Pour ce nouveau Best of Blog, nous accueillons Clément et Claudia (Clo & Clem), et leur blog de voyage Un tour sur terre. Ces adeptes du voyage « à l’ancienne », hors du tourisme moderne, reviennent sur leur rencontre, leurs meilleurs souvenirs de voyage, et leurs projets à venir… Tout un programme.
Bonjour Claudia et Clément, pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas, pouvez vous vous présenter en quelques mots ?
Claudia et Clément (Clo & Clem), c’est avant tout l’histoire d’une rencontre, celle qui a rendu notre tour du monde possible.
Clo a toujours rêvé de partir à la rencontre des autres peuples. Tantôt anthropologue, archéologue ou ethnologue, elle se voyait dans la peau d’Indiana Jones au féminin.
Clem s’imaginait derrière une caméra de cinéma. Il découvre sa passion pour les voyages tardivement. Sur un coup de tête, il décide de partir vivre 6 mois en Inde. Depuis, il n’a plus qu’une idée en tête : filmer le monde à sa façon.
Des beaux rêves qui s’évaporaient peu à peu au passage à l’âge adulte. Clo était noyée dans ses études et les petits boulots. Clem s’enfermait dans un travail rébarbatif sous la coupe d’un patron tyrannique dépassé par son temps.
Mais tout a ressurgi un soir d’été 2010 : La rencontre de Clo & Clem.
Comme une évidence, notre toute première conversation était autour des voyages. Nous partagions la même passion : la découverte du monde en dehors des sentiers battus.
Quelques mois plus tard, la décision est prise : tout plaquer et adopter une vie nomade. C’est en décembre 2013, à 23 et 28 ans, que nous avons commencé notre tour du monde sans avion. Trois ans sur les routes, peut-être plus…
Si vous deviez nous donner une définition du voyage ?
Pour nous le voyage, c’est avant tout l’aventure. Aller à la rencontre de l’autre, casser ses préjugés, tester ses limites, apprendre à se connaître…
Nous ne nous retrouvons pas vraiment dans le tourisme moderne. Prendre un avion, enchaîner les visites de monuments, dormir dans des complexes touristiques luxueux, ce n’est pas ce que nous aimons.
Même si nous avons peu de temps pour visiter une ville, nous préférons flâner, nous perdre dans les quartiers où il n’y a « rien à voir » pour découvrir la véritable atmosphère du lieu plutôt que de visiter un énième monument sans âme.
Si vous ne deviez garder qu’un seul souvenir de voyage ?
C’est la question piège par excellence ! Nous gardons de tous nos voyages des souvenirs merveilleux et très différents : des rencontres touchantes, des paysages à couper le souffle, des anecdotes rigolotes… Que choisir ?
Clem : Le premier souvenir qui me revient à l’esprit, c’est notre voyage de noces : l’ascension du Thorung La, une montagne de 5 416 mètres d’altitude dans le massif des Annapurnas au Népal. Comme souvent, nous nous étions lancés ce défi sur un coup de tête. Nous voilà partis pour deux semaines de trek sans aucune préparation physique. Alors que nous pensions marcher sans l’aide d’un guide, nous faisons la rencontre de Rupesh, un jeune népalais de 20 ans déjà papa de 2 enfants. Il nous fait découvrir son village et les alentours. Après 8 heures de marche en plein soleil, quel plaisir de plonger sous une cascade d’eau glacée ! En une après-midi, nous nous lions d’amitié avec Rupesh et quand il nous propose de nous guider jusqu’au sommet, nous acceptons avec joie. Après 10 jours d’efforts, nous approchons de la plus grosse difficulté du parcours : l’ascension au sommet. Le jour J, Rupesh nous avoue qu’il pense que nous n’y arriverons pas. Nous partons sous une pluie glaciale et très vite nous sommes distancés par notre jeune guide. Plus nous montons en altitude, plus il neige et moins il y a d’oxygène. Seuls, perdus au milieu de nulle part, littéralement à bout de souffle, nous nous motivons mutuellement. Pour garder notre bonne humeur, nous improvisons la bataille de boules de neige la plus haute de notre vie. Et au moment où nous nous y attendons le moins, nous voyons au loin des drapeaux de prières. Nous nous prenons dans les bras en criant, c’est le sommet.
