Le marché du travail comptait 46 000 emplois de moins au Canada en décembre, dont 10 000 de moins au Québec. Voilà une bien triste façon de terminer une année 2013 qui aura été, somme toute, fort décevante.
Jetons d’abord un coup d’œil sur les données de l’enquête sur la population active de décembre.
Le taux de chômage canadien passe de 6,9 % à 7,2 %. Au Québec, il augmente d’un demi point, à 7,7 %. C’est qu’en plus des emplois perdus, 12 000 personnes ont rejoint le marché du travail en décembre.
En décembre 2012, le taux de chômage était de 7,3 %. Le taux d’activité (personnes de 15 à 64 ans qui occupent un emploi ou qui sont à la recherche d’un travail) et le taux d’emploi sont aussi en recul comparativement à décembre 2012.
Ces résultant sont d’abord décevants. Les économistes s’attendaient à une faible création d’emplois en décembre, mais pas à la perte de 46 000 jobs.
Les données d’aujourd’hui vont assurément malmener le dollar canadien, qui avait glissé à 91,53 cents américains vers 9 heures 50, vendredi matin — une baisse subite de 0,75%. L’année 2014 sera celle du huard anémique, et les emprunteurs peuvent déjà se rassurer : les taux d’intérêt resteront bas.
L’économie canadienne déçoit. Elle n’a ajouté que 102 000 emplois pendant toute l’année 2013, soit une moyenne mensuelle de 8 500 jobs. La moyenne était de 25 900 en 2012, soit trois fois plus. C’est la pire performance de l’économie canadienne depuis la récession de 2009.
Quant à l’économie québécoise, elle fait, au mieux, du surplace. De décembre 2012 à décembre 2013, elle n’aurait ajouté que 2 100 emplois et compterait 43 800 jobs à temps plein de moins.
Mercredi dernier, les économistes du Mouvement Desjardins expliquaient que l’économie québécoise profitera, cette année et l’an prochain, de la meilleure santé économique de ses partenaires commerciaux, mais que les enjeux restent énormes, compte tenu du poids que fait peser la démographie sur sa croissance future.
Au Québec, l’accélération des économies mondiale et américaine prévue à compter de 2014 permettra un redressement du commerce extérieur, ce qui donnera un second souffle à l’économie de la province. Toutefois, de profonds problèmes structurels, comme la démographie, ralentiront la cadence de l’économie et les gains de productivité ne pourront pas compenser totalement. Le vieillissement de la population sera plus rapide au Québec puisque la vague de baby-boomers a été plus importante qu’ailleurs. À moyen terme, le cycle d’expansion du Québec prendra ainsi du retard par rapport au reste de l’Amérique du Nord. Après le rebond cyclique attendu en 2014 et en 2015, qui permettra temporairement au PIB réel de renouer avec un rythme de croissance d’environ 2,0 % par année, la croissance économique tendra graduellement vers 1,5 %.
Un marché du travail qui se traîne les pieds et une faible croissance économique vont drôlement compliquer la vie de Nicolas Marceau et de ses successeurs.
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