Dans un précédent billet sur ce blog (http://safari-photo-nature.blogspot.com/2012/03/premier-safari-photo-de-la-saison-2012.html) je vous avais parlé des bisons européens présents en Roumanie.
Nous sommes retournés il y a une semaine à la réserve que nous avions précédemment visitée et nous avons eu la chance d’être accompagné cette fois-ci par un des ingénieurs forestiers en charge de la gestion du troupeau.
Celui-ci, nous a fourni de nombreuses explications très intéressantes sur la situation actuelle des bisons.
Alors que nous avions reçu comme information que la population des bisons bonasus pures (non croisés avec des bisons d’Amérique) s’élevait à 350 à 400 individus, la situation réelle mise en lumière par notre guide du jour est tout autre ; il ne reste en réalité qu’entre 80 et 100 bisons en Roumanie.
La réserve est en fait une maternité de laquelle partent des bisons dont le rôle est de repeupler la Roumanie et certains pays limitrophes. La survie de cette réserve est très difficile car elle ne bénéficie d’aucun subside et d’aucun soutien financier. L’unique source de revenu est l’exploitation (mesurée et contrôlée) de la forêt de la région qui permet ainsi de financer la renaissance du bisons bonasus roumain.
En 11 ans, l’ingénieur forestier a vu passer la population de 30 individus à 47 individus, ce qui est une progression très positive étant donné que, comme expliqué dans mon précédent billet, Maman bisons n’enfante qu’une fois tous les 4 ans, un bébé bison.
Sur certains forums photo, j’avais publié une bonne nouvelle que nous avions reçue des télévisions roumaines : 5 bisons venant de Suède avaient été relâché en pleine nature, munis de collier GPS, afin de tenter une réintroduction sans protection humaine. Pour ce faire, la législation avait été changée et l’amende pour braconnage de bisons était montée à +/- 30.000 € et 7 ans de prison.
Cette information s’est révélée partiellement erronée puisque ces bisons n’étaient pas des bisons suédois mais bien des bisons roumains provenant de la réserve.
Chaque bison a un nom commençant par RO (RO pour Romanie, bien évidement). Voici le relevé actuel du troupeau (les termes sont compréhensibles. Précision: TATA veut dire PAPA):
J’avais évoqué dans mon précédent écrit les problèmes de consanguinité possibles dû à la taille du troupeau. Bonne nouvelle, sur les 10 dernières années de suivi vétérinaire, il n’y a eu aucun problème de ce genre.
La réserve est séparée en 4 espaces : deux prairies, une forêt et un centre de soins.
Nous sommes allés dans l’espace de soins et y avons rencontré Robokap, un mâle agé de 7 ans. Robokap a eu un début de vie très difficile. A peine né, il a enchaîné maladie sur maladie.
L’ingénieur forestier qui nous accompagnait a passé de nombreuses nuits au côté de Robokap, afin de le sauver. Résultat ; un lien particulier uni le bisons et son soigneur. Alors que les bisons avaient tendances à fuir à la vue d’un objectif photo (ceux-ci prenant nos objectifs pour le fusil hypodermique du vétérinaire), Robokap s’est tout simplement approché afin de saluer notre hôte et réclamer quelques caresses. La surprise fut de taille lorsque l’ingénieur nous demanda de le nourrir ! Quelques mois auparavant, les bisons nous fuyaient et nous nous retrouvions subitement dans une relation de proximité inattendue avec ces mammifères pesant jusqu’à une tonne.
Si Robokap nous a accepté, c’était uniquement dû au lien particulier qui l’uni à son sauveur. Le reste du troupeau restait lui sur ses gardes. Ceci nous a permis par ailleurs d’observer un comportement très intéressant. Le troupeau se déplace d’une façon structurée. Un mâle que l’on pourrait qualifier de mâle éclaireur avançait et nous observait. Il restait sur place quelques minutes, puis avançait à nouveau en nous surveillant. Le troupeau restait quelques mètres derrière lui. De toute évidence, c’était à lui que définissait la distance raisonnable à mettre en place entre le troupeau et nous.
Pour terminer ce long billet, voici une photo que j’ai baptisé « Regard, Confiance, Espoir. »:
Il s’agit de l’œil de Robokap, après que je lui ai donné à manger.
Certains diront que ce n’est pas de la photo animalière (je ne vais d’ailleurs pas poster ces clichés sur les forums photos pour éviter les débats/agressions inutiles et improductives). Certains diront que c’est de la photo de zoo.
Personnellement, je m’en fous ;-)
Il s’agit avant tout de la moitié de la population des bisons bonasus sauvage de Roumanie, qui est une des plus importantes d’Europe. Il s’agit d’animaux qui ont été exterminé par deux fois par l’homme (cfr. mon précédent billet http://safari-photo-nature.blogspot.com/2012/03/premier-safari-photo-de-la-saison-2012.html).
Il s’agit d’une espèce dont la survie ne dépend que de la passion d’une bande d’irréductibles roumains, qui ont décidé envers et contre tout, sans aide, sans subside et sans moyen financier, de faire tout leur possible afin que ce magnifique mammifères retrouve un jour sa place dans nos forêts et vallées.
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