Clo : Mon souvenir le plus marquant se passe à vélo en Islande. Dès le premier jour, nous affrontons une impressionnante montagne avec de la neige éternelle au sommet. Chargés comme des mulets, nous poussons pendant 8 heures nos vélos. A chaque virage, nous espérons découvrir une belle et grande descente. En vain… Alors que la nuit s’apprête à tomber, nous arrivons enfin au sommet. Le couché de soleil sur la vallée s’offre à nous. Quelle belle récompense ! Soulagés et fiers de nous, nous avalons la descente à toute vitesse. Nous voilà à la recherche d’un endroit sympa où bivouaquer. Au moment de préparer le repas, Clem me demande de rentrer dans la tente. Quelle idée stupide ! Pourquoi m’enfermer seule dans une minuscule tente au lieu de profiter de ce moment de liberté en pleine nature ? Devant l’insistance de Clem, je finis par accepter. Quelques minutes plus tard, j’ai enfin le droit de ressortir. Je découvre alors sur le sol une centaine de bougies qui forment un grand cœur. Au milieu du cœur, une petite boîte. A l’intérieur de cette boite, une bague. Voilà une demande en mariage totalement inattendue ! Aujourd’hui, nous sommes mariés depuis bientôt deux ans et nous sommes toujours en vadrouille.
Quelle destination vous fait rêver et pourquoi ?
En ce moment, nous avons envie d’aller en Antarctique. C’est un des rares endroits sur Terre encore mystérieux, sauvage, sans trace de civilisation. Mais c’est aussi la raison qui nous freine à y aller. Nous n’avons pas vraiment envie que cela devienne une destination touristique à la mode comme l’est devenu l’île de Pâques.
Certaines destinations doivent rester des fantasmes.
Récemment vous êtes allés en Iran, auriez-vous des conseils pour les voyageurs voulant s’y rendre ?
L’Iran a été notre plus belle surprise. On ne s’attendait pas du tout à vivre ce que l’on a vécu.
Dès qu’on parle de l’Iran, on imagine un pays dangereux, « l’axe du mal », un repère de terroristes. Il est vrai que les femmes doivent faire attention aux pulsions de certains hommes qui voient la femme occidentale comme une femme facile. Mais en respectant des règles de sécurité élémentaires, il n’y a pas plus de risques qu’ailleurs.
Si nous avions un conseil à donner aux voyageurs, c’est de faire du couchsurfing. Les jeunes Iraniens sont très accueillants. A cause de leur gouvernement, ils ne peuvent pas voyager. C’est à travers ces rencontres avec des étrangers qu’ils peuvent s’évader un peu. Grâce au couchsurfing, nous avons pu partager des moments incroyables dans des familles iraniennes pour qui l’hospitalité est une valeur sacrée.
Quel est votre prochain voyage prévu ?
Comme nous faisons le tour du monde sans avion, nous devons passer par beaucoup de pays.
En ce moment nous sommes en Asie, plus précisément en Chine. Nous attendons la réouverture du Tibet pour pouvoir nous rendre au Népal puis en Inde où nous nous installerons pour quelques mois.
Nous ne sommes qu’au début du voyage. Nous traverserons ensuite toute l’Asie du Sud-Est puis l’Océanie, les continents américains du nord au sud et enfin l’Afrique.
Un mot pour la fin ?
Nous avons mixé nos deux passions (les voyages et les documentaires) en lançant une web-série qui permet aux internautes de faire le tour du monde avec nous. Pour l’instant nous avons sorti deux épisodes: la Turquie, et l’Iran. Un épisode sur l’Asie centrale sortira dans les jours à venir.
Nous avons aussi une page Facebook sur laquelle nous partageons notre voyage en temps réel .
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