Sans devoir partir à l’autre bout du monde ni se ruiner, il est possible de faire des observations de mammifères marins en pleine mer, dans leur habitat naturel. C’est un peu plus compliqué qu’aller à Marineland, mais c’est aussi beaucoup plus beau. A vos jumelles !
Alerté par le documentaire « Blackfish » sur les conditions de vie des cétacés dans les parcs touristiques, le Magazine du voyageur a posé une question simple : Faut-il aller à Marineland ? Nos lecteurs ont été très nombreux à réagir et à poster un commentaire. D’où ce second post qui propose quelques alternatives pour voir des cétacés, mais en liberté.
Le sanctuaire Pélagos
Entre la France et l’Italie, un espace maritime de près de 90 000 km² fait l’objet d’un accord entre pour la protection des mammifères marins. On considère cet espace à juste titre comme un sanctuaire pour les dauphins communs, les dauphins bleus, le grand dauphin, le cachalot, le rorqual… Il peut suffire de faire la traversée entre la Corse et le continent pour en voir.
Au départ de Villefranche-sur-Mer, tout près de Nice, un bateau d’une capacité de 100 passagers vous emmène à 20 milles nautiques des côtes pour observer dauphins et baleines. Un guide naturaliste distille une multitude d’informations. Le prix est de 47 € pour 4 heures, ce qui est à peine plus cher qu’un billet d’entrée à Marineland.
Ce n’est pas la seule option sur la côte, il y a bien d’autres possibilités, par exemple au départ de Beaulieu-sur-Mer. Citons aussi destination-dauphins.fr ou encore l’association GECEM qui propose quelques places chaque été pour les vrais passionnés qui veulent apporter leur contribution à l’étude des cétacés.
Dans la réserve naturelle de Port-Cros, qui a le statut de parc national, on a fait l’observation de 5 espèces de baleines et dauphins.
En Bretagne
Pas de baleines au large de la Bretagne, mais des phoques et des dauphins en pagaille (c’est une façon de parler) et de plusieurs espèces, dont le grand dauphin. On peut faire de bonnes observations dans la Baie du Mont Saint-Michel. Pour cela, nous vous recommandons de prendre contact avec l’association Al Lark. C’est une association de Loi 1901 et non une structure commerciale. Donc on vous demandera une petite contribution à l’étude des mammifères marins lors de votre sortie : effectuer des relevés GPS, prendre des notes et des photos, etc. L’Adhésion « découverte » vous permettra de participer à une sortie de 3 heures minimum contre 40 € (plein tarif).
Toujours en Bretagne, on trouve d’excellentes conditions en rejoignant en bateau les îles de Sein et d’Ouessant, qui sont le terrain de jeux de plusieurs groupes de dauphins. Tenez-vous bien : En été, les requins pèlerins remontent des profondeurs et s’approchent des côtes bretonnes. C’est un monstre de 10 mètres de long…parfaitement inoffensif ! Vous en saurez plus en cliquant sur le lien vers un article dédié.
Le Golfe de Gascogne (qui n’est, certes, pas en Bretagne) : Il faut s’éloigner suffisamment des côtes, au-delà du plateau continental pour pouvoir observer des baleines.
Le Détroit de Gibraltar
Avec un vol pour Séville ou Malaga, le sud de l’Espagne, c’est quasiment la porte à coté. Le détroit est un endroit privilégié pour observer de nombreuses espèces de mammifères marins. La raison est simple, le détroit est le point de passage des migrations entre la Méditerranée et l’Atlantique. La densité des cétacés est donc importante à certains moments de l’année, entre avril et octobre.
Des entreprises telles que « Whale Watch Tarifa » font des excursions de quelques heures dans le détroit à la rencontre des baleines et les dauphins. La plupart au départ de Tarifa, mais parfois aussi depuis Algeciras. Plusieurs entreprises proposent leurs services, avant d’en choisir une, faites une petite recherche internet pour vous assurer qu’elle pratique une activité responsable et respectueuse des animaux, pas uniquement commerciale.
Ailleurs dans le monde
Les grands mammifères marins sont présents dans toutes les mers du globe. Donc potentiellement, le choix est vaste… La Nouvelle-Zélande est très réputée pour l’observation des grands mammifères marins, tout comme la Côte Ouest du Canada (excursions au départ de l’île de Vancouver), ou encore la péninsule de Valdés en Argentine. Dans ces endroits, un tourisme naturaliste s’est développé et il est donc possible d’embarquer pour observer les cétacés.
Le Québec
C’est une destination très pratique pour les Français, en raison de la langue, mais aussi parce qu’il y a des billets d’avion pour Montréal à moins de 500 € depuis Paris. Le fleuve Saint-Laurent est l’un des spots d’observation les plus populaires au monde. Depuis ses berges, sans même embarquer sur les flots, on peut observer rorquals, baleines à bosse, bélugas et dauphins. Nous vous disons tout dans un article pour remonter le fleuve depuis Québec City jusqu’à Tadoussac et le parc marin de Saguenay, sanctuaire des cétacés.
Les îles de l’Océan Indien
Plusieurs îles souhaitent promouvoir le whale watching (l’observation des baleines) en mettant au point « La route des baleines » , un circuit inter-îles qui permettent aux touristes de profiter du passage annuel des cétacés sur les côtes entre juillet et octobre. Il s’agit de : La Réunion, Maurice, Mayotte, les Comores, Madagascar, les Seychelles et les Maldives.
Règles de sécurité
Éviter les parcs qui exploitent les cétacés, c’est une bonne chose, mais le développement d’un tourisme en milieu naturel ne doit pas engendrer de nuisances pour ces animaux. Il y a des règles à respecter :
- Ne pas chercher à approcher au plus près. Observer à la jumelles un groupe de dauphins à quelques centaines de mètres, c’est parfois mieux que les faire fuir en voulant trop s’en approcher.
- Si trop de bateaux sont déjà présents sur zone, mieux vaut ne pas en ajouter.
- Les femelles et leur progéniture sont particulièrement fragiles
- Les embarcations doivent maintenir une direction, une vitesse constante et modérée pour que les animaux puissent anticiper ses mouvements.
A moins que vous n’optiez pour la solution kayak… : -)
La magnifique photo en haut de l’article est de Simon Ager.
Consultez la source sur Liligo.fr: Voir des baleines et des dauphins sans aller à Marineland