de la population que l‘uniforme de la police soit libre de tout symbole qui dénote l‘allégeance de l‘agent à un groupe religieux particulier. Certaines preuves laissent croire que la condition religieuse selon laquelle les Sikhs doivent porter un turban n‘est pas aussi impérieuse qu‘on le prétend. De fait, la formule de demande qu‘un membre sikh doit signer lorsqu‘il se joint à la GRC exige que l‘agent porte une autre coiffure. Le commissaire a décidé de permettre le port du turban par des agents de la GRC parce qu‘il estimait que l‘interdiction de porter le turban constituerait de la discrimination contre les Sikhs et, de toute façon, que le port du turban traduirait l‘acceptation de la nature multiculturelle du Canada.» (GRANT contre CANADA)

Ce n’est pas au nom des libertés que le port du turban a été permis au sein de la GRC, c’est au nom d’une idéologie d’État: le multiculturalisme canadien.

Je vous laisse sur ces mots de Gérard Bouchard et Charles Taylor :

«Nous croyons nous aussi que le multiculturalisme canadien (…) n’est pas bien adapté à la réalité québécoise.»

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Blog de aurésteph - J-2

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Jean Dorion 1 Islamophobes 0

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Témoignage de Jean Dorion — ex-chef de cabinet de Gérald Godin, président de la Société St-Jean Baptiste pendant 10 ans, délégué général du Québec à Tokyo, et ex-député du Bloc Québécois — dans le cadre des auditions de la Commission Bouchard-Taylor. À écouter jusqu’à la toute fin.

(Merci à Pour un Québec inclusif pour le lien.)

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Blog de voyageaveccyril - Voyage en terre inconnue-partie 1 version 2 sans anglais

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Blog de cocogallylis - pb technique

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Blog de cocogallylis - toute histoire pour allera la mer

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Vous n’aimez pas trop la danse Allez voir Salves de Maguy Marin

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On ne dira jamais assez l’excellent travail de Pierre Des Marais et Clothilde Cardinal à la codirection artistique de Danse Danse. Grâce à eux, on voit à Montréal des spectacles qui nous ouvrent les yeux, nous aèrent l’imaginaire, nous secouent les puces. Et qui dépassent souvent le cadre strict de la danse.

Photo : Didier Grappe

Photo : Didier Grappe

Ainsi, Salves, de « l’apôtre de la non-danse » Maguy Marin (on n’a pas encore oublié les images de May B, la pièce de ses débuts, en 1981) en activité chorégraphique depuis plus de trente ans, et alignant une quarantaine d’œuvres, dont plusieurs fortes – par exemple : Umwelt, Ha ! Ha !, Turba. La chorégraphe a des convictions, une faculté d’indignation, un sens de la dramaturgie et un compagnon compositeur, Denis Mariotte. La Toulousaine frappe les imaginations, donne à réfléchir à qui veut bien consentir à regarder.

Ses pièces, souvent radicales, tantôt acclamées, tantôt conspuées, déstabilisent le public, parfois même les programmateurs, mais Marin fait sienne la pensée de Gilles Deleuze : « Créer n’est pas communiquer, c’est résister. »

Bel exemple de résistance, donc : Salves, spectacle créé en 2010 à la Biennale de la danse de Lyon. Sept danseurs, des tables qui vont qui viennent, des objets qui volent, des tableaux qui tombent, de la vaisselle qui se fracasse, des scènes de ménage comme métaphores d’un XXe siècle effréné, des clins d’œil à Picasso, Goya, Pasolini, Fellini, Presley, une phrase soudain éclairant le mur : « Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter. » Ce n’est ni gai, ni triste, c’est la vie qui vacille entre pessimisme et espoir. C’est en tout cas à voir.

Salves, salle Maisonneuve de la Place des Arts, à Montréal, les 26, 27 et 28 septembre.

 

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Blog de voyageaveccyril - Voyage en terre inconnue partie 1

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Blog de voyageaveccyril - Voyage en terre inconnue (partie 1)
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6 jours en Septembre 03

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Suivant mes habitudes habituelles, vous allez trouver dans ce post la suite du début de la balade, ce qui vous permettra de comprendre le déroulement de la chose. Car si j'avais commencé par la fin, z'auriez pu croire que nous étions arrivés avant d'être partis, ce qui serait fâcheux. Continuons...


