Vous en avez marre de la séance d’onanisme intellectuel à laquelle semblent se livrer certains chroniqueurs et blogueurs au sujet de la Charte des valeurs québécoises? Comme s’ils prenaient plaisir à tenter d’être celui qui sera le plus ferme, faisant fi des nuances… Vous avez besoin de prendre une pause, de quitter le Québec pour quelques heures? Offrez-vous Renoir. Ça vous fera le plus grand bien.
Comme le titre le laisse deviner, Renoir porte sur… Renoir. Non seulement le peintre, mais aussi le fils, le cinéaste Jean Renoir, dont certains films ont marqué l’histoire du septième art.
Nous entrons dans la vie du peintre et de sa famille au moment où celui-ci est miné par le rhumatisme et peine à réaliser ses toiles. Débarque alors dans sa résidence de la Côte d’Azur Andrée, une jeune et fort jolie actrice qui a l’intention de devenir modèle. Avec ses «seins à la fois galbés et fermes, qui reflètent parfaitement la lumière», elle devient vite la muse du grand maître. Et attise les désirs du fils, Jean.
Renoir raconte un épisode difficile de la vie du peintre, les dernières années de sa vie, où il a peint certaines de ses œuvres les plus mémorables, dont sa série des Baigneuses.
Interprété avec finesse par Michel Bouquet, monstre sacré du cinéma français, Renoir est dépeint comme un homme dur, amoureux fou des femmes, rongé par l’impatience au moment où il sent que la vie lui file entre les doigts. La ressemblance entre le peintre et l’acteur est d’ailleurs frappante, comme si Bouquet était destiné à jouer Renoir. Sa muse, Andrée (Christa Theret), est joviale, insouciante et impulsive. Ces qualités séduiront les Renoir, père et fils. Ce dernier finira d’ailleurs par l’épouser, dans la vraie vie, et par en faire une star du cinéma muet hollywoodien. Elle y a fait carrière sous le nom de Catherine Hessling.
La réalisateur Gilles Bourdos a mis un soin extrême à faire de chaque plan une véritable œuvre d’art. Les personnages évoluent dans un décor champêtre digne des toiles du grand maître. L’action est lente, presque hypnotique. L’esthétisme, extrême.
Une œuvre forte, introspective, à voir sans faute, ne serait-ce que pour se plonger dans la vie fascinante de la famille Renoir. Le film vient d’ailleurs d’être choisi pour représenter la France dans la prochaine course aux Oscars.
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