Ma collègue Chantal Hébert vous a proposé sa boule de cristal politique. Pour ma part, je suis plutôt du genre tarot, feuilles de thé et astrologie. J’ai donc sorti mon kit des Dés de la destinée et mes osselets, afin de vous présenter, moi aussi, les scénarios les plus probables.
1. Un gouvernement majoritaire péquiste
Pauline Marois reste en poste, le temps que Jean-François Lisée, Pierre Duchesne et Pierre Karl Péladeau déterminent, grâce à un grand tournoi de roche-papier-ciseau, qui sera le premier à essayer de la déloger deux ans plus tard.
La Charte est adoptée. La barbe entre les jambes, les islamistes radicaux qui travaillaient dans la fonction publique rentrent chez eux. Tous les deux.
Le fameux livre blanc sur l’avenir du Québec promis par Pauline Marois est déposé. Afin d’éviter de faire des traces de doigts dessus (il est blanc après tout), celle-ci décide de ne pas l’ouvrir.
Philippe Couillard devient chef de l’opposition. Pendant quatre ans, il parle tellement de référendum que les «caribous» du PQ déçus de Pauline Marois le courtisent pour le faire changer de parti.
François Legault quitte la politique et occupe les années suivantes à passer de porte en porte pour engueuler les gens d’avoir refusé ses réformes.
Françoise David est élue, mais ne se présente jamais en chambre parce que son siège a été placé juste à côté de celui de PKP.
2. Un gouvernement majoritaire libéral
Philippe Couillard devient le premier premier ministre barbu depuis Louis-Olivier Taillon, en 1892.
Un vent de renouveau souffle sur le Québec, alors qu’arrive au pouvoir ce parti qui en était écarté depuis un bon 18 mois. Les Québécois découvrent un parti complètement renouvelé, à part pour son Plan Nord, ses positions sur la langue et la constitution, la plupart de ses ministres et la phrase récurrente «laissons l’UPAC et la police faire leur travail».
La Charte n’est pas adoptée. Dépitée, Janette Bertrand se voit obligée d’abandonner l’aquaforme pour se consacrer au bowling deux fois par semaine.
Pauline Marois démissionne. Pierre Karl Péladeau est dans la course pour la remplacer, mais ses appuis dégringolent après un discours qu’il termine le poing en l’air en disant «un parti !». Jean-François Lisée devient chef du PQ. En chambre, il commence toutes ses interventions par «comme je l’écrivais dans mon blogue ce matin…»
François Legault quitte la politique. Il rachète son autobus de campagne et part en road trip avec sa femme.
Françoise David et Québec solidaire sont accusés d’être responsables de l’élection du PLQ parce qu’ils ont divisé le vote. Des militants péquistes font circuler un graphique qui explique la situation. Jean-François Lisée les retweete.
3. Un gouvernement minoritaire péquiste ou un gouvernement minoritaire libéral
C’est un retour à la case départ pour le Québec, qui, malheureusement, ne réclame pas 200 dollars pour autant.
Une autre élection est déclenchée quatre mois plus tard. Gaétan Barrette se présente alors pour Option nationale, le seul parti qui a des chances de gagner, maintenant que la commission Charbonneau s’est intéressée au financement des partis politiques.
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À propos de Mathieu Charlebois
Ex-journaliste Web à L’actualité, Mathieu Charlebois blogue sur la politique avec un regard humoristique depuis 2014. Il est aussi chroniqueur musique pour le magazine L’actualité depuis 2011 et co-rédacteur en chef du webmagazine culturel Ma mère était hipster, en plus d’avoir participé à de nombreux projets radio, dont Bande à part (à Radio-Canada) et Dans le champ lexical (à CIBL). On peut le suivre sur Twitter : @OursMathieu.
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