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Le mirage écossais

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Photo: Jeff J Mitchell/Getty Images

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PolitiqueLes souverainistes québécois ont suivi avec attention la campagne référendaire d’Écosse. L’essor du nationalisme, là-bas, prend les allures d’un quasi-miracle qui réconforte les indépendantistes de ce côté-ci de l’Atlantique, après des années de mauvaises nouvelles. Plusieurs rêvent d’appliquer ici le modèle écossais. Est-ce une bonne idée du point de vue des partisans de la souveraineté du Québec ?

Notons d’abord que les indépendantistes d’Écosse ont réussi à grossir leurs rangs rapidement. Ils étaient relativement marginaux il y a à peine quelques années. Ils ont toutefois été capables de former un gouvernement majoritaire à Édimbourg, d’organiser un référendum et d’obtenir 45 % du vote, alors qu’une cinglante défaite se profilait au départ.

Tout cela démontre que la question nationale est loin d’être dépassée. Il n’y a pas que les soi-disant « vraies affaires » qui comptent dans la vie d’un peuple. Les Écossais ont à cœur les questions économiques; ils jouissent d’un haut niveau de vie, mais se préoccupent aussi de leur statut constitutionnel. Comme quoi, on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps.

Il n’en fallait pas davantage pour que la stratégie écossaise soit donnée en exemple. Parmi les bienfaits de cette approche, on cite l’immigration. Les nationalistes d’Écosse auraient su rallier beaucoup d’immigrants à leur cause. Ceci est loin d’être démontré. Mais, même en tenant pour acquis que cela est un tant soit peu vrai, il reste que la question des nouveaux venus se pose là-bas dans un contexte très différent : on y parle anglais. Au Québec, il faut obliger les immigrants à aller à l’école française, sans quoi un grand nombre se tournerait vers la langue de Shakespeare pour éduquer leurs enfants. L’attraction de la langue majoritaire au Canada et l’influence de la culture américaine font en sorte que les néo-Québécois n’ont ni l’attachement des natifs à la culture francophone, ni la même conscience de sa fragilité. Pour plusieurs, le français n’est qu’utilitaire; ils doivent le parler pour se scolariser et ensuite pour travailler. Il sera donc toujours difficile de les convaincre du bienfondé du projet indépendantiste.

En somme, ce que certains décrivent comme le nationalisme supposément « ouvert » des Écossais – par opposition à la fermeture et l’étroitesse d’esprit qui prévaudraient ici – existe dans un contexte bien différent de celui du Québec. Mais qu’importe, les indépendantistes écossais ont mis l’accent sur le progressisme, l’accès à l’éducation et la solidarité sociale. Autant d’attributs que les souverainistes québécois devraient cultiver. Le problème est que ce genre de politique divise les Québécois, selon qu’ils sont de droite ou de gauche. Si le but est de faire du Québec la patrie de la social-démocratie, ceux qui sont plus conservateurs n’ont aucune raison de voter Oui.

De plus, le Québec n’a nul besoin d’être souverain pour être social-démocrate. Le Québec possède déjà beaucoup de compétences pour favoriser la solidarité sociale. Il ne revient qu’à lui de les utiliser. En ce qui a trait aux pouvoirs détenus par Ottawa, il suffirait que le NPD soit élu à Ottawa pour avoir la social-démocratie aux deux paliers de gouvernement et le tour serait joué.

Le député péquiste Alexandre Cloutier est allé en Écosse durant le référendum. Il vante depuis le livre blanc sur l’indépendance que le gouvernement écossais a publié avant le référendum. Rien de moins que 670 pages détaillant le pourquoi et le comment de la souveraineté. Une telle publication aurait eu le mérite de clarifier les choses et de rassurer les Québécois.

Tout cela est bien beau, mais cela n’a tout de même pas empêché les unionistes de jouer à profusion sur l’argument de la peur. La même chose est arrivée au Québec lors du référendum de 1995, et, surtout, celui de 1980. Dans ce dernier cas, le gouvernement péquiste avait produit, lui aussi, un livre blanc de 118 pages, qui expliquait la souveraineté-association. Ce qui n’a nullement empêché les ténors fédéralistes de semer avec succès un sentiment d’inquiétude économique quant à la possibilité d’un Oui.

