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«Nous n’avons pas au Québec de problèmes de langue mais un problème de langage

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Photo: Flavio Freitas/Flickr

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Mathieu Bock-Côté: Vous avez souvent dit que les Québécois entretenaient un rapport particulier à la langue. Officiellement, nous y tenons. Et je crois qu’effectivement nous y tenons. Mais nous la maîtrisons très imparfaitement. Les mots ne viennent jamais pour nommer les choses. Nous nous réfugions aisément dans quelques mots clés à la mode qui masquent bien mal l’absence de pensée. En quoi l’inculture, ou les limites de notre maîtrise du français, contribuent-elles à une certaine impuissance culturelle québécoise? Et peut-être même à une certaine impuissance politique?

Jacques Godbout: Nous n’avons pas, au Québec, de problèmes de langue, mais un problème de langage. La façon que nous avons d’utiliser la langue révèle notre esprit. Notre langage devrait nous permettre de communiquer avec les francophones du monde, mais nous restons désespérément attachés à notre idiome. René Lévesque s’était convaincu de promulguer la loi 101, outre d’interdire l’école anglaise aux francophones, il espérait éliminer le «joual» et non pas l’anglais! C’était l’époque où René Lecavalier, journaliste du sport, donnait de la noblesse aux soirées du hockey.

Robert Bourassa a par la suite proclamé, faut-il le rappeler, le français langue officielle, était-ce vraiment la peine? Aujourd’hui une langue familière (souvent vulgaire) se retrouve sur toutes les scènes, c’est la langue pratiquée par plusieurs humoristes, des artistes de variétés, des comédiens de feuilletons télévisés, de nombreux enseignants et même parfois c’est aussi celle des échanges entre journalistes et universitaires. À propos de journalistes, prêtez l’oreille à ceux de la radio qui s’amènent souvent au micro avec une coupure de journal, du New York Times ou du Globe & Mail, dont ils veulent nous transmettre la substantifique moelle. Ils parlent alors un étrange charabia qui sent ce que Gaston Miron nommait le «traduidu».

On entend de moins en moins un langage relevé, savant ou tout bonnement respectueux des règles. Desquelles, du, dont, et le reste ont disparu. S’est ajouté le «çala» pour faire court. Qu’un journaliste à la radio répète «il est pas capable» plutôt qu’«il est incapable» me hérisse, il existe des mots et des locutions pour tout dire ! Nous nous privons des nuances que permet une langue qui a accumulé une richesse lexicale depuis mille ans! Montréal est une ville menacée par la pauvreté du français beaucoup plus que par la langue anglaise. Chaque fois que Gaston Miron rentrait d’Europe il se désespérait de notre lexique famélique : «Porte, portière, portillon, portail, huis, disait-il, c’est fou ce qu’on peut ouvrir quand on a les mots pour le dire!»

Les petits enfants à qui les parents lisent des histoires illustrées apprennent un vocabulaire précis, ils parlent à trois ans «comme des livres», mais ils appartiennent à une classe privilégiée. C’est à l’école que cela se gâte, car on tient pour acquis que la majorité des élèves québécois d’origine canadienne-française parlent français. Ce n’est pas tout à fait juste. Certains utilisent en arrivant en classe une langue qui n’est ni grammaticalement ni syntaxiquement française, ils ignorent les accords, disposent d’un vocabulaire simpliste. Les enfants à qui on n’a pas lu de contes dans leur petite enfance auraient besoin d’un cours intensif de français langue seconde. Évidemment personne ne va proposer pareille insulte à la nation, alors les Québécois grandissent et vieillissent avec leurs approximations, bercés par le langage audiovisuel de leurs semblables.

Tous les croisés de la loi 101 devraient d’abord proposer aux Québécois de parler notre langue officielle, mais le sujet est sensible, allez dire à un Québécois de soigner son langage! Il vous répondra que son langage n’est pas malade et se réjouira d’entendre un immigré emprunter son accent, se contentant des cinq cents mots de la langue familière. Au fond, ce rapport folklorique à la langue française de l’Ancien Régime est une autre manifestation d’un repli sur soi qui, paradoxalement, prétend être une affirmation identitaire. S’affirmer, c’est s’imposer au monde et non pas coucouner derrière ses frontières linguistiques.

*****

L97827646229641Le tour du jardin: Entretiens avec Mathieu Bock-Côté sur les livres, la politique, la culture, la religion, le Québec et la saisine, par Jacques Godbout, Éditions du Boréal. En librairie le 11 février 2014.

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Visiter les Calanques de Marseille c’est comme voyager au bout du monde dans un endroit à la fois mythique et captivant. Mais comment se permettre une telle fantaisie ? Justement, une sortie dans les Calanques rentre pratiquement dans l’air du temps et peut convenir à n’importe quel voyageur. Mais pour bien marquer cette journée, autant s’assurer d’avoir fait le bon choix du circuit.

Autour des itinéraires dans les Calanques

Avant de se décider de quel circuit choisir, toujours est-il d’évoquer les itinéraires possibles pour une sortie dans les Calanques avec Bleu Evasion. Du Parc national des Calanques, on peut certainement prendre le large en direction des plus belles calanques de Marseille entre Sormiou et Cassis. Le parc national des Calanques est une destination mythique pour ceux qui rêvent d’évasion sur la grande bleue. La visite promet détente absolu et dépaysement total. Du parc national également, on passe d’une ville à une autre depuis Sugition à Morgiou en passant par Port Pin et Port Miou. Un autre itinéraire reste envisageable pour une sortie dans les Calanques. Il s’agit du circuit dans l’archipel de Frioul. Les îles de Frioul proposent de multiples activités nautiques mais aussi des randonnées terrestres à part entière. Le château d’if fait partie intégrante du voyage et convie à une découverte historique sans parler de la fameuse légende de Monte Cristo.

Le circuit dans les Calanques de Marseille

Pour mieux trancher, autant passer en revue toutes les possibilités de circuit à commencer par le circuit des Calanques. Il reste propice à une simple visite qu’à la pratique des activités nautiques. Voyager au cœur du parc national de Marseille est un honneur pour ceux qui aiment la nature et à ceux qui recherchent une échappée belle. En d’autres termes, il n’y a pas meilleur endroit pour se perdre que dans le parc national. D’ailleurs, ce ne sont pas les activités qui manquent en dehors des plaisirs nautiques. Visiter le parc national c’est comprendre l’intérêt pour la préservation de ce milieu fragile doté d’une biodiversité rare au monde. Les voyageurs peuvent passer d’une Calanque à une autre et profiter des paysages immaculés qui se succèdent au rythme du bateau. A ce propos, la location d’un bateau s’impose également lorsqu’on souhaite vivre une expérience de voyage inoubliable dans les Calanques. On peut trancher entre un bateau à moteur et un Catamaran.

Le circuit dans l’archipel de Frioul

Frioul est un vrai paradis pour les plaisanciers et les férus des sports nautiques. Il s’apparente plus à une pratique d’activités nautiques qu’à une simple découverte des îles. Faire une immersion dans l’archipel de Frioul c’est comme s’évader dans un monde sorti tout droit d’un conte de fée. Au programme : la plongée sous marin, le scooter sous marin, la baignade, la bouée tractée, le farniente et la visite des îles et en particulier du Château de l’île d’If. En bref, choisir un circuit dans les Calanques n’est pas évident, raison de plus pour personnaliser son excursion en combinant les deux circuits en un seul voyage.


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