Le Québec vit au-dessus de ses moyens. Telle est la conclusion de la récente étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC-Montréal.
Voilà une autre étude qui montre que l’économie du Québec traîne de la patte et commence à accuser un sérieux retard face aux économies comparables.
La semaine dernière, la Chaire de recherche sur la fiscalité et les finances publiques de l’Université de Sherbrooke annonçait des jours sombres si la performance économique du Québec ne s’améliorait pas.
Celle de l’économiste Robert Gagné, de HEC-Montréal — publiée cette semaine —, montre d’un autre angle la même réalité.
Le PIB par habitant des Québécois exprimé à parité du pouvoir d’achat est de 17 % inférieur à la production moyenne générée par chaque Canadien en tenant compte du coût de la vie. Il n’est que de 44 428 dollars au Québec, contre 52 177 dollars pour l’ensemble du Canada ou 49 940 dollars en Ontario.
À cet égard, le Québec ne devance que les provinces maritimes, et l’écart avec le Nouveau-Brunswick n’est que de 6 %.
Qu’est-ce qui explique la piètre performance du Québec ? Parmi les facteurs, soulignons la faible productivité du travail, alors que nous nous classons au sixième rang au Canada. Cette faible productivité s’explique elle-même par un niveau d’investissements privés bien en deça de notre poids dans l’économie canadienne.
Retenons donc que notre économie n’est pas aussi performante que celle de nos voisins et de la plupart des contrées comprises dans un échantillon regroupant 20 pays industrialisés membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pourtant, le poids des dépenses publiques est de 25 % plus élevé qu’en Ontario.
Alors que certaines provinces comme l’Ontario et l’Alberta ont accru leurs dépenses publiques à cause d’une augmentation importante de leur population, 80,5 % de la hausse enregistrée au Québec s’explique par une croissance de l’offre de services publics.
Les dépenses des administrations publiques atteignent 47 % du PIB québécois, ce qui nous place au même niveau que la France et l’Italie. La proportion est de 38 % en Ontario — presque au niveau moyen des 20 pays retenus pour la comparaison.
Bref, nous dépensons au même niveau que les Danois et les Suédois, mais sans avoir une économie aussi prospère. D’où l’idée que nous vivons au-dessus de nos moyens.
Comment financer le tout ? En taxant et en empruntant. Le poids fiscal total des Québécois atteint 37,5 % de la taille de leur économie, contre 33,7 % en Ontario et 32,5 % pour l’ensemble du Canada. Il n’y a qu’une seule juridiction au pays où la somme des taxes et impôts soit plus élevée.
La situation économique et financière du Québec est difficile. Nous avons besoin de projets, d’audaces et de richesses. Nous devons encourager les promoteurs et les entrepreneurs. Surtout, nous devons passer outre les sentences de nos opposants professionnels et passer notre sous-sol au scanner pour trouver des filons susceptibles de créer des emplois et des revenus.
Le Québec a besoin de fric pour maintenir cette illusion de confort et de bien-être.
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