Vieux serpent de mer, l'ouverture du capital de FRAM, voire l'éventuel changement de contrôle de l'entreprise familiale, refait surface. Mais de manière très explicite, au moment où le voyagiste connaît de graves difficultés.
Le principe d'une recapitalisation du groupe, qui perdra une vingtaine de millions d'euros en 2012, après des déficits de 23,5 millions en 2011 et de 13,8 millions en 2010, et dont le retour aux bénéfices n'est pas attendu avant 2015 par sa direction, apparaît en effet partagé par ses deux principaux actionnaires : Marie-Christine Chaubet, fille du cofondateur de FRAM Philippe Polderman et ex-dirigeante du groupe ; Georges Colson, demi-frère de Marie-Christine Chaubet et figure emblématique de FRAM, dont il vient d'abandonner la présidence du conseil de surveillance pour reprendre la présidence du directoire, en raison du départ d'Olivier de Nicola (« Les Echos » du 11 octobre). En froid depuis le milieu des années 2000 -Georges Colson avait fait écarter Marie-Christine Chaubet de la présidence du directoire fin 2006 -, l'une et l'autre contrôlent chacun 40 % du capital.
Si Marie-Christine Chaubet plaide déjà pour une recapitalisation d'un montant compris entre 15 millions et 30 millions (« Les Echos » du 16 octobre), Georges Colson s'est aussi montré en sa faveur vendredi dernier. « Il n'est pas dit que je ne proposerais pas une ouverture du capital à quelqu'un de l'extérieur pour nous donner les moyens de nous redéployer », a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, sa première prise de parole depuis le départ d'Olivier de Nicola. Georges Colson n'a de surcroît pas écarté l'hypothèse d'une perte de la majorité familiale : « La majorité, c'est une chose. La vie, la pérennité de l'entreprise, en est une autre. Si j'avais vingt ans, je n'aurais pas la même réponse », a-t-il indiqué. Georges Colson, qui s'était endetté pour accroître sa participation, a reconnu qu'il n'a pas les moyens d'éviter sa dilution.
Interrogé par « Les Echos » à la suite de ses déclarations, le conseil de Marie-Christine Chaubet, Patrick Grillat, a confirmé que sa cliente restait « favorable » à une recapitalisation de FRAM avec « trois conditions : pas de recours à la dette bancaire ; pas de cessions d'actif dans l'immédiat ; la mise en place d'un vrai plan de "restructuring" confirmant la stratégie d'Olivier de Nicola ». Il a ensuite ajouté : « Marie-Christine Chaubet, qui croit en l'entreprise, est prête à investir dans un projet crédible. Soit Georges Colson apporte une solution qu'elle agrée. Soit nous trouvons le schéma auquel Georges Colson se rallie. » Et Patrick Grillat de préciser que sa cliente « n'a aucun problème pour racheter 16 % (supplémentaires, NDLR) du capital ».
Si les positions se rapprochent et si Georges Colson appelle sa demi-soeur à venir à ses côtés, l'heure n'est pas encore à la vision commune. Georges Colson fait le tour des banques, FRAM ayant un besoin de trésorerie de « 5 millions à court terme » et de « 10 millions à moyen terme ». A ce titre, il envisage la vente d'actifs non stratégiques comme garantie. Y figurent, entre autres, la compagnie d'autocars de FRAM, son activité voyage d'affaires et un hôtel à Fez. En quête d' « oxygène », la société s'apprête par ailleurs à quitter son siège toulousain".
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