QUÉBEC – De nouveaux documents confirment que l’eau de la rivière Chaudière, contaminée à la suite d’un déversement de pétrole de Lac-Mégantic, est potable, mais des écologistes estiment que les impacts sur l’environnement demeurent préoccupants.
Le constat sur la qualité de l’eau potable s’appuie sur des résultats d’échantillonnage effectués par le ministère de l’Environnement durant l’été et l’automne derniers ainsi que durant la crue printanière.
Des sédiments dans le fond de la rivière Chaudière continuent cependant d’avoir un niveau «préoccupant» de contamination, ce qui nécessitera des opérations de nettoyage.
En septembre 2013, les villes de Lévis, Saint-Georges et Sainte-Marie, qui disposent d’une source alternative d’alimentation, avaient recommencé à s’approvisionner en eau dans la rivière Chaudière. Durant les crues printanières, les municipalités ont opté pour un retour temporaire à leur source alternative de manière préventive, mais ont depuis repris leurs activités normales.
Les nouvelles informations publiées lundi viennent donc étayer les observations du ministère, qui jugeait déjà l’eau propre à l’approvisionnement dans le cours d’eau, dont le lac Mégantic est la source.
Le portrait de la contamination résiduelle a été dressé à partir de prélèvements de sédiments, d’eau de surface et de faune aquatique dans la rivière Chaudière, contaminée quand un convoi de pétrole s’est en partie déversé à Lac-Mégantic à la suite d’un déraillement qui a fait 47 morts en juillet 2013.
Selon les données publiées lundi par le ministère, les paramètres de l’eau de surface mesurés dans la rivière montrent un retour aux concentrations présentes avant l’accident. Les prélèvements à la proximité des prises d’eau des villes de Sainte-Marie, Saint-Georges et Lévis ne présentent pas de concentrations préoccupantes pour l’écosystème ou l’approvisionnement.
Du 11 au 13 avril, le ministère a détecté six dépassements des critères de protection de la vie aquatique en ce qui concerne les hydrocarbures pétroliers. Les résultats sont cependant toujours demeurés largement sous les seuils représentant un danger pour la vie aquatique. De plus, tous les éléments analysés depuis cette période sont en baisse.
Lors d’une entrevue, le ministre de l’Environnement, David Heurtel, s’est montré encouragé par les résultats exposés dans les documents.
«La qualité de l’eau est à des niveaux acceptables, l’impact sur la faune aquatique et la faune terrestre est également acceptable», a-t-il dit.
Des opérations de nettoyage de sédiments, dans le fond de la rivière et sur les berges, seront effectuées dans certains secteurs, a indiqué le ministre.
«Il y a des secteurs dans la rivière où il y a de la contamination qui est plus préoccupante, alors là ce qu’on va devoir faire au cours des prochaines semaines, des prochains mois, c’est faire une caractérisation de ces sédiments et déterminer avec les experts quelle sera la meilleure méthode de nettoyage», a-t-il dit.
Porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin a estimé que les nouvelles données publiées lundi, que le gouvernement refusait de rendre publiques jusqu’ici, confirment la «forte présence» de contaminants dans les sédiments.
Reconnaissant que les risques pour l’approvisionnement en eau potable semblent bien contrôlés, Greenpeace estime que les autorités gouvernementales ont trop tardé à nettoyer le pétrole qui s’est logé dans le fond de la rivière, ce qui a un impact sur les mollusques, les insectes et les verres de terre au début de la chaîne alimentaire.
«Au niveau de l’environnement, il y aurait eu beaucoup plus d’interventions qui auraient pu être faites et actuellement on ne sait quels seront les impacts à long terme pour les espèces de poisson, pour les oiseaux dans une certaine mesure aussi, a-t-il dit. Le portrait qu’ils ont actuellement pour les poissons et les oiseaux ne laisse pas présager qu’il y a une contamination supplémentaire, mais il y a une évaluation à plus long terme qui est nécessaire.»
M. Bonin croit que le gouvernement devrait faire une évaluation de l’intervention environnementale afin d’éviter des erreurs à l’avenir.
«Il n’est pas normal que ça ait pris trois mois au gouvernement avant de faire les premières décontaminations à des endroits qui sont identifiés comme étant les plus pollués, a-t-il dit. Il y a des lacunes majeures et la rivière actuellement est encore préoccupante au niveau des écosystèmes aquatiques.»
M. Heurtel n’a pas été en mesure de dire quand la situation sera rétablie pour la rivière.
«Trop tôt encore pour estimer quand est-ce qu’on aura un retour à la normale. Ce qu’on peut dire c’est qu’au niveau de l’eau on va continuer à mesurer les niveaux au moins jusqu’en septembre et on va ensuite réévaluer», a-t-il dit.
À la suite de la tragédie ferroviaire, plus de 40 km de rives contaminées avaient été nettoyés pour, entre autres, déloger le pétrole brut contenu dans les sédiments.
Le mois dernier, le ministère indiquait qu’une contamination résiduelle subsiste dans ces sédiments sans toutefois avoir d’incidence sur la qualité de l’eau.
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