En cette semaine montréalaise de la créativité, que voilà une intéressante tournure qu’est en train de prendre ce printemps érable, la chaleur de mai et le beau temps aidant.
Comme le souligne le blogue Grève étudiante 2012, les “manifestations de la casserole” s’inspirent du mouvement des cacerolazos chiliens, mais aussi de celles des Argentins, lors de la grande crise économique de 2001.
Sur Wikipedia (en anglais), on rappelle également que de telles manifestations bruyantes ont déjà eu lieu en Islande et en Espagne – avant de parler (déjà) de celles du Québec.
Puisque ces manifs cacophoniques ont non seulement pour but de souligner le mécontement de la population envers le pouvoir en place, mais aussi de montrer qu’un peuple est toujours là, bien vivant, on peut tenter un rapprochement avec le Tintamarre, cette grande fête où tout ce qui peut faire du bruit est utilisé pour souligner le 15 août, fête des Acadiens.
Cette tradition, qui tire ses lointaines origines du Moyen-Âge, a été remise au goût du jour à Moncton, en 1955, lors du bicentenaire du Grand dérangement, la déportation des Acadiens de 1755.
Puis, en 1979, lors du 375e anniversaire de l’Acadie, elle a été reprise avec encore plus de force à Caraquet. Et depuis, à chaque 15 août, elle revient bruyamment, un peu partout au Nouveau-Brunswick.
Lors des célébrations de Moncton, en 1955, un certain René Lévesque, alors journaliste de son état, avait ainsi commenté ce qu’il voyait: “Ici à Moncton et dans toute l’Acadie, c’est l’heure du tintamarre. [...] Partout où il y a un descendant des déportés de 1755… Il y a également la musique militaire, la fanfare de l’Assomption de Moncton qui fait des flonflons avec ses cuivres. Il y a des petits enfants qui crient… Écoutez encore, c’est la vie de l’Acadie française en 1955, deux siècles après la mort qu’on prévoyait.”
Après le Grand Tonnerre de mardi dernier, n’est-ce pas justement une sorte de grand regain de vie tapageur qui est en train de se produire à Montréal?
Après tout, à part parader tout nu, manifester dans la joie et la bonne humeur demeure encore la meilleure façon de ne pas se prendre un jet de poivre en pleine poire ou un coup de matraque dans les pattes…
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Merci à Luc Boulanger de m’avoir mis la puce à l’oreille.
Consultez la source sur Lactualite.com: Tonnerre casseroles et Tintamarre