Air France est encore déficitaire, mais ses dirigeants espèrent renouer avec les bénéfices dès 2014, au prix d’un vaste plan de réduction de ses effectifs. La compagnie a présenté vendredi à son comité central d’entreprise un nouveau plan de départs volontaires, à hauteur de 1.826 postes dans son personnel au sol. D’autres suivront l’an prochain pour ce qui est du personnel naviguant.
“Air France est en voie d’être sauvée, mais il faut que nous fassions tout ce que nous avons dit. Les personnels se sont engagés dans un énorme plan. On leur a demandé des efforts considérables : ils ont augmenté leur temps de travail, ils ont augmenté les heures de vol, ils ont changé leur façon de travailler”,
s’est félicité le PDG du groupe Alexandre de Juniac, ce lundi matin 7 octobre sur Europe 1.
Telle une montgolfière qui se délesterait de ses sacs de sable suspendus à la nacelle pour mieux s’envoler, Air France a décidé de réduire son personnel de plusieurs milliers de postes. La compagnie française s’est dotée d’un nom volontariste pour désigner officiellement la grande restructuration qui devrait lui permettre de renouer avec le profit et de tenir la dragée haute face aux compagnies low cost qui viennent marcher sur ses plates-bandes : « Transform 2015 ».
« La réduction des effectifs aura déjà été très significative chez Air France : 5122 postes supprimés, puis 2800 plus récemment, auxquels il faut ajouter un millier de postes à l’étranger. [...] A l’issue de Transform 2015, nous allons continuer à nous moderniser, à améliorer notre compétitivité, mais sans plan de départ massif »,
avait promis le PDG d’Air France-KLM Alexandre de Juniac, dans le journal Les Échos, mercredi dernier.
Les 2 800 postes évoqués correspondent à la seconde phase du plan « Transform 2015 » : soit les 1.826 postes dans son personnel au sol présentés vendredi + 1000 emplois dans le personnel naviguant au début de l’année prochaine, pilotes, hôtesses et stewards.
Le patron d’Air France, Frédéric Gagey, explique que la grande faiblesse de la compagnie est de ne pas savoir s’adapter aux variations saisonnières très importantes. L’idéal, estime-t-il, serait de pouvoir ajuster les effectifs de son personnel en fonction de l’activité, élevée en été, basse en hiver (schématiquement).
« Alors que notre activité est très saisonnière, nous manquons de flexibilité pour nous adapter aux périodes plus creuses. »
Le personnel doit donc s’attendre à une annualisation du temps de travail voulu par la direction.
Transavia au cœur de la stratégie
La compagnie low-cost Transavia, filiale d’Air France, aura un rôle à jouer dans cette grande stratégie, en proposant des vols pas chers au départ de l’aéroport d’Orly, pour la France et l’Europe. Frédéric Gagey indique :
« L’idée n’est pas de substituer Transavia à Air France, mais de réutiliser les créneaux horaires libérés à Orly pour développer l’activité de Transavia sur les liaisons européennes à dominante loisirs, qui offrent des perspectives de croissance et sur lesquelles les coûts unitaires de Transavia lui permettent d’être rentable»,
Des secousses chez les salariés ?
Les représentants syndicaux ne partagent pas l’optimisme de leur direction, rappelle Les Échos. Le secrétaire général de FO-Air France déplore :
« Les personnels sont inquiets ; ils n’ont plus confiance dans la direction et ne voient pas de perspective. On nous remet une couche au milieu d’un projet qui devrait nous ramener à l’équilibre. Avec le recul, on a l’impression de s’être fait berner. »
Source : Les Échos, Le Figaro
Photo : kla4067 / Flickr cc.
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