Selon les relevés de l’Insee, la fréquentation hôtelière de la clientèle française à diminué en 2012, tant en nombre de séjours qu’en durée, tout en restant à un haut niveau. Compte tenu de ces deux effets, la fréquentation française recule de 1,4 % dans les hôtels (130 millions de nuitées). Sur une base 100 en 2003, le nombre de nuitées consommées par les Français atteint l’indice 110 en 2012, en recul sur le niveau record de 2011
En revanche, la fréquentation étrangère remonte, mais reste en deçà des niveaux records d’avant la crise. Les clients étrangers sont venus plus nombreux dans les hôtels (+ 2,2 %), en séjournant globalement plus longtemps, d’où une hausse supérieure du nombre de nuitées consommées (68,4 millions de nuitées, soit +2,8 %). Selon l’enquête hôtelière de la DGCIS, malgré le rattrapage amorcé depuis trois ans, les nuitées étrangères restent inférieures aux niveaux records atteints avant la crise : -5,6 % par rapport au pic de 2007.
Les Européens constituent la principale clientèle étrangère des hôtels (70 % des nuitées étrangères) avec des évolutions contrastées, analysées par Atout France :
- Premiers clients étrangers des hôtels, les Britanniques y ont séjourné davantage en 2012, alors que leur fréquentation reculait depuis quatre ans.
- Les Allemands et les Suisses ont été plus présents qu’en 2011, alors que les Belges sont en retrait.
- Avec une fréquentation en hausse de 13,4 %, les Russes ont continué leur percée dans les hôtels, y dépassant, comme en 2011, la clientèle scandinave. Celle-ci a fréquenté un peu plus les hôtels en 2012.
- Les Italiens et les Espagnols, très affectés par la crise, ont de nouveau réduit nettement leurs nuitées en hôtel.
Avec plus de 10 millions de nuitées, les Américains restent le second marché émetteur derrière les Britanniques, avec une nette reprise en 2012 (+9,3%).
Le marché asiatique et pacifique, avec ses 9 millions de nuitées, est le plus rapide en progression (+10%) d’une année sur l’autre.
Une prime de performance pour les hôtels classés
Par ailleurs, le principal enseignement de l’enquête DGCIS tient dans la bonne performance des hôtels qui ont adapté le nouveau classement hôtelier. Selon les statistiques tenues par l’agence Atout France, au 1er janvier 2013, sur les 619 300 chambres concernées par le classement, 481 300 chambres sont classées de 1 à 5 étoiles et 138 000 ont dû retirer leur ancien panonceau sans avoir pris le nouveau. Le nouveau système a déjà été adopté par près de 80% de la capacité hôtelière concernée.
« L’engagement dans la classification est un signe de dynamisme plus que d’appartenance à une chaîne, même si elles ont été les premières à s’engager », constate Valérie Husser, Directrice de Hotel Class, organisme agréé pour valider le processus de classification. « La ligne de partage est visible entre les établissements qui sont actifs sur leur marché et font les investissements nécessaires, et ceux qui ont le sentiment du retard accumulé et de la difficulté à se mettre à niveau. Globalement, tous les nouveaux projets qui sortent demandent le classement, indépendant ou chaîne ».
L’enquête fait ressortir que les hôtels non classés ont perdu 3% de volume de nuitées, quand les hôtels classés en ont gagné 1,1% par rapport à 2011. Dans le contexte global de restriction du nombre de nuitées, un transfert s’est opéré au bénéfice des hôtels classés, rendant encore plus difficile la situation des établissements qui sont restés en dehors de la nouvelle classification.
Une analyse plus fine montre que les hôtels sous enseignes commerciales (chaînes hôtelières) bénéficient d’un meilleur taux d’occupation moyen sur l’année (65,1% contre 56,3% pour les hôtels sans enseigne).
"Malgré les critiques qui ont pu être faites par des esprits chagrins, la nouvelle classification hôtelière française est une réussite et un progrès sensible pour qualifier l’offre hôtelière française", commente Georges Panayotis, président de MKG Group. "Le glissement de clientèle vers des établissements qui ont fait un effort de modernisation et d’équipement est réel. Cela justifie l’appel aux investissements productifs que je lance depuis des années et qui se concrétise par une amélioration de l’activité. Ce n’est qu’une étape vers une restructuration du marché hôtelier, qui doit être poursuivie par le développement de nouveaux concepts, originaux et mieux adaptés aux attentes de la clientèle".
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