Cela commence à devenir une habitude. En dépit de la morosité de l'économie mondiale et de la cherté du prix du baril de pétrole (même s'il a un peu baissé), l'Iata, l'association internationale du transport aérien a une nouvelle fois revu à la hausse ses prévisions de bénéfices pour le secteur en 2012 et 2013. Les compagnies aériennes vont dégager en 2012 un bénéfice net, non plus 4,1 milliards de dollars comme prévu en octobre, mais de 6,7 milliards de dollars. Une performance qui reste néanmoins inférieure à celle de 2011 (8,8 milliards). L'Iata a également revu à la hausse ses prévisions 2013. Les bénéfices devraient s'élever à 8,4 milliards, quasiment un milliard de plus que prévu en octobre (7,5 milliards). Mieux, les profits opérationnels devraient se situer à 13,6 milliards en 2012 et 19,2 milliards en 2013, ce qui serait la deuxième meilleure performance après celle enregistrée en 2010 (21,7 milliards).
Ces résultats sont certes à relativiser. Le directeur général de l'Iata, Tony Tyler ne cesse de le répéter : « Ramené à un chiffre d'affaires de 617 milliards de dollars, 6,7 milliards de profits permettent de dégager une marge nette de seulement 1% ». Elle sera de 1,3% en 2013, très loin des 7 à 8% nécessaires pour couvrir les coûts du capital.
Pour autant, au regard de la conjoncture, la performance du secteur est assez impressionnante. Car en dépit des prix élevés du carburant et de la faiblesse de la croissance mondiale, les bénéfices et le niveau de cash des compagnies sont à des niveaux similaires à ceux de 2006 quand le baril coûtait 45 dollars de moins et que la l'économie mondiale était dynamique avec une croissance de 4%. « Historiquement, quand la croissance se situait en dessous de 2%, le transport aérien dégageait des pertes », a rappelé le chef économiste de l'Iata, Brian Pearce. Aujourd'hui ce n'est donc plus le cas alors que la croissance mondiale se situait en dessous de 2% et qu'elle devrait atteindre 2,3% en 2013.
La recette unitaire progresse
Plusieurs facteurs expliquent cette bonne résistance. Les compagnies profitent des énormes efforts de restructuration qu'elles mènent depuis des années et qu'elles continuent (les suppressions de postes se comptent par milliers en Europe), mais aussi du mouvement de consolidation qui s'accélèrent avec la multiplication des « joint-ventures ». Ainsi les coûts unitaires baissent et l'optimisation des capacités permet d'augmenter les prix. La recette unitaire progresse. Les compagnies américaines sont un bon modèle. Les fusions opérées depuis 2008 (Delta-Northwest, United-Continental, Southwest-Air Tran), et ont facilité les baisses de capacités sur le marché domestique. Celles-ci ont été diminuées de 10% entre 2008 et 2010, alors que le trafic est resté stable globalement. Cette stratégie explique les excellents résultats des compagnies américaines qui devraient dégager 2,4 milliards de dollars de profits en 2012 et 3,4 milliards en 2013. La consolidation se renforce d'autant plus qu'il y a peu de création de nouvelles compagnies.
Les transporteurs tirent partie également d'une légère baisse du prix du baril de Brent. Celui-ci s'est élevé en moyenne en 2012 à 109,5 dollars (contre 110 dollars prévu, et 111,2 dollars en 2011) et devrait encore baisser en 2013, à 104 dollars selon l'Iata. Surtout, les compagnies profitent de la bonne tenue de la croissance du trafic aérien. Après une hausse de 5,9% en 2011, le trafic passagers a progressé de 5,3% en 2012 et devrait encore augmenter de 4,5% en 2013, année durant laquelle le transport aérien va pour la première fois dépasser les 3 milliards de passagers. Parmi eux les voyageurs d'affaires, cruciaux pour les compagnies, continuent d'être au rendez-vous. « Le trafic affaires augmente de 3 à 4% », indique Brian Pearce.
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