Après avoir suivi 68 experts américains du marché boursier et colligé leurs quelque 6 600 prévisions, CXO Advisory conclut que la fiabilité de leurs analyses frôle les 47 %.
En d’autres mots, tirez à pile ou face et vos chances de fructifier vos avoirs seront meilleures.
Il s’agit d’une moyenne, puisque la justesse des pronostics émis entre 2005 et 2012 par les populaires «gourous» varie de 21 % à 68 %.
Ainsi, Jim Cramer, de CNBC, affiche un score de 46,8 %, tandis qu’Abby Joseph Cohen, principale analyste de Goldman Sachs, n’est crédible que dans 35,1 % de ses prévisions.
Comme le montre l’histogramme suivant, les experts avec une performance s’approchant de 70 % se font rares.
Comment expliquer un taux moyen sous la barre des 50 % ? L’étude avance quelques pistes de réponses : les analystes pourraient avoir gonflé leurs prédictions pour se démarquer de la concurrence. Ou encore, la période étudiée pourrait suffisamment différer des précédentes pour que les experts aient échoué à adapter leurs analyses.
Honnête, CXO Advisory admet quelques faiblesses méthodologiques dans son enquête.
Par exemple, certaines prévisions sont considérées comme plus importantes. Or, elles ont toutes été traitées sur un pied d’égalité. «Autrement dit, mesurer la fiabilité des prévisions, ce n’est pas comme évaluer le rendement d’un portefeuille», indique l’étude.
Cette critique a d’ailleurs été reprise par Michael Harris, un spécialiste en trading, qui nuance entre autres la comparaison avec le pile ou face :
«Si, lorsque la pièce tombe sur pile, la rémunération est de 2 $, et que lorsqu’elle tombe sur face, la perte est de 1 $, l’espérance de gain à long terme est de 50 cents par lancer. Et ce, même si la probabilité de tomber sur face est de 50 %. […] Si un « gourou » voit ses prédictions à long terme se réaliser une fois sur deux, mais engendrer en moyenne deux fois plus de gains quand elles se réalisent que de pertes quand elles ne se réalisent pas, il est profitable sur le long terme.»
CXO Advisory rappelle par ailleurs que cette étude «ne constitue pas un test pour savoir si les opinions et les arguments des gourous sont intéressants, stimulants ou utiles, mais pour anticiper le comportement global des marchés financiers».
Ce «comportement» ne sera plus scruté par la firme, puisqu’elle a décidé de mettre un terme à la populaire étude.
«Le défi était non seulement de colliger et de classer les prévisions, mais aussi de trouver sans cesse de nouveaux gourous pour remplacer ceux qui quittent. Le taux d’exactitude a été très stable au cours des dernières années, et je doute fort que de continuer à recueillir des prévisions aurait une incidence notable sur les résultats», a expliqué Steve Lecompte, de CXO Advisory, au magazine Forbes.
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