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Le temps défile à la vistesse de la lumière

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Hé hé hé , le titre de mon rticle vous donne un petit apercu du contenu. Quand je vois que mon dernier article remonte à un mois, je me dis que oui le temps file à une vitesse incroyable. Pour ce qui est de remettre les choses dans l'ordre je vais donc commencer par la 2ème partie de mes vacances...


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Touristes vous pouvez venir au Cambodge

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Le jeu se calme ?.... certainement, et pas beaucoup de solutions possibles... Je ne veux absolument pas donner mon avis ou prendre partie dans ce qui se passe au Cambodge... ce pays se redresse,après des annèes plus que dramatiques et difficiles. Sous perfusion internationale, évidement qu'il est...


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Vendanges 2013

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elles arrivent, avec un peu de retard. Samedi 5 sinon 12 voir 19 Octobre cela dépendra des prochains jours de soleil. En attendant à noter ce Mercredi 25 la conférence sur le philoxéra salle du Forum


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La peite chaussette rose

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Récits - Info vacances / voyage

Visiter les Calanques de Marseille c’est comme voyager au bout du monde dans un endroit à la fois mythique et captivant. Mais comment se permettre une telle fantaisie ? Justement, une sortie dans les Calanques rentre pratiquement dans l’air du temps et peut convenir à n’importe quel voyageur. Mais pour bien marquer cette journée, autant s’assurer d’avoir fait le bon choix du circuit.

Autour des itinéraires dans les Calanques

Avant de se décider de quel circuit choisir, toujours est-il d’évoquer les itinéraires possibles pour une sortie dans les Calanques avec Bleu Evasion. Du Parc national des Calanques, on peut certainement prendre le large en direction des plus belles calanques de Marseille entre Sormiou et Cassis. Le parc national des Calanques est une destination mythique pour ceux qui rêvent d’évasion sur la grande bleue. La visite promet détente absolu et dépaysement total. Du parc national également, on passe d’une ville à une autre depuis Sugition à Morgiou en passant par Port Pin et Port Miou. Un autre itinéraire reste envisageable pour une sortie dans les Calanques. Il s’agit du circuit dans l’archipel de Frioul. Les îles de Frioul proposent de multiples activités nautiques mais aussi des randonnées terrestres à part entière. Le château d’if fait partie intégrante du voyage et convie à une découverte historique sans parler de la fameuse légende de Monte Cristo.

Le circuit dans les Calanques de Marseille

Pour mieux trancher, autant passer en revue toutes les possibilités de circuit à commencer par le circuit des Calanques. Il reste propice à une simple visite qu’à la pratique des activités nautiques. Voyager au cœur du parc national de Marseille est un honneur pour ceux qui aiment la nature et à ceux qui recherchent une échappée belle. En d’autres termes, il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre que dans le parc national. D’ailleurs, ce ne sont pas les activités qui manquent en dehors des plaisirs nautiques. Visiter le parc national c’est comprendre l’intérêt pour la préservation de ce milieu fragile doté d’une biodiversité rare au monde. Les voyageurs peuvent passer d’une Calanque à une autre et profiter des paysages immaculés qui se succèdent au rythme du bateau. A ce propos, la location d’un bateau s’impose également lorsqu’on souhaite vivre une expérience de voyage inoubliable dans les Calanques. On peut trancher entre un bateau à moteur et un Catamaran.

Le circuit dans l’archipel de Frioul

Frioul est un vrai paradis pour les plaisanciers et les férus des sports nautiques. Il s’apparente plus à une pratique d’activités nautiques qu’à une simple découverte des îles. Faire une immersion dans l’archipel de Frioul c’est comme s’évader dans un monde sorti tout droit d’un conte de fée. Au programme : la plongée sous marin, le scooter sous marin, la baignade, la bouée tractée, le farniente et la visite des îles et en particulier du Château de l’île d’If. En bref, choisir un circuit dans les Calanques n’est pas évident, raison de plus pour personnaliser son excursion en combinant les deux circuits en un seul voyage.


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