Le retour de voyage est sans doute le moment le plus difficile d’un long voyage ou d’un tour du monde. Certes, nous sommes toujours heureux (en général) de rentrer au bercail. Pour autant, les retours de voyage sont souvent marqués par un blues, voire une petite déprime. Voici quelques tuyaux pour mieux gérer le retour de voyage.
Après chacun de mes longs voyages, le retour a toujours été un petit moment que j’appréhendais. Je savais que passés les premiers jours et les retrouvailles, cela risquait d’être difficile.
D’ailleurs, l’intensité de cette période est peut-être proportionnelle à la durée de la période durant laquelle vous avez échappé au mur. Tiens, cela me fait penser aux séparations amoureuses. Ne dit-on pas que la difficulté de celle-ci est fonction du temps passé avec l’autre ?
Je dois tout de même dire que ces périodes ont été un peu plus faciles à vivre à chaque fois, à chaque retour. L’expérience aide sans doute.
Autant vous le dire tout de suite, évidemment, il n’y a pas de solution miracle ou de petites pilules bleus pour faire passer…la pilule du retour de voyage. Niet, nada, nothing.
Ne partez pas pour autant ! Je vais quand même vous donner quelques pistes pour mieux gérer le retour. L’occasion d’en discuter entre nous.
1. Essayer de rentrer durant les beaux jours.
C’est un avantage de rentrer juste avant l’été ou pendant l’été. Déjà, il fait (normalement) , beau et chaud. Aussi, vous n’aurez peut-être pas le changement thermique à gérer. Peut-être, vous aurez un peu l’impression d’être dans la continuité.
Le soleil, c’est bon pour l’humeur, c’est prouvé. L’être humain est fait pour la lumière, pas pour l’obscurité. Pourquoi croyez-vous qu’en Bretagne, on boit beaucoup ?
L’été, c’est le mois des vacances en France. Tout le monde a cela en tête. Les Français se plaignent en général moins à l’approche de l’été et des vacances non ? Quoiqu’en ce moment…
2. Anticiper le retour de voyage
Comme il convient de préparer un minimum, un long voyage, vous vivrez mieux le retour si vous l’avez un peu anticipé.
En clair, si vous savez ce que vous aller faire et où vous allez aller.
Je pense ici notamment à ceux qui reviennent sans boulot. Lors d’un premier long voyage, il y a toujours une part de fuite. Il peut s’agir de fuir une séparation amoureuse difficile, le décès d’un proche, un licenciement économique, l’envie de changer de vie, une pression trop forte au travail, etc. Si l’envie de découvrir le monde a toujours été là, il y a souvent la présence d’un élément déclencheur dans le fait de franchir le pas.
Entre parenthèses, fuir n’est pas forcément le bon mot d’ailleurs. A la place de fuite, employez le verbe « s’éloigner », « prendre l’air » etc.… La fuite a une connotation péjorative, hors, il existe des bonnes fuites.
Donc, si au moment du départ, vous étiez dans un de ces cas, il va falloir réfléchir un tant soit peu à la direction que vous voulez donner à votre vie personnelle et/ou professionnelle.
J’ai rencontré pas mal de voyageurs qui ne savaient pas au niveau professionnel que faire de leur vie. Ils pensaient que durant leur voyage, ils auraient le temps d’y réfléchir. En réalité, la plupart de ces voyageurs sont rarement plus avancés au moment du retour de voyage. Le temps passe vite et la réflexion et la contemplation ont aussi des leurs limites. L’action est importante.
Et puis, cela reste assez difficile et abstrait de prendre une décision précise à l’autre bout du monde.
Pour autant, il convient de cerner au moins quelques notions et d’y voir plus clair quant à vos envies.
3. Retrouvez vite un boulot
Il est certainement plus simple de reprendre son travail dès que l’on rentre. C’est le cas de ceux qui ont opté pour le congé sabbatique. Certes, un temps de transition est peut-être mieux. D’un côté, reprendre sans tarder le travail évite de trop cogiter, avec le blues qui vient parfois avec.
C’est bien connu, trop cogiter, ce n’est pas forcément très bon. Pour ceux qui reprennent un travail dès leur arrivé, le retour de voyage sera mieux vécu sans doute.
Qu’en pensez-vous ?
