En 2009, je suis parti une semaine avec ma sœur et ma mère pour une croisière sur le Nil all inclusive, traduisez « tout compris »: vol+ hôtels+ croisière… C’était la première fois que je faisais un voyage « all inclusive ». J’étais parti avec des a priori, j’en suis revenu avec la certitude que je ne suis pas prêt de voyager une nouvelle fois de cette façon. Voici pourquoi.
La motivation pour cette croisière all inclusive sur le Nil, c’était surtout de partir tous les trois à l’étranger. Cela faisait longtemps que nous ne l’avions pas fait. Ma mère est loin d’être une voyageuse, et assez âgée, ce type de voyage lui convenait mieux.
D’ailleurs, dans la même idée, j’avais emmené en mars dernier mon père âgé de 73 ans prendre l’avion pour la première fois.
A lire: Mon père et son premier voyage en avion !
J’étais un peu sceptique sur cette forme de voyage, mais bon, je me suis dis que cela pourrait être sympa. Cela le fut à bien des égards. J’ai découvert un pays magnifique et fait quelques belles rencontres.
Par contre, j’ai connu presque tous les clichés de ce type de voyage. La preuve :
Dés l’arrivée : l’arnaque des visas de la part des guides
Le séjour commença fort. Les guides nous firent d’entrée une arnaque classique ici en Egypte. A l’époque, ne connaissant pas le truc, je suis tombé dans le panneau comme la plupart des autres passagers.
Il faut un visa pour se rendre en Egypte, vous pouvez le prendre à l’aéroport. Jusque là, tout va bien.
Comme la plupart des autres passagers, nous pensions donc le prendre dès notre arrivée. Nous aurions pu, mais voilà que nos guides nous disent qu’il sera plus facile de le prendre sur le bateau : pas de queue à faire, nous serons entre nous. Ok, pourquoi pas.
Le problème, c’est que le visa qu’ils nous vendent est nettement plus cher que celui de l’aéroport. Bien sûr, ils ne nous ont rien dit du tout. La différence va directement dans leurs poches.
Pas très agréable non ?
A lire mon guide sur les arnaques en voyage
Croisière all inclusive ou l’ambiance colonie de vacances
Pour chaque visite à terre, nous étions séparés en deux groupes dans deux bus différents. Avec pour chacun un guide enjoué et joueur.
Ceux-ci nous avaient affublé d’un surnom : les soleils et le deuxième… m’a échappé ! Le cri de ralliement : « les soleils, vous êtes là ? » ou « les soleils, la forme ? », « les soleils.. », ok stop.
Certains soirs, des « chouettes » animations étaient organisés pour occuper tout le monde. Soirée dansante, soirée déguisée, chouette ambiance, chouettes copains (mince, j’ai l’impression de parler comme dans les guides du routard) etc.
Notre navire sur le Nil
Liberté ?
Dans un séjour all inclusive, votre liberté est réduite. Pour beaucoup de personnes, ce n’est pas un problème. Ces dernières ont besoin de se sentir limitées, c’est rassurant. Pour beaucoup, ce n’est pas un gros changement par rapport à leur vie en France. Ce n’est pas là un jugement, mais juste une constatation. Après tout, nous sommes tous différents.
Donc, par exemple, lors de cette croisière all inclusive sur le Nil, interdiction de ramener des boissons sur le bateau. Non, il vaut mieux consommer sur place une bière trois plus chère. Allez, tout le monde passe à la caisse. Pour ma part, je ne me suis pas gêné pour ramener en douce des bières et autres.
Le temps des visites est encadré, et c’est parfois des excursions au pas de course. Il ne faut pas trop s’écarter du groupe, sinon, vous êtes considéré comme en perdition. Ou un mouton noir.
L’essentiel du séjour se passe sur le navire. La croisière sur le Nil en elle-même est agréable. Cela dit, c’est toujours agréable d’aller explorer les villes où le navire fait une pause. Le truc, c’est qu’à chaque fois, vous avez peu de temps. Un peu frustrant parfois. Limite, j’avais l’impression que le personnel n’incitait guère à ce que vous quittiez le navire, afin de consommer sur place ?
Dommage, la rare fois où je me suis écarté du chemin quelques heures, je suis tombé dans une rue sur un mariage et j’ai été invité à la fête, très sympa :-).
