L’enveloppe brune est à Gilles Vaillancourt ce que l’alcool est à Rob Ford. Il ne peut pas s’en passer.
L’ex maire de Laval n’a pas saisi la pleine mesure de son nouveau statut de présumé gangster. C’est un paria auquel aucun politicien sensé ne voudra s’associer. L’ancienne conseillère du PRO, Claire Le Bel, en a fait la démonstration éloquente cette semaine. Non seulement a-t-elle enregistré son entretien inusité avec M. Vaillancourt. Elle a transmis le fichier audio à la police, à la commission Charbonneau et à Radio-Canada.
Gilles Vaillancourt offre de l’aider «très discrètement» durant la campagne électorale. Il lui propose de faire «trois ou quatre appels pour que les gars t’aident un peu».
Pour dissiper tout doute sur ses intentions, il enchaîne: «Si vous avez besoin de moi, je serai capable de vous aider très discrètement, sans surtout le faire savoir à personne».
Malgré les accusations de fraude, complot, corruption dans les affaires municipales, abus de confiance et gangstérisme portées contre lui, M. Vaillancourt se comporte encore comme si Laval lui appartient.
Son approche avec Mme Le Bel n’est pas différente de celle qu’il a tentée il y a quelques années avec Serge Ménard, alors candidat du Parti québécois dans Laval-des-Rapides. Rien de tel qu’un petit coup de main en liquide pour payer les faux bénévoles dans une campagne. M. Ménard avait refusé l’enveloppe tendue par Gilles Vaillancourt. Le seul reproche qu’on peut lui faire est d’avoir gardé le silence trop longtemps sur cette tentative de corruption.
Avec tout ce que l’on sait maintenant sur les mœurs légères du politicien Vaillancourt, Claire Le Bel n’a pas mis de temps à comprendre. Son ex patron «attache les futurs élus» avec ses offres.
«Dégueulasse», a-t-elle lancé. «Dégoûtant», a renchéri le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault.
Sans surprise, les candidats à la mairie sont consternés. L’agression subie par l’attaché politique de Mme Le Bel, Reny Gagnon, ajoute au climat de peur et d’incertitude. M. Gagnon était présent lors de la rencontre entre Gilles Vaillancourt et Claire Le Bel. Aurait-il été puni par des hommes de l’ombre? Pour le moment, il n’y a aucune preuve permettant de relier les deux incidents… ce qui n’empêche pas Mme Le Bel de craindre pour sa sécurité. Elle bénéficie maintenant de la protection de la police.
La campagne se déroule sous l’influence de forces occultes à Laval, c’est une certitude. Quand le chef présumé d’un gang, Gilles Vaillancourt, se permet de se moquer des nouvelles lois en vigueur pour assainir la politique municipale, il y a lieu de s’inquiéter sérieusement. «La réalité, c’est qu’il y a déjà un autre système», dit le sans gêne à Claire Le Bel.
C’est une piste que les policiers doivent poursuivre. Malgré tout leur succès à Laval, l’UPAC et la commission Charbonneau ont peut-être loupé des gros poissons de la corruption.
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