Poursuite de la découverte de Berlin, épisode 4. Lire l'épisode 1, épisode 2, épisode 3.
Ce matin ma résolution est d’aller directement à pied jusqu’à East Side Gallery, la plus longue portion du mur encore visible. Et revisitée par de nombreux artistes.
Cependant, je constate rapidement que le chemin à parcourir est long, plus long que prévu. Je renonce.
J’opterai pour le vélo pour m’y rendre. Tentative avortée. Sans regrets. D’autant plus que le quartier ne m’inspire pas la plus grande des sympathies.
Ainsi me voilà livré à mes envies, à cheminer sans plan, au gré de mes intuitions.
La ville est déserte, calme car c’est le 1er mai, jour de la fête du travail.
Je me retrouve du côté de Grunenstrasse, ambiance bucolique voire médiévale soudainement, parmi ces bâtiments plutôt imposants et modernes aux environs.
Une agréable surprise ce pan de maisons traditionnelles, aux façades authentiques, survivance de temps jadis. Comme si j’avais été victime d’une faille spatio- temporelle.
Car à la sortie de cette échappée dans le temps, le présent me rattrape brutalement. C’est le contraste le plus absolu avec ces barres d’immeubles et enseignes qui singularisent le quartier d’Alexander Platz.
J’accroche difficilement avec cette place. Cela provient de cette architecture issue du régime communiste sans charme aucun selon moi, froid, tristement fonctionnel. Béton, béton et béton !
Un vrai travail d’Hercule comme dans nombre d’endroits de Berlin pour lutter contre le délabrement et l’insalubrité. Difficile de comprendre par moments cet abandon des lieux, cette dégradation de magnifiques monuments dévorés par d’innombrables tags.
Je reviens sur mes pas, vers Alexander Platz.
Que faire ?
Continuer au-delà, de l’autre côté de Karl Marx allée ? Pourtant aux apparences peu engageantes.
Mais, je soupçonne un véritable intérêt. Ne jamais s’arrêter aux apparences, souvent trompeuses.
Je franchis donc le Rubicon.
Et bingo ! Un choix gagnant au cœur du très plaisant quartier dénommé Scheunenviertel (reprenez votre souffle). En pleine mutation et en voie de modernisation.
Fort agréable avec ses cafés, ses restaurants branchés et ses boutiques de mode tendances.
Laissez vous mener par votre sens de l’imprévu et oubliez un instant votre plan. Tout le quartier est une invitation à flâner.
Avant de déambuler au Hackesche Hofe, surprenant et insoupçonné have de paix aux airs de mini village avec ses cours intérieures admirablement refaites à neuf, en enfilade, arborées et aux façades rétro et art déco. Haut lieu désormais de la mode et du design avec ses showrooms.
L’Ampelmannia...
C’est ici que vous trouverez le célèbre Ampelmann shop d’origine. Un vrai coup de génie marketing ! Il y a fort à parier que vous cèderez à l’Ampelmannia qui sévit ;-) L’Ampelmann est le petit homme vert et rouge sur les feux tricolores à l’est. (http://ampelmann.de/)
Menacé de disparition avec la réunification, un comité a été crée pour le sauver in extremis. Ajoutez à cela l’idée lumineuse d’un designer industriel de le réconvertir en lampes à ses débuts.
Depuis, c’est une véritable success story. Une incroyable réussite marketing car le petit homme est désormais décliné à toutes les sauces, sur tous les produits même les plus improbables (bonbons, pâtes).
Il faut reconnaître que le design est talentueux, fait avec goût. Difficile de résister à la tentation…
Coup de coeur pour Hackeshe Markt
Puis, mes pérégrinations me mènent à l’un des quartiers coup de cœur forgé d’une véritable âme, vibrant de vie car à la confluence du Berlin de l’est, la contestation (viscéralement) accrochée aux tripes, en survie mais aux beaux restes (musique, graffitis…) et le Berlin de l’ouest clinquant, branché et aux façades des immeubles récemment rénovées.
Restaurants, bars, autour d’Hackeshe Markt, l’animation est à son comble dans un joyeux melting pot.
C’est un vrai plaisir de se promener tout le long de la rivière Spree avec ses espaces arborés procurant une ombre bienvenue sous ce soleil chaud, ses jolies terrasses animées offrant des vues magnifiques sur l’île aux musées ou de belles perspectives sur la ville.
Je m’arrête à hauteur de Friedstrass, la gare.
Promenade le long de la Spree...
Je reviens sur mes pas pour m’accorder une pause juste en face du Bode au bout de l'île aux musées.
Prenant une boisson au café de plein air (Theater), fait en bois, je me mets en quête d’un transat. La chance me sourit, une chaise longue se libère parfaitement située à l’ombre face à l’île aux musées.
Inespéré car les places sont rares, donc chères par cette chaude journée de printemps et chômée, qui plus est.
Je vous encourage à vous prélasser aussi, lézarder au soleil. Une belle occasion de se détendre tout en profitant des beautés de Berlin et ainsi recharger à plein les batteries avant de repartir à l’assaut de la ville !
Je conclue cette journée par l’île aux musées qui impressionne par ses édifices monumentaux. Si vous êtes passionnés d’histoire, ce sera un passage obligé. Ci dessous, le musée Bode.
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