L’impact financier est estimé à 250 millions d’euros. La grève rendra plus difficile la poursuite des efforts d’adaptation.
Il est, dit-on, plus compliqué de sortir d’une grève que d’y entrer. Celle des pilotes d’Air France le confirme. Mais le plus difficile pour l’entreprise sera d’en effacer les traces. Après deux semaines de conflit , la compagnie aérienne, mais aussi sa maison-mère Air France-KLM risquent en effet de traîner encore longtemps le poids de cette crise.
Si l’impact en terme d’image de marque reste difficile à anticiper, les conséquences sur les comptes seront elles très visibles. Tout d’abord pour le seul groupe Air France, qui visait un retour aux bénéfices en 2014. Pour la sixième année d’affilée, il devrait finalement rester dans le rouge. Le coût de la grève n’est pas encore connu précisément. Car, au montant des pertes d’exploitation, de l’ordre de 15 à 20 millions d’euros par jour selon la direction, s’ajoutera le coût des compensations pour les passagers et les agences de voyages, qui arriveront plus tard.
Impact sur le bénéfice d’exploitation
Une première estimation du cabinet Raymond James chiffre déjà l’impact sur le résultat d’exploitation entre 200 et 250 millions d’euros. Rapporté aux prévisions du groupe Air France-KLM, le bénéfice d’exploitation de 2014 serait donc ramené à 2 milliards d’euros, au lieu des 2,2 à 2,3 milliards attendus. Cela n’a rien d’insupportable, mais cela veut dire qu’une fois de plus les bénéfices de KLM serviront à éponger les pertes d’Air France.
A plus long terme, l’abandon du projet Transavia Europe risque d’impacter la prévision d’un résultat d’exploitation de 100 millions d’euros pour tout le pôle Transavia à l’horizon 2017. Celle-ci devrait être amputée d’un tiers. Mais cela ne se verra pas dans les comptes des deux prochains exercices.
Plus grave stratégiquement, l’abandon de Transavia Europe signifie qu’Air France-KLM ne figurera pas parmi les principaux acteurs du marché court et moyen-courrier européen à la fin de la décennie, à l’exception des marchés français et hollandais. A moins que le groupe décide de racheter une compagnie low cost . Mais là encore, le risque est fort d’une concurrence interne avec Transavia France pour l’Hexagone, qui relancerait le conflit avec les syndicats de personnels navigants.
Phénomène de contagion
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