Si vous n’avez pas de boulot au retour de votre voyage, et bien, cela va être moins évident…Bon, je vous aide pas là je sais.
Ce fut mon cas pendant des années, car pendant longtemps, j’ai alterné CDD et long voyage. Oui, je n’ai jamais recherché un CDI, ce n’est pas courant.
Les retours n’étaient pas forcément évidents donc pour moi. Heureusement, je ne m’étais jamais plus de 2 ou 3 mois pour retrouver un poste. Pourtant, j’étais loin d’être dans un secteur d’activité vraiment porteur et en manque de main d’œuvre.
Peut-être j’ai eu un peu de chance. Surtout, je pense que cela vient de moi, plus égocentriquement. Sérieusement, j’avais la niaque et la confiance aux entretiens. Je pensais vraiment que j’allais retrouver vite un boulot. Le fait d’être sûr de soi, vous le savez, cela aide dans bien des choses.
4. Soyez actif !
C’est sans doute le plus important. Dès votre retour, soyez actif ! Prenez des rendez-vous si vous souhaitez changer d’activité (cela arrive souvent), ou de travail.
Faites du sport, bougez ! Une activité physique régulière apporte beaucoup de choses, vous le savez. Dans des périodes un peu difficiles au niveau du moral, le sport est un bienfait contre le stress, l’angoisse ou la déprime. Et puis, cela éclaircit les idées !
En plus, vous avez le temps si vous ne reprenez pas tout de suite un travail, profitez-en ! Lisez, découvrez une nouvelle activité, apprenez une nouvelle compétence, etc.
A chaque retour d’un de mes longs voyages, j’ai toujours fait beaucoup de choses. Clairement, à n’en pas douter, cela m’a aidé à passer le cap du retour.
J’ai eu des périodes de riches lecteurs ou je découvrais de nouveaux auteurs. J’ai approfondi ou découvert certains domaines.
Par exemple, à Paris, j’aimais beaucoup ces périodes, car j’en profitais pour visiter les musées que je ne connaissais pas. En plus, dans la journée et en semaine, il n’y a pas foule, c’est tranquille !
5. Sortez, rencontrez vos amis
Personnellement, j’ai tendance après un voyage au long cours en solitaire à être un peu solitaire à mon retour. Comme pendant des mois, je me suis « passé » de mes amis, j’éprouve moins le besoin de les voir, passé les retrouvailles du retour. D’ailleurs, on me l’a parfois reproché.
C’est un peu comme si j’étais encore dans la continuité du voyage.
Enfin, c’est une question de personnalité avant tout, je crois.
Et vous, de votre côté ?
6. Voyagez chez vous !
Nul besoin d’aller très loin pour voyager. Le voyage, c’est avant tout un regard et un état d’esprit.
Dans votre région et même dans votre rue, peut-être avez-vous manqué de ce regard. Le retour d’un long voyage peut vous permettre de renouveler votre regard sur votre environnement.
Peut-être que vous vous attarderez pour discuter avec le gérant égyptien de la pizzeria.
Bref, vous avez compris la démarche.
Et puis, la France est un beau et riche pays, je suis sûr qu’il y a nombre de régions que vous ne connaissez pas, non ? Si vous avez du temps libre, partez à la découverte de votre quartier, de votre ville ou de votre région.
7. Pensez à votre prochain voyage !
Même si celui-ci se limite cette fois à deux semaines et qu’il ne sera pas avant quelques mois, cela peut vous aider.
Comment on dit, dans les moments difficiles, il vaut mieux penser aux bonnes choses.
Commencez à économiser tout de suite, même si c’est de manière symboliqueJ.
Réfléchissez à votre prochaine destination, renseignez-vous, lisez des livres sur sa culture, l’histoire etc.
8. Prolongez votre voyage
Certains aiment faire des albums photos de leur voyage à leur retour. Avec l’impression numérique, le coût est vraiment raisonnable et le résultat très pro !
Je connais quelques amies qui après leur tout du monde ont fait imprimer ce genre de livre. C’est Le Livre de leur voyage, il trône toujours quelque part dans leur salon. C’st une belle façon de boucler la boucle et faire quelque chose de concret avec toutes ces photos et aventures.
Je connais un ami qui après deux ans de vélo en Amérique du Sud s’est vu offrir par ses parents plusieurs albums réalisés en scrapbooking. Pour l’avoir vu, le résultat est vraiment chouette ! C’est du travail qui vous occupera pendant des semaines.