Dans les cercles souverainistes québécois, la liste des vertus attribuées à la méthode écossaise ne cesse de s’allonger, par les temps qui courent. Moins revancharde, plus tolérante, moins ethnique, plus citoyenne, et j’en passe.  Mais la chose que plusieurs semblent oublier, c’est que les indépendantistes écossais ont perdu. Avec 45 % du vote, ils ont fait moins bien que les 49,4 % obtenus par leurs cousins québécois en 1995. Si le but du jeu est de savoir qui connaîtra la défaite la plus honorable, ce serait plutôt aux indépendantistes d’ici de prodiguer leur conseil.

Finalement, il ne faut pas oublier que le Québec a déjà tenu deux référendums sur la souveraineté. Obtenir 45 % du vote dans un troisième exercice ne serait pas honorable, mais plutôt catastrophique, notamment pour le rapport de force du Québec dans le Canada. Appliquée ici, la méthode écossaise relève bien plus du mirage que du miracle.

* * *

À propos de Frédéric Bastien

Frédéric Bastien est professeur d’histoire au Collège Dawson et l’auteur de La Bataille de Londres : Dessous, secrets et coulisses du rapatriement constitutionnel. Il détient un doctorat en histoire et politique internationale de l’Institut des hautes études internationales de Genève.

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Visiter les Calanques de Marseille c’est comme voyager au bout du monde dans un endroit à la fois mythique et captivant. Mais comment se permettre une telle fantaisie ? Justement, une sortie dans les Calanques rentre pratiquement dans l’air du temps et peut convenir à n’importe quel voyageur. Mais pour bien marquer cette journée, autant s’assurer d’avoir fait le bon choix du circuit.

Autour des itinéraires dans les Calanques

Avant de se décider de quel circuit choisir, toujours est-il d’évoquer les itinéraires possibles pour une sortie dans les Calanques avec Bleu Evasion. Du Parc national des Calanques, on peut certainement prendre le large en direction des plus belles calanques de Marseille entre Sormiou et Cassis. Le parc national des Calanques est une destination mythique pour ceux qui rêvent d’évasion sur la grande bleue. La visite promet détente absolu et dépaysement total. Du parc national également, on passe d’une ville à une autre depuis Sugition à Morgiou en passant par Port Pin et Port Miou. Un autre itinéraire reste envisageable pour une sortie dans les Calanques. Il s’agit du circuit dans l’archipel de Frioul. Les îles de Frioul proposent de multiples activités nautiques mais aussi des randonnées terrestres à part entière. Le château d’if fait partie intégrante du voyage et convie à une découverte historique sans parler de la fameuse légende de Monte Cristo.

Le circuit dans les Calanques de Marseille

Pour mieux trancher, autant passer en revue toutes les possibilités de circuit à commencer par le circuit des Calanques. Il reste propice à une simple visite qu’à la pratique des activités nautiques. Voyager au cœur du parc national de Marseille est un honneur pour ceux qui aiment la nature et à ceux qui recherchent une échappée belle. En d’autres termes, il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre que dans le parc national. D’ailleurs, ce ne sont pas les activités qui manquent en dehors des plaisirs nautiques. Visiter le parc national c’est comprendre l’intérêt pour la préservation de ce milieu fragile doté d’une biodiversité rare au monde. Les voyageurs peuvent passer d’une Calanque à une autre et profiter des paysages immaculés qui se succèdent au rythme du bateau. A ce propos, la location d’un bateau s’impose également lorsqu’on souhaite vivre une expérience de voyage inoubliable dans les Calanques. On peut trancher entre un bateau à moteur et un Catamaran.

Le circuit dans l’archipel de Frioul

Frioul est un vrai paradis pour les plaisanciers et les férus des sports nautiques. Il s’apparente plus à une pratique d’activités nautiques qu’à une simple découverte des îles. Faire une immersion dans l’archipel de Frioul c’est comme s’évader dans un monde sorti tout droit d’un conte de fée. Au programme : la plongée sous marin, le scooter sous marin, la baignade, la bouée tractée, le farniente et la visite des îles et en particulier du Château de l’île d’If. En bref, choisir un circuit dans les Calanques n’est pas évident, raison de plus pour personnaliser son excursion en combinant les deux circuits en un seul voyage.


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