TORONTO – Le Montréalais accusé d’avoir planifié un attentat terroriste contre un train de passagers a fait d’une comparution à Toronto qui devait être rapide et sans histoire, mercredi, une charge contre la fouille à nu et le mariage gai.
Chiheb Esseghaier, l’un des deux Canadiens accusés relativement au présumé complot visant un train de Via Rail, a apostrophé le juge John McMahon, de la Cour supérieure, pour l’avoir interrompu.
Esseghaier et son coaccusé, le Torontois Raed Jaser, tous deux dans la trentaine, étaient en cour, mercredi, pour une comparution — qui se voulait brève — visant à fixer une nouvelle date pour la suite des procédures.
Cette date a éventuellement été fixée au 21 février, devant un autre juge — mais pas avant que le Montréalais, qui n’a pas d’avocat, se plaigne bruyamment d’avoir été fouillé à nu mercredi, et y aille de plusieurs commentaires contre le mariage gai.
Esseghaier s’est plaint d’avoir été contraint de montrer ses parties génitales aux agents de sécurité au palais de justice avant sa comparution, déplorant qu’une division du système judiciaire — le tribunal — n’a pas confiance en l’autre — la prison —, ce qui démontre selon lui la faiblesse du système.
«Où est-ce que je me serais procuré une arme? Où est-ce que je me serais procuré de la drogue? J’ai été dans ma cellule durant les neuf derniers mois», a-t-il lancé.
Le juge a patiemment expliqué que de tels cas s’étaient avérés, mais l’accusé n’a pas tardé à confronter le magistrat.
Chiheb Esseghaier a souvent profité de ses comparutions pour contester le Code criminel, en affirmant qu’il refuse d’y être soumis puisqu’il a été rédigé par des humains, et non par Dieu, et qu’il est par conséquent imparfait.
Mercredi, il se trouvait pour la première fois devant le juge McMahon. Le juge a laissé Esseghaier jeter son fiel pendant quelques minutes avant de lui suggérer à plusieurs reprises qu’il serait dans son meilleur intérêt de recourir aux services d’un avocat.
«Vous m’avez interrompu et je veux être en mesure de terminer», a simplement dit le Montréalais. «Le Code criminel, comme je l’ai dit, est rédigé par des humains (et par le fait même) nous tournons le dos aux lois divines pour suivre les lois des humains», a-t-il poursuivi.
Chiheb Esseghaier a gesticulé à l’endroit des agents de sécurité, des avocats et de l’assistance, et s’est lancé dans un discours contre le mariage gai. Il a semblé dire que puisque le Code criminel n’interdit pas le mariage gai, il va à l’encontre des lois de Dieu et est, à ses yeux, non valide.
M. McMahon a tenté d’intervenir, et lorsque l’accusé l’a de nouveau apostrophé, il lui a dit que ses opinions sur le Code criminel n’étaient pas pertinentes pour les procédures en cours.
Raed Jaser, Torontois qui est représenté par l’avocat John Norris, et qui s’était vu refuser une libération sous caution en novembre, n’a rien dit durant l’audience de mercredi. Le résidant permanent de descendance palestinienne fait face à quatre accusations, notamment d’avoir comploté afin de commettre le meurtre de personnes inconnues au profit d’un groupe terroriste.
Chiheb Esseghaier, natif de la Tunisie, qui poursuivait au Québec des études de doctorat sur les nanocapteurs, fait face à cinq chefs d’accusation, notamment d’avoir sciemment participé à une activité d’un groupe terroriste ou y avoir contribué.
Les deux hommes avaient été arrêtés en avril dans leur ville respective.
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