OTTAWA – Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones exhorte le gouvernement Harper à mener une enquête nationale sur les quelque 1200 cas de femmes et de filles autochtones assassinées ou portées disparues depuis 30 ans au Canada.
James Anaya a parlé plus globalement de problèmes de droits des Autochtones ayant pris «des proportions de crises».
«Il est difficile de réconcilier le système de justice bien développé et la prospérité générale du Canada avec les problèmes des droits humains vécus par les Autochtones au Canada qui ont atteint des proportions de crises à plusieurs égards», a écrit M. Anaya.
M. Anaya, qui a passé neuf jours au Canada l’an dernier pour rencontrer des représentants des Premières Nations et des responsables gouvernementaux, a constaté des conditions de vie épouvantables dans plusieurs réserves.
Le professeur de droit et rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones a qualifié d’insuffisants les efforts des gouvernements fédéral et provinciaux pour s’attaquer véritablement aux problèmes vécus par les membres des Premières Nations.
Bien qu’il y ait eu certaines avancées positives dans les relations du gouvernement du Canada avec ses communautés autochtones, beaucoup de travail reste à faire, indique de façon plus générale le rapport dévoilé lundi.
M. Anaya a indiqué qu’il y avait encore un «écart du bien-être» entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada, que des demandes en vertu de traités étaient non résolues, et que les femmes et les filles des Premières Nations demeuraient vulnérables à la violence et aux abus.
Le rapporteur spécial a soutenu que les membres des Premières Nations entretenaient «un niveau de méfiance élevé» à l’égard de tous les ordres de gouvernement.
Le ministre fédéral des Affaires autochtones, Bernard Valcourt, a reconnu qu’il y avait encore du travail à faire, tout en faisant valoir des mesures prises par le gouvernement fédéral pour donner le même accès aux Autochtones qu’aux non-Autochtones à des logements sûrs, à l’éducation et aux droits matrimoniaux.
M. Valcourt a simplement ajouté que le gouvernement examinerait attentivement le rapport de l’ONU.
Les partis d’opposition ont saisi l’occasion de s’en prendre à la gestion des conservateurs des Affaires autochtones.
«Ce rapport indique clairement qu’il existe présentement une crise grave et persistante en ce qui concerne les conséquences qui touchent les peuples autochtones dans ce pays et que les démarches entreprises par les conservateurs n’ont pas réussi à s’attaquer au problème, mais ont engendré un niveau élevé de méfiance envers le gouvernement fédéral» a soutenu par communiqué la députée libérale Carolyn Bennett.
«Une mesure qui faciliterait le rétablissement immédiat des liens de confiance serait de mettre en oeuvre la recommandation du rapporteur spécial pour la tenue d’une commission d’enquête publique sur la tragédie continue des femmes et filles autochtones disparues et abattues», a-t-elle ajouté.
La députée néo-démocrate Jean Crowder lui a fait écho, affirmant que de «continuer à ignorer les appels envers une enquête (…) ne ferait qu’accroître cette méfiance».
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