Pendant les repas, changer de table relevait du défi, cela bouleverse l’ordre des choses, pas bien.
L’Egypte ?
Sur le navire, presque que de la musique occidentale. Il ne faut pas trop troubler les passagers. Question cuisine, ce n’était pas particulièrement égyptien, loin de là.
Alors, oui nous aurons vu beaucoup de sites intéressants, voire majestueux. Par contre, et c’est le gros défaut général de ce genre de voyage, le contact avec la population est limité.
Rabat-joies et personnes « connes »
Excusez-moi pour le dernier adjectif, j’en ai cherché un politiquement correct, mais j’ai vite renoncé. Après tout…
Dès les premières secondes, cela a commencé fort par le scandale d’une cliente. Celle-ci n’aimait pas sa chambre, je ne sais plus pour quelle raison. Elle avait peut-être une raison de se plaindre, mais le ton et la forme ne se justifiaient pas.
En fait, cette personne allait pourrir quelque peu l’ambiance sur le navire pendant tout le séjour. Tous les jours, c’était une nouvelle plainte et un début de scandale sur la qualité du service. Elle essayait de rallier à elle une partie de l’équipage.
Je ne dis pas qu’elle avait toujours tort, mais bon, encore une fois, la forme m’insupportait. Et puis, le but n’est-il pas de profiter du voyage, d’être heureux ? A quoi bon se pourrir le voyage ?
De sa voix aussi imposante que sa personne, elle émettait ses critiques à tour de bras. Son petit mari était presque parfois gêné à côté d’elle. Il ne disait rien le pauvre, réduit à son rôle de … A vous de choisir le terme adéquat.
Les bronzés en Egypte
Les animateurs-guides étaient, comme dans le célèbre film, très porté sur la chose. Pour eux, ce type de voyage ne doit pas être le top au niveau de la qualité des proies. On est loin je pense d’un Club Med. Peu de jeunes célibataires en effet. Enfin, de jeunes femmes tout court, l’adjectif célibataire n’étant pas un problème.
Pour autant, cela ne les a pas empêché de tomber à bras raccourcis sur deux des rares jeunes femmes « célibataires » (non, l’une d’elles ne l’était pas en fait) du navire.
La croisière s’amuse ?
Mon article est très critique, forcément, il porte exclusivement sur la forme du voyage. Cette croisière all inclusive sur le Nil est à l’image j’imagine de beaucoup de séjours organisés.
Mais, en faisant le bilan, ce fut de très bons moments malgré les critiques.
Merci à la beauté de la vallée du Nil ! C’est vous dire la beauté du lieu pour me faire oublier ses petits trucs.
D’ailleurs, il faudra que je vous fasse un article sur cette croisée sur le Nil côté voyageur.
Et puis, nous étions tout de même un petit groupe du même âge, heureusement. De chouettes rencontres heureusement.
Au final, cela reste un super souvenir ! Je suis d’ailleurs revenu en Egypte par la suite, c’est un pays que je trouve extrêmement intéressant. Je compte bien y retourner d’ici peu, crise ou pas.
Ce voyage m’a en tout cas confirmé dans le fait d’éviter ce genre de voyage à l’avenir : ce n’est pas pour moi !
Après, je ne porte pas de jugement sur les personnes qui ne font que ce genre de voyage. Certaines personnes ont besoin de se sentir encadrées, c’est dommage, mais c’est ainsi. Nous sommes tous différents, donc, il en faut pour tous.
De plus, certains séjours organisés peuvent être intéressant en terme de prix. Pour certains voyages, comme des treks à l’autre bout du monde, cela peut se justifier. Pour certaines destinations, il est aussi difficile d’éviter de passer par une agence.
Il y a aussi peut-être une question d’âge. C’est un fait, plus l’être humain prend de l’âge, plus il recherche la sécurité. Il est bien connu qu’on vote plus à droite en prenant de l’âge…
Pour ma part, le cas des croisières sur le Nil est un peu spécial, c’est très « usine ». En tout cas, j’aurais essayé:-)
Et vous, avez-vous déjà fait ce genre de voyage ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà fait une croisière all inclusive sur le Nil? Ou ailleurs?
Allez, dites-moi le fond de vos pensées, je comprends que certains puissent aimer ce genre de voyage également !
Consultez la source sur Instinct-voyageur.fr: Ma croisière sur le Nil all inclusive je ne le referai plus
