Reprenons le cours de notre récit de voyage de Lyon à Berlin puis maintenant direction Copenhague, la capitale danoise.
11h25 départ de la gare principale de Berlin à destination de Copenhague à bord de l’ICE, le train rapide allemand, dont sa forme fait penser à un long suppositoire blanc. Guère flatteur, mais voilà ce que l'imagination trouve à brule pourpoint.
Une demi heure après être sorti de Berlin traversons zones pavillonnaires et résidentielles puis entrons en rase campagne.
A perte de vue, immenses forêts aux arbres droits dans leurs bottes, plus exactement dans leurs racines, probablement destinés à finir en meubles Ikéa.
Immuabilité du paysage qui donne la désagréable impression de faire du sur place !
Nous arrivons à Hambourg à 13h15. Ville aux édifices modernes, massifs que viennent adoucir les canaux. Le caractère industriel saute aux yeux. Un air viril qui à première vue laisse devenir une vie plutôt rude. La gare est vaste.
La tranquillité cesse à bord du train. Le train se remplit vite.
Je n’avais jamais mis les pieds en Allemagne, exception de faite de Munich. Or en deux voyages en train, en deux coups de cuillères à pots, je vois Franckfort, Hambourg, Lubeck ! Un joli et express tour d’horizon urbain !
La campagne est désespérément plate. Et s’étend à perte de vue.
14h10 parvenons à Lubeck, vue fugitive. Ce qui me frappe cette cathédrale avec ses deux tours immenses évoquant deux grandes coiffes bretonnes.
Mer en vue ? Mirage ou réalité ?
Du vert, encore et toujours.
Quand soudain… un mirage ? Mes yeux qui me trahissent par une fatigue insidieuse à force de scruter le paysage…
Je vois de l’eau. Mais la vision est tellement brève que je doute encore.
Mais le bleu resurgit ! La Mer ! Qui surgit comme un oasis au cœur de ce désert vert qui nous ne nous lâche pas de la semelle, plutôt des rails depuis Berlin.
Un vrai bonheur de voir du bleu !
15H00 Puttgarden, parvenons à la frontière allemande. Gare posée au milieu de la campagne, en bordure de mer. Spectacle plutôt désolation et donc totalement surprenant.
Les ronces envahissent les rails à l’abandon, mauvaise herbe omniprésente, bâtiments délabrés aux toitures qui foutent le camp… Et dire que nous sommes encore en Allemagne, la plus grande puissance économique européenne…
Traversée en Ferry, ou comment le bateau avale notre train...
Ensuite, le train entre dans le ferry ! Je ne rêve pas. Nous embarquons à bord !
En fait, notre train est littéralement avalé par la gueule béante ouverte du bateau. 45 mn de traversée.
Nous glissons sur une mer d’huile. A babord, RAS, seuls la mer et le ciel fusionnent à l’horizon dans un ciel blanc laiteux.
A tribord, un fouillis d’éoliennes au loin dont les silhouettes évoquent des marteaux géants plantés droits dans la mer.
A la surface de l’eau, alternent fonds noir pétrole, miroirs argentés, scintillements au gré de la lumière du soleil qui joue au chat et à la souris avec les nuages épars.
Un interlude iodé revigorant, qui oxygène l’esprit. Donc plutôt bienvenu.
A 16h10, nous voilà au Danemark. A Rodby.
En termes de paysage, la différence avec l’Allemagne ? Aucune dans un premier temps ! Campagne semblable, à l’identique.
A part ces éoliennes érigées en nombre, tels des fantassins géants postés, au repos, prêtes à se mettre en branle dès que leur chef, Eole, l’ordonnera.
La lumière nous fuit subrepticement. Les couleurs s’épaississent.
Nykobing, première étape, ville industrieuse établie sur un bras de mer.
Ensuite, défilent des images de cartes postales : villages aux constructions traditionnelles, assises tranquillement au bord de ces bras de mer tout aussi calmes.
Poursuivons nos sauts d’une île à une autre. Franchissons cette fois par un pont, la mer qui nous conduit à la ville de Vordingborg.
Le relief s’énerve, des bosses surgissent de cette platitude infinie, inébranlable depuis que nous avons quitté Berlin !
Passons par les villes de Naestved, Ringsted et Roskilde. La densité urbaine fait son retour progressivement au détriment de la campagne. Mais tout en douceur, sans brusquerie aucune.
18H15, pile à l’heure, terminus, welcome to Copenhague !
Prochain épisode : vivez une arrivée décoiffante et rocambolesque à Copenhague