Des centaines de manifestants dénoncent le projet de terminal à Cacouna

Samedi, 11 Octobre 2014 12:13 L'actualité
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CACOUNA, Qc – Des centaines de personnes, plus de mille selon les organisateurs, ont manifesté samedi après-midi pour dénoncer une fois de plus le projet d’implantation d’un terminal pétrolier à Cacouna, dans le Bas-Saint-Laurent.

Ces opposants, des citoyens ordinaires et des écologistes, exigent rien de moins du gouvernement québécois qu’il révoque le certificat d’autorisation de travaux de forage exploratoires dans le fleuve, accordé à TransCanada Pipelines au large de Cacouna. Des députés du Parti québécois et Françoise David de Québec solidaire étaient parmi les manifestants qui venaient de plusieurs régions du Québec.

L’entreprise peut reprendre ses travaux de forage exploratoire le jeudi 16 octobre, dès la fin de l’injonction émise par la Cour supérieure au début du mois à la demande de groupes environnementaux qui s’inquiétaient entre autres pour la population de bélugas.

Mais vendredi, le ministère québécois de l’Environnement a exigé de TransCanada qu’elle modifie ses méthodes de travail, notamment en faisant moins de bruit pour ne pas nuire aux bélugas.

TransCanada se dit confiante de pouvoir reprendre bientôt ses sondages géotechniques dans le fleuve.

Son porte-parole, Philippe Cannon, a indiqué que l’entreprise de conformera aux conditions concernant le niveau de bruit subaquatique et les voyages à faire entre le rivage et les barges.

«L’entreprise indépendante qui prend des mesures de son avec un hydrophone (petit micro utilisé dans l’eau) n’avait compté qu’une seule mesure avec un seuil dépassant de 6 décibels le niveau autorisé. On a ajusté le périmètre de sécurité autour des barges, a-t-il dit. Il n’y a pas de surprises, quand on a un certificat d’autorisation, il est normal de faire le point avec les autorités et de lui fournir des données en toute transparence ».

Une rencontre est prévue incessamment avec le ministère de l’Environnement et la société prévoit pouvoir faire redécoller les travaux de forages exploratoires. «On est confiant qu’il n’y aura pas de problèmes (pour la suite des choses)…On peut reprendre les opérations à partir du 16 octobre», a conclu M. Cannon

Il s’agissait de la deuxième manifestation en six mois pour dénoncer le projet.

L’un des co-organisateurs de la manifestation, Martin Poirier, cofondateur du groupe Non à une marée noire dans le Saint-Laurent, a écorché au passage le député de Rivière-du Loup, Jean D’Amour, qui est aussi ministre délégué à l’Implantation de la stratégie maritime.

M. Poirier lui a rappelé des propos tenus au printemps voulant qu’il n’y ait pas de projet de port pétrolier sans acceptabilité sociale.

Pour sa part, intervenant devant la foule après une marche dans la petite municipalité, le maire de St-Siméon, Sylvain Tremblay, s’est livré à une charge à fond de train contre le projet. «C’est la nature qui nous fait vivre et non par les financiers qui arrivent avec une épée noire pour nous transpercer».

La municipalité de Saint-Siméon a passé une résolution pour condamner les travaux de TransCanada au quai de Cacouna et renforcer la protection des bélugas.

Nature Québec a pressé le premier ministre Philippe Couillard de tenir en considération l’avis des experts scientifiques qui étudient les bélugas du fleuve. Une pétition circule sur l’Internet afin que les gens écrivent directement à M. Couillard.

Interrogée par La Presse Canadienne, la député péquiste de Vachon et ex-ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a qualifié le projet de TransCanada d’absurde.

«Ce projet d’exportation de pétrole bitumineux, a soutenu la porte-parole du Parti québécois sur la stratégie maritime, passerait par le Québec. On prend des risques environnementaux. Et ça créerait un problème d’approvisionnement en gaz naturel. Ce n’est pas vrai que le fleuve va devenir l’autoroute d’exportation des sables bitumineux. Si c’est ça, la stratégie maritime du gouvernement libéral, on n’en veut pas. Et en plus c’est essentiellement de l’exportation et à peu près pas d’emplois», a tempêté celle qui est toujours en réflexion sur une éventuelle candidature dans la course à la direction du PQ.

«Faux!», a rétorqué TransCanada qui s’étonne des propos qui circulent sur les retombées du mégaprojet (oléoduc et port).

«Ceux qui s’opposent, affirme Philippe Cannon, oublient de dire que ce projet ajoutera plus de 6 milliards de dollars au produit intérieur brut du Québec, créera plus de 3 600 emplois directs à temps plein au cours des six premières années seulement. Et il y aura 200 emplois pour assurer la permanence des installations à la fin de la construction du projet.»

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