Seul territoire varois à posséder de véritables espaces, parfois remarquables, la Provence verte est-elle destinée à accueillir tous les projets, sous prétexte qu'ils sont créateurs d'emplois ? C'est la question que l'on peut se poser en prenant connaissance du programme de création d'un pôle d'excellence intitulé « Agritourisme et passions » au domaine de l'Escarelle, sur la commune de La Celle. Un site en vente depuis le décès de son propriétaire Benjamin Gassier, ancien p.-d.g. de la maison Berger.
Un circuit routier et un bar à champagne
Cette étendue de 1 100 ha, dont 105 de vignes, fait l'objet de nombreuses convoitises. Notamment de la part d'investisseurs désireux d'implanter un complexe touristique de grand standing avec des équipements pour le moins inouïs. Outre les deux hôtels (5 et 3 étoiles), on trouve un terrain de polo, un golf de neuf trous, un circuit routier de dix kilomètres pour voitures anciennes ou un funiculaire pour atteindre un bar à champagne à 600 m d'altitude. Surprenant au pays du rosé ! (lire par ailleurs)
Qui sont ces investisseurs en passe de signer un compromis de vente ? Si de nombreuses pistes sont évoquées, le nom de Philippe Gurdjian revient souvent. L'ancien directeur du circuit Paul-Ricard associé à des capitaux italiens, suisses et français, a trouvé une oreille attentive de la part des chambres consulaires varoises.
250 emplois créés
Ainsi, début juillet, Laurent Cayrel, le préfet du Var, a reçu un courrier émanant du conseil économique du Var plaidant pour « la réalisation rapide du projet Agritourisme et Passions. Un investissement de 250 millions d'euros, sans aide publique ». Les signataires de cette missive ne sont autres que Jacques Bianchi, président de la chambre de Commerce et d'industrie du Var, et ses homologues Alain Baccino (chambre d'Agriculture) et Jacques Montano (chambre de Métiers et de l'artisanat). Le premier avoue s'investir pleinement dans un projet qui « permettra de sauvegarder 500 emplois durant sa phase de construction et en créera 250 permanents, issus de la population locale, lors de son exploitation ». Des chiffres qui font rêver dans une période économique préoccupante surtout lorsque le patron de la CCIV dit œuvrer pour l'avenir des futures générations de Varois. « Mon travail est de participer au développement économique de notre région. J'estime agir dans le bon sens.»
Mais l'économie doit-elle prendre le pas sur l'environnement ou influencer le développement d'une commune, dont la superficie est de 2 100 ha, soit 1 000 de plus que le domaine ? C'est la question que pose Jacques Paul, le maire de La Celle, opposé au principe et surpris par la démarche. « J'ai reçu un appel de Jacques Bianchi me faisant part de cette hypothèse et de la nécessité de modifier notre plan local d'urbanisme afin de permettre l'implantation de ce pôle d'excellence. Il faut savoir que le domaine de l'Escarelle est en grande partie situé sur des zones naturelles et agricoles. Déclasser ces hectares et les rendre constructibles n'est pas une sinécure et cela ouvrirait la porte à tous les excès. »
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