Le Parti québécois a dévoilé, mardi, un plan pour Montréal d’une désolante vacuité.
La stratégie électoraliste à souhait, qui tient en quatre pages, passe à côté de l’essentiel. Montréal n’aura pas plus de pouvoir et d’autonomie fiscale que Saint-Jérôme sous un gouvernement Marois.
En conférence de presse, le ministre de la Métropole, Jean-François Lisée, a indirectement révélé le but de l’opération. Les péquistes veulent plus que leurs six sièges actuels à Montréal.
Pour séduire l’électorat, le PQ propose quatre grands axes pour «mieux» faire tout à Montréal : mieux habiter, mieux circuler, mieux travailler, mieux vivre.
La plupart des mesures, comme le prolongement de la ligne bleue du métro, ont déjà été annoncées. D’autres mesures, comme le plan pour ramener les familles à Montréal, appartiennent au registre des promesses typiques des candidats à la mairie. Pas plus tard qu’en novembre dernier, le maire Denis Coderre et ses principaux adversaires ont fait un bout de chemin sur ce thème.
Le plan est une ode à la gloire du Parti québécois, qui se vante d’avoir sorti à lui seul Montréal de sa morosité au cours des 18 derniers mois. À lire le document, les problèmes de corruption, de retard dans les grands travaux et de collusion sont définitivement chose du passé.
Il faudra s’en souvenir, si jamais les problèmes réapparaissent un jour.
Les écoles fermées pour cause de moisissure, elles, sont toujours fermées, rappelait à juste titre Benoit Dutrizac au 98,5 fm. Rien n’a changé à ce chapitre, malgré l’arrivée du PQ. L’animateur n’achète pas «l’infopub» du ministre Lisée.
Le gouvernement provincial pourrait-il faire preuve de plus d’ambition et d’imagination pour Montréal, la métropole culturelle et économique du Québec ?
Il n’y a rien, mais absolument rien sur la fiscalité de l’agglomération dans cette plateforme. Montréal sera-t-elle éternellement dépendante de l’impôt foncier et du bon vouloir du gouvernement provincial, qui distribuera des offrandes électorales ici et là, une fois tous les quatre ans ?
Le programme du PQ est un peu plus encourageant pour Montréal que ne l’est le plan intitulé Réussir Montréal, Réussir à Montréal. Le programme propose en effet de confier à Montréal «un pouvoir habilitant plus large et mieux ciblé lui permettant d’assurer des sources de financement stables, récurrentes et indexées».
Il faudra bien que le PQ précise la portée de ces engagements avant la fin de la campagne, car la métropole mérite plus qu’une poignée de bonbons et des bons mots du rhéteur en chef du PQ.
Pour que la métropole puisse prendre le contrôle de ses destinées, il lui faut plus de pouvoirs et, surtout, un élargissement de son assiette fiscale.
Tant que l’État québécois n’abordera pas cette question de front, Montréal, le poumon du Québec, aura le même statut qu’une simple bourgade.
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À propos de Brian Myles
Brian Myles est journaliste au quotidien Le Devoir, où il traite des affaires policières, municipales et judiciaires. Il est présentement affecté à la couverture de la commission Charbonneau. Blogueur à L’actualité depuis 2012, il est également chargé de cours à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). On peut le suivre sur Twitter : @brianmyles.
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