Bombardier vient d’annoncer le licenciement de 1 700 employés. Ça va mal. Mais l’avionneur en a vu d’autres.
Il y a 10 ans, alors que la CSeries n’était qu’à l’étape de projet, Bombardier avait éliminé 30 000 postes et fermé des usines en Europe.
Le nouveau programme, lancé en 2008 après plusieurs années d’hésitations, se présentait comme la planche de salut de l’entreprise québécoise.
Ce projet de 3,4 milliards sera-t-il, au contraire, celui qui la fera couler ?
C’est ce qu’on peut se demander à la lumière des mauvaises nouvelles des derniers jours : délai de livraison des nouveaux appareils, baisse du carnet de commande, décote de l’agence de notation Fitch, licenciements… Pierre Beaudoin, le président et chef de la direction, a de grands défis à relever. En voici cinq.
1) L’état de santé de l’économie
Quand vos clients vont mal, il y a de fortes chances que vous aussi. Bombardier avait misé sur une reprise dans le marché du jet d’affaires pour l’aider à financer le développement de la CSeries. Or, depuis la crise de 2008, ce marché n’a jamais véritablement décollé. En 2013, Bombardier a vu ses ventes d’avions commerciaux et de jets d’affaires fondre de 19 %.
2) Manque de liquidités
Mettre au point un nouvel appareil est long et coûte extrêmement cher. Les avionneurs dépensent de grosses sommes qu’ils ne vont récupérer que plusieurs années plus tard. Ils doivent avoir assez d’argent dans leurs coffres pour «faire le pont». En reportant la livraison, les coûts de Bombardier continueront d’augmenter, sans compter les pénalités qu’elle devra payer à ses clients.
3) Le financement
Où Bombardier ira-t-elle chercher l’argent s’il en manque ? Et à quel coût ? L’agence de notation américaine Fitch a indiqué qu’elle dévaluait la cote de crédit de Bombardier, la faisant passer de «BB» à «BB-». Les investisseurs sont inquiets et la plupart des analystes ne recommandent plus l’achat de l’action, qui a chuté de 10 % en deux jours dès l’annonce du report de la CSeries.
4) Assurer la fidélité des clients
Les clients seront-ils encore là quand Bombardier sera enfin prête à livrer ses appareils ? La question se pose. Des clients pourraient en profiter pour annuler leur commande, et ceux qui hésitaient avant d’en passer une seront peut-être encore plus hésitants. Ils pourraient choisir d’aller vers un concurrent comme Boeing ou Airbus, qui offrent des appareils similaires.
5) Retrouver le personnel qualifié qu’elle doit laisser partir
Pour une entreprise, il est toujours risqué de mettre des employés à pied, surtout lorsqu’il s’agit d’emplois spécialisés et stratégiques, comme en aérospatiale. Ceux-ci peuvent être recrutés par les concurrents. La direction de Bombardier s’est d’ailleurs empressée d’annoncer que les travailleurs mis à pied auraient priorité pour occuper d’autres postes vacants dans l’entreprise, le temps que le ciel se dégage…
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