Un pot de peinture pour régler les problèmes de congestion routière à Montréal. Misère.
Denis «pense petit» Coderre a montré lundi soir, lors du débat sur l’économie diffusé à RDI, les raisons pour lesquelles le milieu des affaires se méfiait tant de sa candidature.
À force de simplifier son message, M. Coderre verse dans le simplisme. Pour lui, pas question d’investir dans les grands projets. «J’aime mieux investir dans la peinture. Peut-on avoir des infrastructures qui fonctionnent?», a-t-il lancé.
La remarque visait son adversaire, Richard Bergeron, qui ose rêver d’un tramway pour Montréal (un projet évalué à un milliard de dollars sur 30 ans). Pour Denis Coderre, il vaut mieux faire des nouvelles voies réservées pour les autobus. Un coup de pinceau ici et là sur la chaussée, et les problèmes seront réglés.
Son analyse des problèmes du transport à Montréal sied parfaitement aux attentes des banlieusards. Il ira chercher bien des votes à Laval et à Longueuil, cet aspirant maire de Montréal.
Au moins, le débat a montré les différences marquées entre les quatre candidats en ce qui a trait à l’économie de Montréal.
Mélanie Joly a fait une belle bourde en affirmant que le maire de Montréal ne devait pas se mêler de développement économique. Ah bon. Il aurait fallu le dire à Gérald Tremblay, qui a fait des pieds et des mains pour sauver l’épreuve montréalaise du Grand Prix de Formule 1, il y a quelques années. M. Tremblay avait bien des défauts, mais il avait su reconnaître qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés devant la menace de perdre d’importantes retombées économiques pour la métropole.
Marcel Côté s’en est très bien tiré dans ce débat. Il a eu le courage de remettre en question la taille et l’efficacité de la fonction publique de Montréal, une ville dans une ville avec ses 24 000 employés. Dans une métropole étouffée par le carcan de l’impôt foncier, il n’y a pas des millions de façons de dégager une marge de manœuvre financière tout en n’augmentant pas les taxes au-delà du seuil de l’inflation. Il faut couper.
Richard Bergeron continue de marteler son message. La politique d’électrification des transports de Québec offre à la métropole une occasion de relancer son économie autour des transports collectifs. M. Bergeron n’est pas le plus charismatique et le plus populiste des candidats dans la course. Mais encore une fois lundi, il a démontré qu’il maîtrisait les enjeux propres à Montréal.
Le seul reproche qu’on peut lui adresser, c’est de rêver. Denis Coderre n’a d’ailleurs pas manqué une occasion d’assimiler les idées de grandeur de M. Bergeron à «du dogmatisme».
L’enjeu du transport est une priorité dans les sondages. L’aversion des Montréalais pour les dépenses publiques et les grands chantiers pourrait cependant se traduire par des appuis au message attentiste de Denis Coderre.
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