Mais sept ans plus tard, les chaises longues désespérément vides qui bordent la piscine de l'Olympia Riviera Resort livrent un constat amer.
La crise économique, les manifestations contre l'austérité et l'impasse politique dans laquelle la Grèce est plongée depuis les élections législatives du 6 mai dissuadent de nombreux touristes, notamment allemands, de venir goûter aux eaux turquoises qui ont fait la renommée de la région.
"Les Allemands ont été de bons clients du tourisme grec mais ils ont désormais peur de venir", estime Michalis Minadakis. "Ça va être une année très difficile. Les obstacles auxquels nous sommes confrontés sont immenses". Il dit avoir constaté une baisse de 25% du nombre de réservations cette année avec 50% de touristes allemands en moins.
Le tourisme, qui s'est effondré de 25% en 2009-2010 avant de rebondir l'an dernier, est un des moteurs économiques de la Grèce. Il représente 15% du PIB et fait travailler un actif sur cinq dans un pays où le taux de chômage atteint 21%.
Après une année 2011 record qui a vu affluer 16,5 millions de touristes, le président de la fédération patronale du secteur touristique grec (SETE), Andreas Andreadis, s'attend à voir les recettes plonger cette année.
"Nous allons observer une baisse considérable", a-t-il dit à Reuters. "Un chiffre négatif, quelque chose comme 10 à 15%."
MOITIÉ DE SAISON PERDUE
L'impact de la crise a déjà commencé à se faire sentir : les recettes touristiques pour le premier trimestre se sont effondrées de 15,1%, passant de 466,7 millions d'euros à 396,3 millions d'euros, selon la Banque de Grèce.
Face à cette situation, le ministre du Tourisme a réuni les responsables du secteur la semaine dernière pour élaborer un plan anti-crise. Il a estimé que l'Etat devrait augmenter son budget de promotion pour attirer les touristes de dernière minute.
"On tente de sauver ce qui peut être sauvé", explique Yannis Retsos, président de l'association des hôteliers. "Une baisse des recettes de 10% serait un succès."
Dans les jours qui ont suivi les élections législatives du 6 mai, qui n'ont pas permis de constituer de majorité claire et ont contraint le président à convoquer de nouvelles élections pour le 17 juin, le nombre de réservations a chuté de 50%".
"On a déjà perdu la moitié de la saison et nous luttons pour juillet, août et septembre", explique Yannis Retsos, qui redoute l'impact d'articles parus dans la presse faisant état d'un ressentiment du peuple grec à l'égard de l'Allemagne.
"J'étais un peu inquiète de venir ici à cause des informations de presse à propos de la haine des Grecs vis-à-vis des Allemands", explique Britta Missler, une touriste allemande. "A mon retour en Allemagne, je dirai à tout le monde qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter."
TROUBLES POLITIQUES
Si quelque 2,2 millions d'Allemands se sont rendus en Grèce l'année dernière, ils semblent de plus en plus nombreux à opter pour de nouvelles destinations comme l'Espagne ou la Turquie. "Le problème de la relation greco-allemande est immense. Seul le temps pourra réparer ce qui a été brisé", juge Yannis Retsos.
Le mois dernier, le groupe allemand de tourisme TUI a conseillé aux touristes de prendre plus d'euros en liquide face aux inquiétudes soulevées par une possible sortie de la Grèce de la zone euro et d'un retour à la drachme".
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