OTTAWA – Bien que le sujet soit surtout répandu dans la communauté médicale, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une couverture nationale des médicaments sur ordonnance.
Le nouveau ministre de la Santé de l’Ontario, Eric Hoskins, ainsi que le Nouveau Parti démocratique fédéral font partie de ceux qui militent pour la cause auprès d’Ottawa.
En tant que praticien, M. Hoskins doit souvent offrir des échantillons gratuits à ses patients parce qu’ils ne peuvent se permettre d’acheter les médicaments dont ils ont besoin. Selon lui, un véritable système public de santé ne doit pas seulement comprendre l’accès à un médecin de famille, mais aussi l’accès à des médicaments.
Le Canada est le seul pays industrialisé ayant un système de santé couvert par l’État, mais sans couverture des médicaments, et environ un Canadien sur dix ne peut assumer le coût de ses ordonnances. L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a récemment révélé que le Canada était le second pays dépensant le plus en médicaments sur ordonnance.
Cela découle en grande partie du fait qu’il n’existe pas de norme canadienne de couverture ou d’achats en gros de médicaments. La disparité des systèmes de santé au Canada signifie que les coûts varient grandement d’une province à l’autre.
Selon Danielle Martin, vice-présidente du centre hospitalier Women’s College de Toronto, les pays qui centralisent les achats de médicaments paient beaucoup moins cher que le Canada, parce qu’ils achètent en gros et parce qu’ils font des appels d’offre, qui font augmenter la compétition. Un régime gouvernemental d’assurance médicaments existe déjà au Québec.
Une récente étude commandée par la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers démontre que les contribuables canadiens pourraient potentiellement économiser 11,4 milliards $ par année avec une assurance médicaments publique, puisque les coûts des médicaments et les frais d’administration baisseraient.
Lors d’une rencontre annuelle de tous les ministres de la santé du pays, la semaine dernière, la ministre fédérale, Rona Ambrose, ne s’est pas engagée à développer une stratégie en la matière, mais affirme que le sujet a été abordé.
«Nous en avons discuté sous l’angle de la collaboration dans l’achat de médicaments à travers le pays», a-t-elle déclaré à la fin du congrès.
«Les provinces et territoires se sont entendus sur l’achat en gros et ont littéralement fait économiser des centaines de millions de dollars aux contribuables canadiens. (…) Donc c’est le début d’une conversation.»
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