- La crise a accéléré la prise de conscience de l’importance économique de ce secteur, insuffisamment considéré en France.
Mille milliards de dollars (809 milliards d’euros) ! En 2011, les recettes du tourisme international dans le monde ont dépassé pour la première fois cette barre symbolique, selon les derniers chiffres de l’ Organisation mondiale du tourisme (OMT). « L’activité touristique représente 6 % des exportations globales » , explique Sandra Carvao, directrice de la communication de cette institution spécialisée des Nations unies. Selon l’OMT, le tourisme compte même pour 30 % des exportations de services, 9 % du PIB mondial et globalement pour un emploi sur 12 sur la planète.
Le voyage et le tourisme ont même été reconnus, pour la première fois, par les dirigeants mondiaux du G20 réunis au Mexique en juin, comme un moteur de la croissance économique et de la création d’emplois. « Tout en reconnaissant le droit souverain des États de contrôler l’entrée des ressortissants étrangers, nous nous emploierons à mener des initiatives en matière de facilitation des voyages, à l’appui (…) de la réduction de la pauvreté et de la croissance mondiale », ont-ils déclaré dans un texte commun, résultat d’un long travail de persuasion de la part de l’OMT et des ministres du tourisme internationaux. Le contexte économique n’est sans doute pas étranger à l’accélération d’une prise de conscience internationale qui, selon Sandra Carvao, ne s’est développée que peu à peu.
« C’est en période de crise que les responsables politiques se rendent vraiment compte de l’importance de l’activité touristique » , regrette Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme et spécialiste de l’économie de ce secteur. C’est bien sûr le cas dans les pays méditerranéens, comme la Grèce, le Portugal ou encore l’Espagne, qui vient de mettre au point un « plan intégral pour le tourisme », ce dernier y représentant 10,2 % du PIB et 11 % des emplois. « C’est la même chose dans les pays du printemps arabe, observe Didier Arino, où certains nouveaux dirigeants, qui n’étaient pas vraiment ouverts à l’accueil des touristes, se sont rendu compte que leurs pays ne pourraient pas se relever sans cette industrie. »
La France, première destination mondiale mais troisième pays en matière de recettes
Même si ses difficultés économiques n’ont pas la même intensité que chez nombre de ses voisins, la France n’échappe pas à cette problématique. En 2011, un rapport commandé par le gouvernement soulignait que le secteur, qui représente 7 % du PIB national, restait « souvent considéré comme accessoire par une partie trop importante de notre administration et de nos élus » . Une autre étude, réalisée par les sénateurs UMP André Ferrand et Michel Bécot, plaidait pour « une grande politique du tourisme » et une meilleure mobilisation des ressources financières existantes pour la promotion internationale, ainsi que sur une stratégie d’action commune à l’ensemble des acteurs publics et privés du tourisme.
« La France vit sur ses acquis et n’a pas su s’adapter » , a estimé Sylvia Pinel, ministre du tourisme, le mois dernier. De fait, toujours première destination touristique mondiale (plus de 80 millions de visiteurs en 2011), la France n’est plus que 3e en matière de recettes (39,2 milliards d’euros) derrière les États-Unis (83,4 milliards d’euros) et l’Espagne (43 milliards d’euros).
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