« En effet, votre partenaire est peut-être le reflet de votre part d’ombre que vous n’acceptez pas. En critiquant l’autre, c’est sans doute vous-même que vous évaluez. Il vous serait profitable d’accepter cette partie de vous afin de vous réconcilier avec votre être intérieur. Tentez de trouver les causes de votre fonctionnement. » – Magazine Psychologie
Au Québec, nous avons le bouc-émissaire idéal. Il est responsable de nos difficultés et c’est l’empêcheur de tourner en rond universel. Pourquoi le Québec traîne de la patte dans un domaine? À cause d’Ottawa, bien sûr. Pourquoi ne peut-il pas agir plus efficacement ? Le fédéral l’en empêche, évidemment. Quand ça va mal, certains ont toujours le même réflexe: ce n’est jamais de notre faute et toujours celle des autres.
Je trouve cela assez lassant comme discours et tellement enfantin.
Est-ce la faute d’Ottawa si la dette brute du Québec atteint 53,5% de son PIB, le taux le plus élevé de toutes les provinces canadiennes? Et que cette première place s’applique à toutes les définitions de la dette que l’on peut imaginer?
Est-ce la faute d’Ottawa si le Québec finance sa dette à un taux de presqu’un point de pourcentage de plus que le gouvernement fédéral (97,5 centièmes la semaine dernière)?
Est-ce la faute d’Ottawa si l’économie du Québec affiche un recul de 2,9% (rythme annualisé) au deuxième trimestre alors que l’économie canadienne est en progression de 1,7%?
Est-ce la faute d’Ottawa si l’économie québécoise compte 45 400 emplois de moins depuis le début de l’année alors qu’il y a 101 200 emplois supplémentaires dans l’ensemble du Canada?
Est-ce la faute d’Ottawa si le revenu médian des ménages est de 68 000$ au Québec contre 76 000$ pour l’ensemble du Canada et qu’il n’y a que Terre-Neuve et le Nouveau-Brunswick qui affichent un revenu médian des ménages plus faible?
Est-ce la faute d’Ottawa si Québec préfère ne pas développer ses gaz de schiste?
Est-ce la faute d’Ottawa si le Québec est la seule juridiction à avoir augmenté ses redevances minières au cours des dernières années et à préparer le régime minier le moins attrayant au pays?
Est-ce la faute d’Ottawa si le Québec perçoit à lui seul la moitié des taxes sur la masse salariale des employeurs au Canada?
Est-ce la faute d’Ottawa si plus de 1 million de patients ont dû attendre en moyenne 17 heures 30 minutes sur une civière aux urgences du Québec dans la dernière année?
Est-ce la faute d’Ottawa si le Québec est au dernier rang pour l’intégration de ses immigrants au marché du travail, immigrants qu’il est le seul pourtant à choisir en partie?
Est-ce la faute d’Ottawa si 20,2% des Québécois n’ont aucun certificat, diplôme ou grade et seulement 17,3% pour l’ensemble des Canadiens, et que 20,8% des Québécois détiennent un diplôme universitaire, contre 23,3% des Canadiens?
Est-ce la faute d’Ottawa si les Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord?
Le Québec a le droit le plus légitime d’offrir les services sociaux les plus complets en Amérique du Nord. Il peut privilégier certains secteurs industriels et refuser d’exploiter certaines ressources. Il peut choisir d’emprunter pour équilibrer son budget ou renouveler ses infrastructures. Il a aussi le droit de taxer ses citoyens en conséquence.
Mais il doit aussi assumer les conséquences de ses politiques et d’arrêter de jeter le blâme sur les autres.
Cet article Relations Canada-Québec: «C’est de sa faute!» est apparu en premier sur L'actualité.
Consultez la source sur Lactualite.com: Relations Canada-Québec «C’est de sa faute