Mes parents ont toujours aimé parcourir le monde, et ce n’est pas à cause de leurs 5 enfants qu’ils ont mis de côté leur passion !
Au lieu de ça, ils nous ont embarqué dès nos plus jeunes âges dans leurs valises. N’ayant peur de rien, ils nous ont trimballé à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique. Petite, j’attendais toujours ces voyages avec impatience, sachant que nous allions vivre des expériences extraordinaires. Quand on est enfant, tout nous semble incroyable et chaque moment sortant du quotidien est une sacrée aventure, surtout quand on est entouré de toute sa fratrie. Nous avons ainsi rencontré des gens étonnants, découvert des paysages à couper le souffle et surtout beaucoup rigolé…
Cependant, on ne partait pas tous les quatre matins à la découverte du monde tout de même. Il fallait attendre patiemment que nous ayons mis assez de sous de côté, que le projet ait mûri dans l’esprit des parents, que les détails techniques soient identifiés, soupesés et budgétés, et que tout le monde ait des vacances en même temps. Ça semblait facile quand on était jeune, mais plus les années passent, plus les calendriers des uns et des autres ont du mal à concorder.
On partait souvent en mode « routard » : on avait un point de départ et un point d’arrivée, et entre les deux, on se laissait porter par les envies des uns et des autres, la météo et les rencontres ! Maman, toujours un œil dans un guide, s’arrangeait pour qu’on ne loupe rien sur la route : les monuments incontournables, les petits coins de paradis hors des sentiers battus, ou encore les activités insolites !
A chacun sa couleur sur la grande muraille de Chine !
On louait la plupart du temps des grosses voitures, capables de contenir 7 personnes et tout le bazar que ça implique… Les parents nous demandaient bien sûr de nous restreindre sur nos bagages et il fallait faire des choix très difficiles avant le départ : je n’ai le droit qu’à UN doudou, je prends qui ? Si je ne prends pas Mr Mouton il va être triste de ne pas avoir découvert les Etats-Unis, mais Neutre (ma peluche kangourou dont je n’arrive pas à déterminer le genre) est plus petit et c’est encore un bébé je ne peux pas le laisser durant 2 semaines tout seul !… Des choix vraiment cornéliens, comme vous pouvez le constater !
Et il ne fallait pas non plus oublier ses cassettes pour mettre l’ambiance sur la route ! Je me souviens d’un voyage en Mongolie où nous avions mis la cassette d’ABBA en boucle durant des heures et des heures, ça nous mettait en transe avec mes sœurs. Et à chaque pause on sortait de notre mini-van, se prenant pour des Dancing Queens, et on sautait dans tous les sens en chantant Mamma Mia… que du bonheur (sauf peut-être pour mes parents et mon frère !)
Et quand on ne mettait pas de musique, mon père nous faisait réciter nos tables de multiplication ou nos verbes irréguliers anglais. Beaucoup moins drôle, mais au moins maintenant je suis in-col-lable !
En voiture !
Le mieux, c’est que après toutes ces années où ce sont nos parents qui ont organisé nos voyages, c’est dorénavant les enfants (qui ont bien grandi !) qui poussent les parents à continuer à explorer le monde ! Au programme des dernières années ? Égypte, Islande, Thaïlande, Laos, Cambodge, Australie, Argentine, Chili, Chine…
Finalement, avec un peu de recul, je me rends compte que notre enfance voyageuse nous a tous beaucoup influencés. Il y a quelques années, nous nous étions arrangés pour vivre tous dans un pays différent : les parents en France, une sœur en Afrique, une autre en Argentine, une au Canada, mon frère au Chili et moi en Australie !
A aucun moment nous nous sommes sentis enfermés dans un pays, on se savait libres, nous n’avions pas peur de partir découvrir d’autres horizons. Nos parents, en nous poussant vers l’inconnu du voyage, nous ont permis de nous forger aux aléas de la vie, de découvrir d’autres cultures et ont fait de nous des personnes dégourdies ! Ils nous ont fait sortir de notre bulle de confort et nous avons découvert très tôt que « Non, tout le monde n’a pas la chance d’avoir une chambre ou d’aller à l’école », que « Oui, les biscuits à la fourmi ce n’est pas trop mal », ou encore que « Non tout le monde ne parle pas français » (j’ai mis du temps à accepter ce dernier point…)
D’un point de vue très personnel, ces voyages m’ont aussi fait prendre conscience des conséquences des actions de l’Homme sur son environnement et de notre devoir en tant que voyageur de nuire le moins possible aux endroits que nous visitions pour que les générations futures puissent aussi découvrir les merveilles de ce monde !
Du plus grand au plus petit (et un doudou qui traîne par terre, un !)
D’un point de vue d’enfant, voyager en famille est une expérience inoubliable. Cela nous permet de construire un projet en famille (avec plus ou moins d’implication selon l’âge) et de créer de très forts souvenirs. On redécouvre ses parents loin du stress du quotidien, et on partage de nouvelles aventures avec ses frères et sœurs…
Une belle expérience que je souhaite à tous
En Mongolie, avec nos nouveaux copains
La fratrie au complet, perdue au dans la cambrousse chinoise
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Et quelques années plus tard, les enfants ont bien grandi !
Au Laos
En Argentine
En Australie, session gym au lever du soleil
Rédigé par © Julie Sourdois
Consultez la source sur Evaneaos.com: Découvrir le monde en Famille souvenir d’une enfance voyageuse