Vous pouvez aussi organiser une petite projection chez vous, avec vos amis. C’est sympa, surtout si vous prenez des photos de bonne facture.
J’ai parfois fait cela de retour de voyage, de bons souvenirs. Pour ces soirées, je préparais quelques encas à manger en relation avec le pays. Ou des boissons comme tu tchai pour l’Inde.
Bon, après, il ne faut pas trop souler vos amis avec vos photos et histoires, sinon, vous risquez de conforter Sacha Guitry :
« En somme, je m’aperçois que les voyages, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu’on est revenu »
Enfin, si vous avez un blog de voyage, continuez à le mettre à jour et à publier quelques articles et photos sur votre voyage.
9. Rencontrer d’autres passionnés
Pour cela, le top, ce sont les associations de voyageurs.
La plus importante est surement ABM, pour Aventure du Bout du Monde. Cette association organise un grand festival de voyage chaque année en septembre.
De plus, elle possède plusieurs antennes en Province : Lyon, Rouen, Avignon notamment.
Le centre de Paris possède un centre de documentation pour préparer votre voyage. Des sorties sont aussi organisées, ainsi que des ateliers et rencontres.
Si dans votre entourage, vous avez peu de gros voyageurs, quoi de mieux que de rencontrer des passionnés. Ils sauront vous comprendre et vous vous sentirez compris. C’est important.
Vous saurez ainsi où vous pouvez aller pour trouver de l’énergie positive.
10. Les festivals de voyage
Ce sont des événements un peu dans le même esprit que les associations de voyageurs. Le temps d’un week-end, ils organisent une grande messe du voyage. Là aussi, beaucoup de bonnes vibrations.
Il y a surement un festival de voyage près de votre région. Vous avez une liste sur cette page.
A lire: les festivals de voyage en France.
Le, ou l’un des plus grands festivals de voyage, c’est celui du Grand Bivouac à Albertville. Il se déroule fin octobre chaque année. J’y suis passé cette année, beaucoup de projections, de stands, de rencontres, et le tout dans un cadre de toute beauté.
Ce qu’il ne faut pas faire
Quelques attitudes à éviter au retour :
- Ne pas avoir du tout de projets pour la suite. C’est je crois le pire.
- Ne rien faire, rester chez vous. Mauvaise idée, c’est le meilleur moyen pour inviter Dame Déprime chez vous. Elle risque de sentir comme chez elle ensuite.
- Se fermer aux autres…
Différentes phases
Vous allez passer durant différentes phases lors de votre retour de voyage.
Tout d’abord, les premiers jours seront excitants, vous revoyez vos proches, votre esprit est encore baigné par vos expériences. Vous êtes encore dans le prolongement du voyage, vous avez la pêche !
Puis, le temps passant, petit à petit votre humeur peut en prendre un coup. Une certaine routine se réinstalle, les côtés négatifs de la France vous apparaissent davantage et pour un peu que vous soyez de retour de voyage en hiver, le manque de soleil joue un rôle également.
Certains voyageurs connaissent alors une vraie déprime. Pour d’autres, il s’agit d’un coup de blues passager. Nous ne réagissons pas tous de la même manière.
Ces différences s’expliquent par la durée du voyage, l’intensité du voyage et des expériences vécues et surtout notre personnalité.
Enfin, après quelques semaines ou quelques mois, vous êtes dans la troisième phase. Vous vous êtes réadaptés à la société, un peu comme une brique retrouvant sa place bien ordonnée dans le mur.
.A lire :Comme une brique dans un mur
La capacité d’adaptation est une des qualités de l’être humain. C’est comme cela que notre espèce a survécu pendant des millénaires.
Il y a aussi la lecture de blog de voyage comme celui-ci bien sûr. Mais si vous êtes là, cela va de soit !
Le mieux est d’avoir un peu préparé son retour de voyage. Je pense surtout aux projets futurs et à la direction que l’on veut donner à sa vie.
Voilà pour ces quelques conseils pour mieux gérer une retour de voyage. En avez-vous d’autres ?
Avez-vous déjà connu une déprime post-voyage?
Consultez la source sur Instinct-voyageur.fr: Déprime de retour de voyage mon guide contre le blues du voyageur